La Chine prépare sa conquête de la Lune : Un nouvel équipage décolle vers sa station spatiale
Pékin prépare sa conquête de la Lune d’ici 2030. Trois nouveaux astronautes se dirigent ce mercredi 30 octobre 2024 vers la station spatiale Tiangong. Une ingénieure, troisième Chinoise à se rendre dans l’espace, figure parmi l’équipage. Le but de leur mission est de renforcer l’expérience chinoise en orbite pour atteindre l’objectif à court terme de Pékin, à savoir la construction sur l’astre lunaire d’une base de recherche scientifique internationale aux alentours de 2035.
Un cadre et une ingénieure dans l’équipage
Il s’agit de la 19e mission Shenzhou (Vaisseau divin, NDLR) depuis 1999. La dernière, Shenzhou 18, a été lancée en avril dernier et le vaisseau, toujours en orbite, est amarré à la station spatiale Tiangong. Ces missions comprennent à la fois des vols habités et inhabités et le premier vol habité était Shenzhou 5 en 2003, qui a fait de la Chine le troisième pays capable de vol spatial habité indépendant.
Cai Xuzhe, âgé de 48 ans, est l’un des taïkonautes de cet équipage. Il avait pris part à la mission Shenzhou-14 en 2022. Cet ancien pilote de l’armée de l’air chinoise sera accompagné par un pilote actuellement en exercice et lieutenant-colonel, Song Lingdong, ainsi que par une ingénieure, Wang Haoze, troisième Chinoise à se rendre dans l’espace. Il s’agit de la première mission pour ces deux derniers, qui sont nés dans les années 1990.
Les trois taïkonautes seront accueillis dans la station Tiangong (Palais céleste, NDLR) par leurs collègues de la précédente mission, Shenzhou-18, qui a été mise en orbite en avril dernier et dont les occupants atterriront les prochains jours. Le nouvel équipage devra rester dans le laboratoire orbital pour une durée de 6 mois environ, c’est-à-dire jusqu’à fin avril ou début mai.
Son principal objectif est de mener des expériences scientifiques, particulièrement des tests sur des briques fabriquées à partir de matériaux imitant le sol lunaire, qui seront livrées par le vaisseau cargo Tianzhou-8 en novembre. Ces briques seront testées dans l'espace, afin d'évaluer leur résistance à des conditions extrêmes comme leur exposition au rayonnement, à la gravité ou à des températures extrêmes, et de déterminer si le sol lunaire peut constituer, ou non, un matériau adapté à la construction d'habitats sur l'unique satellite naturel de la Terre.
Une base de recherche à l’aube de 2035
Tel est l’un des principaux objectifs du programme spatial chinois. Si la mission Shenzhou-19 vise à acquérir de l'expérience pour de futures missions lunaires prévues vers 2030 et à maintenir une présence continue dans la station Tiangong, Pékin souhaite, à terme, envoyer un équipage sur la Lune et y construire, vers 2035, une base de recherche scientifique internationale.
Pékin espère ainsi pouvoir utiliser le sol lunaire pour la construction de la future base, compte tenu du coût élevé du transport vers l’espace, explique la CCTV. L’empire du milieu envisage aussi de miser pendant dix autres années sur sa station Tiangong, officiellement appelée CSS pour “Chinese Space Station”, qui est de la taille de l’ex-station soviétique Mir mais plus petite que la Station spatiale internationale (ISS), encore desservie par des capsules Soyouz russes et appelée à disparaître, aux profits de stations privées ou nationales.
A coup de milliards d’euros, Pékin développe depuis trois décennies ses programmes spatiaux pour rattraper les États-Unis et leur programme Artemis, l’Europe, et la Russie qui prévoit de lancer sa propre station, nommée ROSS (Russian Orbital Service Station), d'ici 2030. En 2019, la Chine réussissait une première mondiale en posant un engin spatial, à savoir la sonde Chang’e-4, sur la face cachée de l’astre lunaire. Deux ans plus tard, un robot a atterri sur Mars.
Autant d’événements qui ont permis au géant asiatique de réduire considérablement l’avantage américain acquis grâce à leur expérience historique.
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