Clap de début de la saga judiciaire Harvey Weinstein

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Par AFP
Publié le 12 octobre 2017 - 20:00
Mis à jour le 14 octobre 2017 - 00:15
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Le magnat d'Hollywood Harvey Weinstein, accusé d'agressionssexuelles par plusieurs actrices, est désormais visé par une enquête policière à New York ainsi qu'au Royaume-Uni et a été accusé jeudi d'un quatrième viol.

L'actrice Rose McGowan, mentionnée par le New York Times dans l'article qui a mis le feu au poudre, a affirmé qu'elle aussi avait été violée par le producteur.

Ses accusations de viol s'ajoutent à celles de la star italienne Asia Argento, de l'actrice Lucia Evans et d'une autre femme restée anonyme.

Les investigations de la police new-yorkaise se cantonnent pour l'instant à une agression sexuelle présumée remontant à 2004.

L'enquête de la police britannique concerne elle une agression sexuelle qui aurait été commise dans les années 1980 dans la région de Londres.

Mais les choses ne devraient pas s'arrêter là, le producteur étant soupçonné d'avoir sévi durant plusieurs décennies, obtenant à chaque fois que c'était possible le silence de ses victimes grâce à des accords de confidentialité grassement payés.

Interrogée par l'AFP, la police de Los Angeles, où se trouve Hollywood, a indiqué qu'aucune enquête n'était ouverte sur Harvey Weinstein à ce stade.

Depuis les premières révélations du New York Times le 5 octobre, le producteur a vu fondre ses soutiens et a même été licencié par sa propre maison de production, The Weinstein Company.

- Faits prescrits, ou pas -

La liste des femmes se disant victimes de ses abus, principalement des mannequins et actrices, parfois débutantes à l'époque, ne cesse de s'allonger: Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie, Judith Godrèche, Katherine Kendall, Emma de Caunes, Cara Delevingne, Ashley Judd, Léa Seydoux, Mira Sorvino, Florence Darel...

Jeudi, c'est la comédienne britannique Kate Beckinsale qui a raconté que Harvey Weinstein lui avait fait des avances dans une chambre d'hôtel, en peignoir, alors qu'elle n'avait que 17 ans.

Selon le quotidien new-yorkais Daily News, la police new-yorkaise cherche à recueillir des éléments concernant des accusations de l'actrice Lucia Evans, publiée mardi par le magazine américain "The New Yorker". Elle assure que Harvey Weinstein l'a forcée à lui faire une fellation en 2004, à New York, ce qui relève du viol selon la loi.

- Bataille judiciaire en vue -

Mais "aucune plainte n'a pour l'instant été enregistrée et, comme toujours, la police de New York encourage toute personne détentrice d'éventuelles informations à le faire savoir", a indiqué J. Peter Donald, porte-parole du New York Police Department.

Harvey Weinstein a affirmé, par la voix de sa porte-parole, que les relations sexuelles publiquementrévélées étaient consenties.

La bataille judiciaire qui se profile se déroulera vraisemblablement autant au civil qu'au pénal, et les proches du producteur risquent d'être eux-mêmes emportés par le grand déballage.

Selon le Hollywood Reporter, Harvey Weinstein a étoffé son équipe d'avocats. Il s'est attaché les services d'une ténor du barreau de Los Angeles, Blair Berk. Cette diplômée d'Harvard a défendu des stars d'Hollywood comme Mel Gibson et Lindsay Lohan.

La question des complicités éventuelles est d'ores-et-déjà posée. Le New York Times assure que les responsables de la maison de production Weinstein étaient au courant depuis 2015 de très embarrassants accords de confidentialité liant leur patron et plusieurs femmes.

Or plusieurs membres du conseil d'administration, dont le frère d'Harvey et cofondateur de la société, Bob Weinstein, ont fait part de leur "surprise totale" à l'éclatement du scandale.

Le réalisateur américain Oliver Stone lui a apporté vendredi un certain soutien. "Je crois (qu'il) faut attendre jusqu'à ce que cela arrive au procès(...) Un homme ne devrait pas être condamné par un système de justiciers", a déclaré M. Stone, estimant que l'industrie du cinéma et le public jugeaient prématurément M. Weinstein.

- Chez Amazon aussi -

L'affaire a pris jeudi soir une tournure plus générale, avec la décision d'Amazon de suspendre le chef de ses studios, lui aussi accusé de harcèlement sexuel par une productrice.

Le chef d'Amazon Studios Roy Price, accusé par Isa Hackett, productrice pour la série Le maître du haut château (The man in the high castle), d'avances obscènes persistantes, "est en congé avec effet immédiat", a indiqué un porte-parole du géant américain de la distribution en ligne.

Amazon a également annoncé être en train "de réviser nos projets avec la Weinstein Company".

Rose McGowan s'était plainte quant à elle de l'attitude d'Amazon face à ses allégations, publiées sur Twitter - Twitter avait suspendu ses tweets, officiellement parce qu'ils donnaient un numéro de téléphone personnel en soutien aux autres femmes qui auraient été victimes de Weinstein.

Ils n'ont été rétablis que face au flot de menaces de boycott de Twitter par de nombreuses femmes indignées.

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