Le Salon de l'agriculture met en lumière la consommation d’insectes
Alors que la protéine animale est remise en question en raison du caractère polluant de sa production, et de préoccupations concernant le bien-être des animaux, la filière de la culture d’insectes commence à se faire une petite place en France. Et, le Salon de l’agriculture, qui ne veut plus être l'événement des grands-parents par excellence, en plus de mettre en avant les jeux vidéo, réserve aussi une place à l'élevage d'insectes, un secteur en croissance en France.
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Les insectes ont d’excellentes qualités nutritionnelles
Les insectes sont connus pour leurs excellentes qualités nutritionnelles. Grâce à leurs protéines, ils procurent un bon apport en calories, vitamines et minéraux. Une étude de l’Université de Maastricht (Pays-Bas), publiée dans The American Journal of Clinical Nutrition, a montré que la protéine d’insectes possède autant de qualité nutritive que celle du lait. En plus de ces avantages nutritionnels, la consommation d’insectes représente une bonne nouvelle pour la planète, car la production de ces protéines serait moins polluante et plus rentable que la production des viandes animales. Alors que pour produire 1 kg de viande bœuf, 3 kg de porc ou 5 kg de poulet, il faut 10 kg de nourriture, avec une telle quantité, la production de sauterelles serait de neuf kilos. De la même manière, lorsque l’on consomme une sauterelle, on mange 75 % de la masse, alors que ce taux est seulement de 21 % pour le poisson ! Enfin, l'élevage d’insectes pour l’alimentation engendrerait 99 % de moins de gaz à effet de serre que l’élevage bovin. C'est pour ces raisons que l’ONU encourage les investissements en faveur de la filière des insectes, ainsi que la stratégie européenne « De la ferme à la table ». Selon les estimations, le secteur des insectes dépasse déjà en Europe le milliard d’euros de chiffre d’affaires, et ce chiffre pourrait grimper à trois milliards d’euros d’ici à 2025. Dans un communiqué publié vendredi 11 février dernier, la Commission européenne a annoncé avoir autorisé la commercialisation de grillons domestiques pour le marché de l’alimentation, ce qui vient renforcer cet axe de développement agricole. Les grillons domestiques sont la troisième espèce d'insectes à recevoir l’aval des autorités européennes, après le ver de farine et le criquet migrateur, approuvés l'année dernière.
On en mange déjà sans s’en rendre compte !
Pour certains, le jour où ils mangeront des insectes est loin d’être arrivé. Pourtant, chaque Français mange en moyenne 500 grammes d'insectes par an sans le savoir ! Cela est dû, d’un côté, à la contamination d'une partie des fruits et légumes utilisés dans l'industrie et aux insectes qui se retrouvent dans les pots de confiture, les briques de jus de fruits ou les soupe de légumes en conserve. D’un autre côté, en raison de tous les aliments contenant le colorant E120, qui est de la cochenille ! Néanmoins, rassurez-vous, le risque sanitaire de consommer des insectes est en fait très limité.
Ÿnsect, une start-up qui souhaite nous habituer à manger des insectes
Près d’Amiens, la plus grande ferme verticale d’élevage d’insectes au monde sera bientôt construite grâce à une levée de fonds de la start-up Ÿnsect. Près de 325 millions d’euros serviront à développer ce site en utilisant de nouvelles technologies de production. « Nous avons déjà identifié par sélection une souche de ver de farine des scarabées Buffalo qui a une croissance 25 % plus rapide que la souche originelle », a déclaré Antoine Hubert, président de la start-up, lors du Salon de l’agriculture. Dès 2023, Ÿnsect espère produire 100 000 tonnes, pour deux tiers de la matière organique produite par les vers et utilisable comme engrais et un tiers de protéines pour la consommation humaine et animale. À partir des huiles et concentrés protéiques issus des insectes, il sera possible de fabriquer des hamburgers, beaucoup plus attirants pour les consommateurs de viande traditionnels que les autres substituts.
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