Ralyn Satidtanasarn, la Greta Thunberg thaïlandaise en guerre contre le plastique
En Thaïlande, chaque personne utilise en moyenne 8 sacs plastiques par jour, ce qui en fait le sixième pays le plus pollueur des océans. En janvier dernier, la Thaïlande a décidé de bannir totalement les sacs plastique dans les grandes surfaces, suite à des mobilisations initiées sur les réseaux sociaux par une jeune fille de 12 ans à l’époque, Ralyn Satidtanasarn, surnommée Lilly. Avec la pandémie de coronavirus, la question des déchets est revenue sur le devant de la scène, et avec elle la figure de Lilly, qui continue son engagement et ses mobilisations contre le plastique.
Avec la crise du Coronavirus, la pollution par le plastique explose
La crise sanitaire a fait passer au second plan certaines préoccupations environnementales, en raison de l’impératif de protection sanitaire et de la consommation de produits à emporter et jetables. La Thaïlande a vu exploser la consommation de repas à domicile, et le volume des déchets en plastique y a doublé en quelques mois. Cela a été le cas dans le monde entier, comme en France, car les consommateurs préfèrent acheter leurs aliments sous emballage plastique, qui paraissent garantir une meilleure hygiène en contexte de pandémie .
Lilly, la “Greta Thunberg thaïlandaise”
En 2019 en Thaïlande, la jeune militante Lilly avait obtenu une belle première victoire contre la pollution plastique: une grande enseigne alimentaire de Bangkok, la capitale de la Thaïlande, avait alors décidé de ne plus donner de sacs plastique à ses clients une fois par semaine. Et en janvier 2020, le royaume a décrété une interdiction totale des sacs à usage unique dans les supermarchés. Pour arriver à ces résultats impressionnants, Lilly avait lancé sa propre page Facebook «Bye Bye Plastic Bags Thailand». Des associations de “Trash Hero” («héros des poubelles») avaient aussi organisé des opérations de nettoyage dans les grandes villes et sur les plages pour sensibiliser la population à la question des déchets.
La “génération Greta” prend son mal en patience
Ralyn Satidtanasarn est consciente qu'aujourd'hui, la priorité est autre, mais elle espère que d'ici deux ans, le combat contre le plastique pourra reprendre sa place centrale dans les préoccupations: "En ce moment, je ne pense pas que la pollution due au plastique soit la priorité pour les gens. J'espère que, dans les deux années à venir, on n'utilisera plus de plastique à usage unique, qu’on réduira sa consommation et qu’on recyclera plus pour faire de la Thaïlande un monde meilleur pour les générations futures."
Jeunes, ecologistes, engagées… Greta Thunberg et Lilly ne sont pas les seules jeunes femmes à sensibiliser leur génération, et même les plus âgées, aux dangers de la pollution et du réchauffement climatique. Le documentaire "Génération Greta" de Simon Kessler et Johan Boulanger raconte l’histoire de huit autres femmes entre 12 et 24 ans venant des quatre coins du monde , qui ne sont ni Lilly, ni Greta, mais qui font preuve du même leadership dans la lutte contre l'inaction des politiques environnementales.
Grâce à l’engagement de ces jeunes militantes, la promotion d'un changement de société radical, la nature et la justice sociale sont remises au centre des préoccupations.
Selon Laura Chatel, de l'association citoyenne Zero Waste, ce type d'exemple est très inspirant. Le fait que ce soient “des gens comme vous et moi qui, à un moment, décident d'agir, montre qu'il est possible d'avoir un impact sur ces sujets-là".
Des associations comme Zero Waste mettent en valeur les actions de ces militantes car “elles peuvent être des vecteurs importants” de la mobilisation citoyenne. Ce réveil citoyen sera peut-être le vecteur principal du changement, car comme en Thaïlande, il a un impact direct sur les décisions politiques et réglementaires.
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