Beauvau de la sécurité : les effectifs au cœur du premier déplacement de Darmanin

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Par AFP - Chambéry
Publié le 15 février 2021 - 16:56
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Gérald Darmanin à Poissy dans les Yvelines, le 15 février 2021
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© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Gérald Darmanin à Poissy dans les Yvelines, le 15 février 2021
© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

La question des effectifs policiers s'est imposée lundi au cœur des débats lors du premier déplacement en région du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin depuis le lancement de son "Beauvau de la sécurité".

Pendant une heure trente, le ministre a échangé avec gendarmes et policiers conviés au Groupement de gendarmerie départementale de Chambéry (Savoie).

"Soyez très directs". La demande est venue du ministre lui-même au début de la rencontre, suscitant de nombreuses questions.

"Si je termine le mandat présidentiel au ministère de l’Intérieur, il y aura plus d’effectifs dans les commissariats que lorsque le président a été élu", a relevé M. Darmanin.

Mais, a-t-il dit en réclamant "une discussion franche", "vous ne pouvez pas demander plus de formation, plus de temps de repos et plus d'effectifs. Moi, cette équation, je ne sais pas faire".

Parmi les pistes de réflexion a été évoquée la définition de "territoires de délinquance" qui dicteraient la répartition des effectifs dans la police et la gendarmerie.

Gérald Darmanin pose aussi la question des "tâches indues" demandées aux effectifs, avec quelques exemples: "Pourquoi ce sont des gens en uniforme qui accueillent le public dans les commissariats ? De même pour les surveillances de garde à vue ou le visionnage des caméras de vidéo protection ?".

Le ministre a par ailleurs proposé de bloquer les effectifs dans l’Ouest du pays, considéré en sureffectif - citant notamment Biarritz et La Rochelle - pour affecter plus de moyens aux régions sous-dotées.

Il a dit vouloir travailler avec les élus locaux afin de réserver une part des logements sociaux aux gendarmes et policiers, des places en crèches ou encore des possibilités d’emplois pour leurs conjoints. "C’est un contrat social que nous portons".

Revenant sur l’affaire Michel Zecler, le producteur de musique roué de coups par des policiers en novembre, le ministre de l’Intérieur a pointé la responsabilité de l’encadrement.

"Sur les images, il n’y a pas un chef. Alors qu’un chef de service est un chef en service. Il faut remettre le rôle de l’encadrement dans notre fonctionnement. Si personne n’est responsable de rien, alors c’est le bordel".

Et d'ajouter: "on peut dire que la justice est laxiste, mais la vérité est que nos procédures sont trop souvent mauvaises".

Le choix de la Savoie comme point de départ de son tour de France a été décidé en réponse à une promesse que le ministre avait faite aux CRS de montagne, touchés par la mort de cinq sauveteurs dans un crash d’hélicoptère en décembre près d’Albertville, de revenir "dans un moment moins dramatique, pour discuter".

Gérald Darmanin s'est ensuite rendu à Annemasse, près de Genève, pour inaugurer un nouveau commissariat et saluer l'arrivée prochaine de 15 policiers supplémentaires sur le secteur pour répondre aux besoins de son nouveau "quartier de reconquête républicaine".

Dans une ville frontalière au coût de la vie élevé, il a reconnu la difficulté de fidéliser les effectifs et appelé à "un travail social", "au coeur du Beauvau de la sécurité", pour stabiliser les fonctionnaires.

A Oyonnax, dernière étape de son périple rhônalpin, M. Darmanin a annoncé la création de six postes de policiers supplémentaires. Cette petite ville industrielle de 22.000 habitants avait connu en novembre un inhabituel épisode de violences urbaines.

Le ministre a également annoncé l'arrivée "dès cet été d'une nouvelle unité de CRS" spécialisée en émeutes urbaines et capable d'être dépêchée en quelques heures pour prêter main forte aux commissariats locaux.

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