Santé mentale des jeunes : TikTok savait mais n'a rien fait
Des documents internes révèlent que TikTok était pleinement conscient des effets dévastateurs de son algorithme sur la santé mentale des jeunes. Pour autant, l’entreprise a préféré minimiser les mesures de prévention, craignant une baisse d’audience. Ces révélations posent une nouvelle fois la question de la responsabilité des géants numériques face à la santé publique.
Difficile de détourner les yeux quand les vidéos défilent en boucle sur TikTok... Et c'est là tout l'objectif de l'entreprise chinoise : capturer l’esprit de ses jeunes utilisateurs. Selon des documents internes dévoilés par la radio publique du Kentucky, TikTok était bien au courant des effets néfastes de sa plateforme, notamment en termes d’anxiété et de dépendance.
Ces informations, citées par Le Parisien, proviennent d’un dossier judiciaire regroupant treize procureurs américains. Des échanges internes montrent que, dès le début, TikTok savait que son algorithme alimentait une consommation compulsive. Le constat ? « L’utilisation compulsive (de TikTok) est liée à une série d’effets négatifs sur la santé mentale, comme la perte de la capacité d’analyse », concluaient les chercheurs de la plateforme. L'anxiété, la perte de mémoire et l'incapacité à mener des conversations ne sont que quelques-uns des symptômes observés.
Ce qui choque, c’est la réaction de l’entreprise. Consciente de la gravité, TikTok n’a pourtant pas cherché à améliorer significativement ses mesures de protection. Pourquoi ? Parce que limiter le temps passé sur la plateforme aurait risqué de faire chuter l’audience. « Notre but n’est pas de réduire le temps passé », ironique un responsable de l’entreprise dans un échange interne. Bref, l'engagement des utilisateurs prime, peu importe les conséquences.
Face à ces accusations, TikTok tente de se défendre en dénonçant des « citations trompeuses » et en mettant en avant ses outils de contrôle parental. Mais cela ne suffit pas à éclipser le fait que l’entreprise n'a agi que lorsque les projecteurs se sont braqués sur elle. C’est l’engagement à tout prix, même si cela signifie sacrifier une génération à la dopamine numérique.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.