Santé mentale des jeunes : TikTok savait mais n'a rien fait

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France-Soir
Publié le 15 octobre 2024 - 15:15
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Image source : Alexander Shatov sur unsplash
Image source : Alexander Shatov sur unsplash

Des documents internes révèlent que TikTok était pleinement conscient des effets dévastateurs de son algorithme sur la santé mentale des jeunes. Pour autant, l’entreprise a préféré minimiser les mesures de prévention, craignant une baisse d’audience. Ces révélations posent une nouvelle fois la question de la responsabilité des géants numériques face à la santé publique.

Difficile de détourner les yeux quand les vidéos défilent en boucle sur TikTok... Et c'est là tout l'objectif de l'entreprise chinoise : capturer l’esprit de ses jeunes utilisateurs. Selon des documents internes dévoilés par la radio publique du Kentucky, TikTok était bien au courant des effets néfastes de sa plateforme, notamment en termes d’anxiété et de dépendance.

Ces informations, citées par Le Parisien, proviennent d’un dossier judiciaire regroupant treize procureurs américains. Des échanges internes montrent que, dès le début, TikTok savait que son algorithme alimentait une consommation compulsive. Le constat ? « L’utilisation compulsive (de TikTok) est liée à une série d’effets négatifs sur la santé mentale, comme la perte de la capacité d’analyse », concluaient les chercheurs de la plateforme. L'anxiété, la perte de mémoire et l'incapacité à mener des conversations ne sont que quelques-uns des symptômes observés.

Ce qui choque, c’est la réaction de l’entreprise. Consciente de la gravité, TikTok n’a pourtant pas cherché à améliorer significativement ses mesures de protection. Pourquoi ? Parce que limiter le temps passé sur la plateforme aurait risqué de faire chuter l’audience. « Notre but n’est pas de réduire le temps passé », ironique un responsable de l’entreprise dans un échange interne. Bref, l'engagement des utilisateurs prime, peu importe les conséquences.

Face à ces accusations, TikTok tente de se défendre en dénonçant des « citations trompeuses » et en mettant en avant ses outils de contrôle parental. Mais cela ne suffit pas à éclipser le fait que l’entreprise n'a agi que lorsque les projecteurs se sont braqués sur elle. C’est l’engagement à tout prix, même si cela signifie sacrifier une génération à la dopamine numérique.

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