"La ch'tite famille" : l'hommage de Dany Boon à ses origines (vidéo)
Avec ses 20,5 millions de spectateurs en France et ses 247 millions de dollars de recettes dans le monde, Bienvenue chez les Ch'tis a fait la renommée et la fortune de Dany Boon. Dix ans après, c'était la moindre des choses, pour l'humoriste-acteur-réalisateur-producteur, de retourner dans ch'Nord pour rendre hommage à ses origines, dans La ch'tite famille, qui sort ce mercredi 28.
Valentin (Dany Boon) et Constance (Laurence Arné), un couple d’architectes designers en vogue, préparent le vernissage de leur rétrospective au Palais de Tokyo. Ils sont au top de la mode et de la notoriété, ont acquis une renommée artistique et médiatique en concevant des canapés très tendance mais inconfortables, des chaises à trois pieds, des tables futuristes mais peu pratiques, des meubles épurés qui symbolisent pour eux "le confort du rien".
Mais ce que personne ne sait, c’est que pour s’intégrer au monde du design et du luxe parisien, Valentin a menti sur ses origines prolétaires et ch'ties. Il prétend avoir été confié à un orphelinat quand il était enfant et n'a pas revu sa famille du Nord, qu'il a quittée 25 ans auparavant pour venir faire carrière à Paris.
Alors, quand sa mère (Line Renaud), son frère (Guy Lecluyse) et sa belle-soeur (Valérie Bonneton) débarquent par surprise au Palais de Tokyo, le jour du vernissage, c'est la panique pour Valentin. Qui va se résoudre à accueillir cette famille encombrante, quelques jours, avant de les renvoyer –espère-t-il– chez eux. Mais, renversé accidentellement par la voiture de son beau-père (François Berléand), il tombe dans le coma et se réveille à l'âge de 17 ans, avec l'accent ch'ti et une amnésie partielle. Ce n'est plus le designer parisien branché, c'est redevenu le provincial ch'ti un peu simplet…
"J’ai toujours revendiqué mes racines et mon identité ch’ti, ce milieu provincial et modeste dans lequel j’ai grandi. La plupart de mes personnages, sur scène ou au cinéma, sont des gens simples et très vrais", explique Dany Boon, 51 ans. "Je me suis un jour posé la question: et si j’avais fait l’inverse? Et si, en arrivant à Paris, j’avais écouté les mauvais conseils de certains producteurs, qui me recommandaient d’oublier là d’où je venais et de gommer mon accent? Un peu comme si on avait dit à Raimu ou Fernandel de mettre de côté leurs racines méridionales!"
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Le film est donc une déclaration d'amour à ses origines, avec bien sûr des moments d'émotion (soulignés par la musique qui va avec) et surtout des gags, des situations comiques et des dialogues drôles. Sur ce plan, c'est plus ou moins réussi: dès le début, les acteurs qui interprètent la famille en font des tonnes, on est vite lassé du langage ch'ti, les personnages sont caricaturaux –à l'image de Pierre Richard, originaire de Valenciennes, qui interprète le père ayant renié son fils comme celui-ci l'a renié.
Mais dès qu'intervient le coma et l'amnésie de Valentin, le scénario prend un second souffle, le film devient plus drôle, plus inventif, moins lourd, et Laurence Arné y est pour beaucoup, aux côtés bien sûr d'un Dany Boon en pleine forme comique. Tout cela se termine par un bel hommage à Johnny Hallyday (tourné avant sa mort) et par un bêtisier hilarant.
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C'est le sixième film de Dany Boon comme réalisateur, après La maison du bonheur (2006), Bienvenue chez les Ch'tis (2008), Rien à déclarer (2011), Supercondriaque (2014) et Raid dingue (2017). Et, dit-il, son plus personnel: "Totalement. Je me revois parler à ma mère comme Valentin le fait avec Line (Renaud)! Je vois mon père dans le personnage joué par Pierre Richard... D’ailleurs, dans la scène où je m’explique enfin avec lui après toutes ces années, j’ai fini en larmes, à tel point que je n’ai pas gardé cette prise car elle n’était pas montable! L’émotion était trop forte..."
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