Gestion de la crise France vs. Suède : Au pic de l'épidémie 4 fois moins de décès en Suède sans confinement
De plus en plus de médecins, d'épidémiologistes nous expliquent que la raison devrait nous pousser à regarder ce qui se passe à l'étranger afin d'éviter l'insularité. A FranceSoir, nous avons commencé bien en amont avec les comparaisons par pays lors de la première vague afin de comprendre les facteurs déterminant dans la gestion de l'épidémie, que ce soit sur les mesures sanitaires que les traitements ou autres facteurs géopolitiques qui pourraient affecter ces éléments. C'est ainsi qu'après avoir fait les comparaisons par département (le 13 et le 92 bons élèves de la gestion de la crise) et par région en France, ou en regardant la gestion de la crise entre Paris et Marseille, nous nous sommes tournés vers la gestion italienne et allemande. L'analyse de la stratégie de gestion de la crise en Allemagne nous avait permis de conclure que, l'estimation du Pr. Perronne de 25 000 morts de trop, était réaliste. Rappelons que nous avions aussi regarder la gestion de la crise aux Etats-Unis et la politisation de l'hydroxychloroquine avec des comparaisons par Etats en fonction de l'accès au traitement en phase précoce ou de leur couleur politique.
Aujourd'hui bien des yeux se sont tournés vers la Suède qui n'a pas confiné et a pratiqué des règles de distanciation sociale plus nuancées. Les entreprises tournent, les commerces sont ouverts ainsi que les restaurants. Et les chiffres sont meilleurs. On peut aussi retrouver les comparaisons dans le comparateur graphique FranceSoir.
Au 25 novembre, la comparaison France-Suède présente un nombre de nouveaux morts en moyenne lissée de 665 décès/jour pour 65.3 millions d'habitants (source worldometer et euromomo) pour la France et de 27 décès/jour pour 10 millions d'habitants en Suède. Au plus fort du pic de ce second episode il y a donc eu environ 4 fois moins de décès en Suède rapporté au nombre d'habitants qu'en France. Les chiffres parlent d'eux-mêmes.
Nous présentons aussi le Z-Score du site euromomo (*) qui normalise les données afin de permettre une comparaison sur une même échelle. Cette seconde période d'épidémie de l'automne en France, n'est pas visible en Suède qui n'a pas confiné.
De quoi justifier la position que nous avions écrite en juin sur le confinement : aberration humaine, sanitaire et économique ou nous évoquions déjà la Suède comme un modèle. Cet article avait d'ailleurs valu à FranceSoir, une diminution de notation par Newsguard qui remettait en cause cette évaluation en invoquant un article de Nature écrit par Fergusson, le modélisateur qui avait prédit 500 000 morts si l'on ne confinait pas. Newsguard s'engageant à mettre à jour leur évaluation s'ils se trompaient. A ce jour, de nombreux articles parus remettent en cause les mérites de la stratégie du confinement, mais la notation de FranceSoir n'a pas été modifiée! Il est donc recommandé de se méfier de NewsGuard, dont les évaluations sont subjectives et ne sont pas mises à jour.
Note :
(*) Z-Score d'euromomo : Les scores Z sont utilisés pour normaliser les séries et permettre une comparaison des modèles de mortalité entre différentes populations ou entre différentes périodes. L'écart type est l'unité de mesure du score z. Il permet la comparaison des observations de différentes distributions normales.
En général, score Z = (moyenne x de la population) / écart-type de la population, qui pourrait être approximé dans notre contexte par score S = (nombre de décès - base) / écart-type des résidus (variation de le nombre de décès autour de la ligne de base) sur la partie de la série utilisée pour ajuster le modèle, utilisée comme unité standard.
Les scores Z sont calculés sur les séries dénudées et désaisonnalisées, après une transformation 2/3 de puissances selon la méthode décrite dans Farrington et al. 1996. Cela permet le calcul des scores Z pour les séries qui sont à l'origine distribuées de Poisson.
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