Au ralenti, Porsche demande à l'Europe de freiner sur l'électrique
Chahutée par une crise chinoise et un marché de l’électrique moins prometteur que prévu, Porsche contre-braque vers le thermique. Malgré des ambitions d’électrification affichées, le constructeur allemand demande aujourd'hui une révision des objectifs européens pour 2035, la stratégie "tout électrique" faisant face à ses premières limites.
Coup de volant chez Porsche. Confronté à une baisse de 27 % de son résultat d’exploitation sur les neuf premiers mois de l’année, le constructeur de luxe déplore un marché chinois en chute libre. Au troisième trimestre, ses ventes dans l’Empire du Milieu, autrefois son principal moteur de croissance, ont dégringolé de 30 %. C'est la crise.
Ni une ni deux, Lutz Meschke, directeur financier de Porsche, appelle l’Europe à lever l’interdiction prévue sur les moteurs thermiques d’ici à 2035, jugeant l’objectif "trop rigide". Ce revirement de Porsche, analysé par Les Echos, montre bien que tout miser sur l'électrique peut être dangereux pour les constructeurs, même quand on a les reins solides.
En parallèle, Porsche met en œuvre une révision de ses modèles futurs, initialement pensés pour l’électrique. Seule la mythique 911 devait conserver un moteur thermique, mais désormais, les modèles phares tels que le Cayenne, le Boxster et le Cayman pourraient également continuer à rouler en version hybride ou thermique. "Nous voulons garder les véhicules à combustion beaucoup plus longtemps et avoir un maximum de flexibilité", a déclaré Meschke, comme le rapportent Les Echos.
Perçu comme une trahison par certains investisseurs, ce tournant pousse également l'entreprise à repenser sa direction stratégique : la direction de Porsche maintient son optimisme et engage désormais une course contre la montre pour conserver sa place de choix dans l’industrie automobile de demain.
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