Attentats de Bruxelles : la traque continue, les polémiques aussi

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 29 mars 2016 - 14:45
Image
Un rassemblement à Bruxelles après les attentats.
Crédits
©Kenzo Tribouillard/AFP
La police belge tente de mettre la main sur le principal suspect encore en fuite une semaine après les attentats du mardi 22
©Kenzo Tribouillard/AFP
La police belge tente de mettre la main sur le principal suspect encore en fuite une semaine après les attentats djihadistes qui ont fait 35 morts à Bruxelles, sur fond de polémiques à répétition sur la gestion de la crise par les autorités.

Le retour à la normale reste laborieux dans la capitale belge, frappée le 22 mars à 07h58 par un double attentat-suicide à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem puis, environ une heure plus tard, par un troisième kamikaze dans le métro.

L'aéroport, dont le hall des départs a été dévasté par les explosions, devait tester mardi ses infrastructures temporaires, avec une simulation de grande envergure, avant une reprise très partielle du trafic qui pourrait intervenir "au mieux" mercredi, a expliqué son PDG Arnaud Feist. Quant au métro, la circulation reste limitée.

Si les trois kamikazes ont été rapidement identifiés, et s'avèrent être étroitement liés aux commandos du groupe djihadiste Etat islamique (EI) qui ont tué 130 personnes le 13 novembre à Paris, l'enquête a subi un sérieux revers lundi. La justice, qui espérait avoir arrêté le troisième poseur de bombe de l'aéroport, recherché depuis une semaine, a libéré le seul homme inculpé dans l'enquête sur les attaques bruxelloises, Fayçal Cheffou.

Selon une source proche de l'enquête, "les enquêteurs ont établi que ce n'est pas +l'homme au chapeau+" repéré sur des images de vidéosurveillance à côté des deux kamikazes de l'aéroport, et qui a abandonné sa valise piégée avant de prendre la fuite. Ce suspect-clé est donc toujours en cavale.

Selon l'avocat de Fayçal Cheffou, "il a donné un alibi au niveau de la téléphonie, disant qu'il était chez lui au moment des attentats". "Je ne peux rien reprocher au juge d'instruction" puisque "les éléments qu'il a recueillis se sont avérés complètement à décharge", a ajouté Me Olivier Martins à la télévision publique francophone RTBF.

"La frontière est ténue entre un radical agité et un radical recruteur, et probablement que le magistrat n'a pas voulu franchir la frontière", a déclaré mardi le maire de Bruxelles Yvan Mayeur, semblant déplorer la remise en liberté de Fayçal Cheffou, qu'il accuse d'avoir "agité" des réfugiés dans un campement pour migrants dans la capitale.

Cette nouvelle polémique s'ajoute à d'autres critiques déjà adressées aux autorités belges, notamment pour défaut de surveillance d'un des kamikazes de l'aéroport, qui n'a pas été inquiété après avoir été arrêté en Turquie puis expulsé l'été dernier.

Pour le ministre de la Justice Koen Geens, mis en cause pour sa gestion du dossier avec son collègue de l'Intérieur Jan Jambon, "ce n'est pas le moment de se battre entre nous". "L'ennemi se trouve en Syrie", "nous devons faire face ensemble et être lucides", a-t-il affirmé à la télévision publique flamande VRT.

Signe d'une menace toujours élevée, les enquêtes sur les réseaux jihadistes prennent une tournure de plus en plus européenne, avec de nouvelles arrestations ces derniers jours en Belgique, en France, en Italie et aux Pays-Bas.

La France a ainsi affirmé avoir mis "en échec" un projet d'attentat avec des ramifications européennes. Le principal suspect, l'ex-braqueur français Reda Kriket, était toujours entendu par la police française et sa garde-à-vue a été prolongée mardi de 24 heures.

Les attentats de Bruxelles ont aussi fait 340 blessés d'une vingtaine de nationalités. Lundi, 96 d'entre étaient toujours hospitalisés, dont 55 en soins intensifs. Les 35 morts, presque tous identifiés, étaient originaires d'une douzaine de pays différents.

L'Inde a rejoint la liste des pays touchés, en confirmant le décès de Raghavendran Ganeshan, 31 ans, salarié du géant de l'informatique Infosys qui travaillait depuis quatre ans dans la capitale de l'Union européenne, ville très cosmopolite où de nombreux expatriés et voyageurs ont perdu la vie dans les attaques djihadistes.

Un hommage aux victimes de Bruxelles, mais aussi de Lahore (Pakistan) où un kamikaze islamiste a tué dimanche 72 personnes, était prévu mardi matin à Paris.

 

À LIRE AUSSI

Image
Un suspect recherché par la police fédérale belge suite aux attentats de Bruxelles.
Attentats de Bruxelles : la traque de "l'homme au chapeau" relancée
Soupçonné un temps d'être le troisième terroriste de l'aéroport de Bruxelles, Fayçal Cheffou a été libéré lundi. Les autorités belges sont donc toujours à la recherche...
29 mars 2016 - 09:40
Société
Image
Suspects attentats bruxelles
Attentats à Bruxelles : Fayçal Cheffou relâché, le "3e homme" toujours recherché
Fayçal Cheffou, seul individu inculpé dans l’enquête, a été remis en liberté, a annoncé ce lundi le parquet fédéral belge. Il était initialement soupçonné d’être le tr...
28 mars 2016 - 20:32
Société
Image
Un rassemblement à Bruxelles après les attentats.
Attentats de Bruxelles : le bilan revu à la hausse, 35 morts
Les attentats de Bruxelles du 22 mars ont fait 35 morts, selon un nouveau bilan communiqué ce lundi par les autorités belges. Plus de 100 blessés sont encore hospitali...
28 mars 2016 - 18:27
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.