"Glass" : l'affrontement final entre Bruce Willis et James McAvoy (vidéo)
SORTIE CINÉ – Bruce Willis et James McAvoy s'affrontent dans Glass (ce mercredi 16 janvier sur les écrans) sous les yeux de Samuel L. Jackson. C'est l'épilogue d'une trilogie inattendue sur les super-héros et perturbés mentaux entamée par le réalisateur américain M. Night Shyamalan il y a 18 ans avec Incassable et poursuivie l'an dernier avec Split.
Souvenez-vous. Dans Incassable (2000, voir ici la bande-annonce), David Dunn (Bruce Willis) est le seul survivant d'un accident de train et s'aperçoit qu'il a un don comparable à ceux des super-héros: en frôlant les gens, il a des visions et peut en déduire s'ils sont bons ou mauvais. Dans la quête de son identité, il est aidé par un handicapé misanthrope, Elijah Price (Samuel L. Jackson), spécialiste des BD de super-héros et souffrant de la maladie "des os de verre". A la fin du film, David Dunn frôle Elijah Price et s'aperçoit avec horreur que celui-ci est responsable de nombreux assassinats et notamment de l'accident de train.
Les fans de M. Night Shyamalan ont vainement attendu la suite. Mais pas d'Incassable-2, le réalisateur a fait sept autres films, avant Split, l'an dernier. James McAvoy y interprète Kevin Crumb, un jeune homme atteint de dédoublement de la personnalité qui séquestre des jeunes filles dans une cave. Aucun rapport avec Incassable a priori, sauf dans la dernière scène, très commentée depuis sur Internet: on y voit David Dunn accoudé à un bar en train de regarder les informations télévisées annonçant que Kevin Crumb a libéré sa dernière victime mais est toujours en fuite (voir la scène en anglais ici).
Lire la critique – Split: les 24 personnalités de James McAvoy
Et nous y voilà, c'est l'heure de l'épilogue. Dans Glass, David Dunn est devenu un justicier, un véritable héros qui, grâce à son don surnaturel, protège les citoyens de Philadelphie, avec l’aide de son fils désormais adulte. Mais il reste caché et anonyme, car recherché par la police. Et il pense être le seul à pouvoir retrouver Kevin Crumb et le mettre hors d'état de nuire.
Et c'est effectivement le cas. En début de film, il croise et frôle celui-ci, l'affronte et parvient à libérer quatre jeunes filles détenues dans un hangar désaffecté. Mais alors qu'ils s'affrontent, tous deux sont arrêtés par la police.
Ils sont internés dans un hôpital psychiatrique pour y être soignés par le Dr Ellie Staple (Sarah Paulson), spécialisée dans une forme particulière de folie des grandeurs: elle soigne les individus persuadés d’être des super-héros. Et elle s’occupe d’un troisième patient souffrant de la même maladie présumée, également interné dans le même hôpital: Elijah Price, sous sédatifs en permanence, qui ne quitte jamais son fauteuil roulant et se fait appeler "M. Glass"…
Glass conclut donc une histoire à trois personnages qu'on n'avait pas vue venir il y a 18 ans, et peut-être M. Night Shyamalan lui-même. "Je voulais que chaque film soit autonome, qu’il ait son propre pouvoir, son propre langage et sa propre originalité. Mais je souhaitais aussi que l’ensemble de la trilogie dépasse la somme de ses parties en termes artistiques. Chacun des trois films est lié aux deux autres et leur rend hommage", explique le réalisateur.
Depuis qu'il s'est fait connaître en 1999 avec son deuxième film Sixième sens, au scénario diaboliquement ingénieux (voir ici la bande-annonce), il montre dans pratiquement tous ses films son intérêt pour la psychologie, la psychothérapie, les désordres mentaux de toutes sortes et les pouvoirs et les faiblesses de l'esprit humain.
Dans Glass, il traite avec ironie le mythe des super-héros mais laisse libre cours à des rebondissements, des réflexions et des fausses pistes sur les capacités, le vrai visage et le destin des trois personnages principaux. "Il est possible qu'il y ait une explication rationnelle à tout cela", dit la psy face aux phénomènes paranormaux et inexpliqués constatés chez les trois.
Même si la fin traîne un peu en longueur, le film reste captivant de bout en bout, habilement réalisé, avec un ultime coup de théâtre en guise de conclusion. Et il est bien servi par un trio d'acteurs qui assurent: Samuel L. Jackson revient en vrai méchant 18 ans après, Bruce Willis est impeccable dans un rôle qui déclenche l'empathie, et bien sûr James McAvoy réalise à nouveau une belle performance d'acteur polymorphe avec quelques unes des 24 personnalités différentes de son personnage.
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