"En amont du fleuve" : Sergi Lopez et Olivier Gourmet au nom du père (VIDÉO)
Deux demi-frères très différents qui partent sur les traces de leur père trouvé mort dans les montagnes de Croatie: Olivier Gourmet et Sergi Lopez forment un duo d'acteurs impeccable dans le film de la réalisatrice belge Marion Hänsel En amont du fleuve, qui sort ce mercredi 3 sur les écrans français.
Les deux hommes, barbus quinquagénaires bedonnants, louent un petit bateau dans un coin désert de Croatie pour remonter un fleuve. Ils ne se connaissaient pas mais savent depuis peu qu'ils sont demi-frères: ils ont décidé de se rendre en pleine montagne, sur les lieux où un moine a trouvé le corps de leur père, une balle dans la tête, près d'un ermitage.
Homer (Olivier Gourmet), grand et massif, bourru et soupe-au-lait, sensible et solitaire, qui fume et boit trop, peut devenir colérique quand il est ivre. A force de travail, il a réussi à monter sa petite entreprise de transport routier en Belgique. Il a été élevé par sa mère et n'a jamais connu son père, parti avant sa naissance.
Joé (Sergi López), à peine plus jeune, plus enjoué et plus calme, qui parle avec l'accent espagnol, a été élevé par leur père commun mais n'avait plus de contact avec lui depuis 15 ans. C'est un écrivain qui a écrit une dizaine de romans. Il a parcouru le monde et vit désormais à Mexico.
"Je ne suis pas très causant, j'espère que ça ne te dérange pas", dit-il, au début de leur mini-croisière. "Moi non plus je ne parle pas beaucoup", lui répond son demi-frère.
Les deux hommes vont peu à peu faire connaissance et s'apprivoiser, l'un posant des questions sur leur père qu'il n'a pas connu, et l'autre tentant d'y répondre. Tous deux vont aussi, arrivés à destination, quitter le fleuve et se frayer un chemin dans la forêt à flanc de montagne, pour essayer de connaître les circonstances de la mort de leur père: suicide, meurtre?…
C'est, entre huis clos du bateau et pleine nature, un film épuré, sans fioriture, et presque psychologique qu'a réalisé Marion Hänsel, réalisatrice belge d'une dizaine de films depuis 1982 (notamment Les noces barbares en 1987, avec Thierry Frémont et Marianne Basler, adaptation du roman de Yann Queffélec, Prix Goncourt 1985).
C'est du cinéma d'auteur, mais pas rébarbatif. Pendant la première moitié du film il ne se passe pas grand-chose et les dialogues sont rares. Puis peu à peu les deux demi-frères se parlent de plus en plus, s'engueulent, affrontent quelques ennuis, avant d'arriver à destination et d'entamer la partie finale de leur pèlerinage.
C'est un film sans femme, où les relations entre frères et surtout entre père et fils sont au cœur des réflexions, des dialogues, des questions et des émotions. Olivier Gourmet et Sergi Lopez, à l'écran pendant la quasi-totalité du film, en imposent par la justesse de leur jeu, leur présence physique et leur sobriété, et l'intérêt que suscitent petit à petit leurs personnages.
Mais la troisième vedette du film est la nature croate. Après avoir vu ce fleuve désert et calme, ces rives sauvages sans villages ni âme qui vive, ces paysages rocailleux splendides écrasés de soleil, puis ces montagnes et ces forêts magnifiques, les amateurs de nature, de soleil et de randonnée n'auront qu'une envie: aller passer leurs prochaines vacances en Croatie.
(Voir ci-dessous la bande-annonce du film):
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