Pr Raoult contre le ministère de la Vérité : "Il est extrêmement dangereux d’affirmer qu’il y a une connaissance unique"
DEBRIEFING - Dans cet entretien, nous évoquons les diverses attaques dont l’IHU-Méditerranée et le Professeur Raoult ont fait l’objet depuis 2020 et l'avènement de la crise du Covid. Des attaques "visant à me faire taire", affirme le chercheur marseillais. Des attaques répétitives et bornées, qui passent mal dans l'opinion publique, y compris dans les cénacles parisiens : l'apparente volonté du gouvernement de nuire à l'image d'un scientifique internationalement reconnu est de plus en plus considérée comme une erreur. On ne peut pas remettre en cause "la liberté de parole des universitaires", rappelle le Pr Raoult.
Avant 2020, le cabinet international de conseil en stratégie McKinsey, a réalisé un rapport élogieux de l’outil de recherche que constitue l’IHU-Méditerranée. Un outil qui devait à la fois servir à faire de la science sur les maladies infectieuses et à soigner les patients.
En mars 2020, l’étude Gautret, sur la bithérapie azithromycine + hydroxychloroquine démontre la baisse de la charge virale de patients contaminés par le SARS-CoV-2, certes sur un petit échantillon, mais suffisant pour constituer les débuts d'une solide étude observationnelle et surtout apporter, dans l'urgence, pour un faible coût et sans risque, une solution potentielle à l’épidémie de Covid-19.
Puis, en mai 2020, l’étude frauduleuse du Lancet (rétractée moins de 15 jours après sa publication) donne lieu à un tweet du ministre de la Santé de l'époque, Olivier Véran, qui demande aux instances administratives de tirer les leçons de cette étude, d’une manière bien trop précipitée.
L’inclusion des patients dans les études qui prescrivent l’hydroxychloroquine est alors arrêtée sans être reprise, malgré la fraude établie. La communication de l’IHU et du Professeur Raoult au travers de la chaine YouTube "On a le droit d’être intelligent" n’est pas bien vue du gouvernement, et plus particulièrement du ministre Véran, car elle ne valide par des orientations plus politiques que sanitaires.
"Substrat" scientifique inattaquable
Étant donné que les analyses et la communication du Pr Raoult sont basées sur des données et des éléments scientifiques, il est difficile de l’attaquer sur les éléments de fond, sur la science. Ce "substrat" explique d'après le professeur "pourquoi" il "n'a pas été censuré" des plateformes numériques, en tout cas systématiquement.
Alors, un dispositif visant à le faire taire a été mis en place avec la nomination de François Crémieux à la tête de l’hôpital de Marseille (AP-HM), avec l'obsession fixe de sa part à vouloir mettre le Pr Raoult "sous contrôle". De son côté, Olivier Véran saisit l’IGAS (Inspection générale des Affaires sociales) d’une mission de "contrôle de l’IHU" le 4 novembre 2021.
La mission menée par sept inspecteurs se passe bien, avec une bonne évaluation de la recherche et du travail de l’IHU. Cependant, le rapport préliminaire de juin 2022 de 500 pages, qui fait état de bon nombre d’opinions, n'est pas fondé qui sur l'analyse objective des données fournies par l’IHU dans un ensemble de documents de plus de 75.000 pages.
Il est normal - et cela est même un droit - qu’un rapport de l’administration puisse être contradictoire. L’IGAS donnait 15 jours seulement au Professeur Raoult pour répondre. Du jamais vu ! Didier Raoult a produit une réponse de 85 pages, que nous publions ce jour.
Cette réponse n’a pas été incluse dans le rapport définitif d’août 2022. Elle n’a pas non plus été fournie au magistrat et aux inspecteurs qui ont dernièrement mené une perquisition à l’IHU. Des procédures cavalières qui ne respectent pas le droit.
"Complot contre la science"
Le Professeur Raoult évoque ces sujets dans ce "complot contre la science" à ses yeux, qui a mené à de nombreuses critiques contre l’IHU dans les médias, ces derniers ayant juste repris le rapport de l’IGAS, sans vraiment y apporter une critique objective.
Le Professeur Raoult appelle à la tenue d'une commission d’enquête parlementaire ou sénatoriale afin de s’assurer, non pas que les ministres "aillent en prison", mais que l’on fasse un véritable retour d’expérience sur la gestion de la crise dans l’intérêt des patients qui ont subi une perte de chance avérée.
Il évoque aussi l’enquête parlementaire en Grande Bretagne ou Boris Johnson est sur la sellette avec des décisions prises "au doigt mouillée" (voir le scandale des LockDown Files).
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