La dernière réforme des études de médecine déçoit les étudiants
La réforme des études de santé de 2020, censée diversifier l’accès aux carrières médicales, montre des effets inattendus : étudiants démotivés, choix par défaut et parcours chaotiques. Les filières de pharmacie, notamment, peinent à attirer des candidats enthousiastes. Selon certains experts, la crise de vocation pourrait vite devenir une crise de santé publique.
On ne veut plus faire de médecine ? La réforme de 2020 semble contre-productive : 81 % des étudiants en PASS (parcours d’accès spécifique santé) ou LAS (licence accès santé) se disent plus stressés, et 42 % envisagent même d’abandonner, selon un sondage de l'association étudiante Fage de février dernier. Le constat est sévère pour les facultés de pharmacie, qui peinent à recruter. "La demande de revenir à un concours unique par filière est légitime", explique Sébastien Brun, vice-président des pharmaciens de l’Hérault, pointant une réelle désillusion.
Ce sentiment de malaise touche particulièrement les jeunes qui visaient initialement la médecine. Comme le raconte Romain à Midi Libre, étudiant par défaut en pharmacie : "J’ai choisi le PASS pour faire médecine, mais on nous oriente vers des voies que l'on n’a pas choisies. Peu dans l’amphi lèvent la main lorsqu’on demande qui est ici par vocation", confie-t-il, lassé de ce qu’il appelle un "parcours du combattant". Comme le rapporte Midi Libre, ces admissions par défaut posent la question de l’épanouissement des futurs professionnels de santé...
Sur le terrain, les professionnels constatent l’impact concret de cette crise : des promotions de pharmacie incomplètes et des pharmacies de proximité en déclin. Dans certaines zones rurales, l’officine est souvent le seul accès aux soins. "Si on continue sur cette voie, ce ne sont pas seulement les vocations qu’on perd, mais les pharmaciens indispensables aux territoires isolés", alerte Sébastien Brun. La conférence des doyens appelle à reprendre la main sur les modalités d’accès pour éviter une pénurie qui, à terme, fragiliserait le système de santé français, déjà malmené.
Le fait est que si les études de médecine sont un tel fardeau, cela risque de se faire ressentir dans l'exercice du métier dans le futur. Résultat, la médecine dans sa globalité se fragilise et perd la confiance des patients...
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