L'UE demande aux grandes plateformes d'identifier les contenus générés par IA
DÉPÊCHE — Pouvoir identifier clairement un contenu généré avec une intelligence artificielle (IA), que ce soit un texte, une image ou un son, c'est le vœu qu'a fait la Commission européenne ce lundi 5 juin. Pour ce faire, l'institution compte mettre les grandes plateformes à contribution.
Depuis l'apparition de ChatGPT, les outils basés sur une intelligence artificielle ont explosé, et avec eux les créations de contenus divers et variés. Sur les réseaux notamment, l'on trouve d'ores et déjà pléthore de trucs et astuces pour devenir plus riche ou plus productif grâce à l'IA. Parfois, ce sont de bonnes idées, parfois, c'est du vent destiné à générer de l'engagement. Comme le rapporte l'AFP, on trouve aussi de fausses photographies produites avec l'aide de l'IA générative, comme celle du pape en doudoune ou de l'arrestation de Donald Trump.
Une fois n'est pas coutume, la demande de l'Union européenne (UE) vise à lutter contre cette nouvelle forme de "désinformation", et a été directement adressée aux signataires du code de bonnes pratiques de l'UE, parmi qui l'on retrouve notamment Facebook, Google, YouTube ou encore TikTok. Twitter s'en est émancipé récemment.
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"Les signataires qui intègrent l'IA générative dans leurs services, comme Bing Chat pour Microsoft ou Bard pour Google, devraient intégrer les garanties nécessaires pour que ces services ne puissent pas être utilisés par des acteurs malveillants pour générer de la désinformation", a déclaré la vice-présidente de l'exécutif européen Vera Jourova.
"Et deuxièmement, les signataires qui ont des services susceptibles de diffuser de la désinformation générée par l'IA devraient mettre en place une technologie pour reconnaître ce contenu et l'indiquer clairement aux utilisateurs", a-t-elle ajouté.
Toujours est-il qu'en l'état, le code de bonnes pratiques n'est pas contraignant pour un sou, car il repose sur le volontariat. En théorie, c'est seulement à partir du 25 août prochain que les grosses plateformes seront soumises à la législation sur les services numériques, le "Digital Services Act" (DSA). Cette règlementation prévoit "le recours à un marquage bien visible" pour garantir qu'"une image, contenu audio ou vidéo généré ou manipulé [...] est reconnaissable". Mais la Commission aimerait n'avoir pas à attendre jusque-là, en créant dès maintenant le label.
L'UE négocie par ailleurs une législation spécifiquement sur l'IA, qui prévoit des obligations de transparence pour les générateurs de contenus rédactionnels type ChatGPT. Malheureusement, ces discussions entre les États membres et les eurodéputés traînent en longueur.
Pour peu que le texte soit adopté avant la fin de l'année, il entrerait en vigueur "au plus tôt fin 2025", selon le commissaire européen pour le Numérique Thierry Breton. Or, vu la vitesse à laquelle se développe l'IA et les outils qui en découlent, cela laisse le temps à tous de voir venir.
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