Immunité collective bientôt atteinte ? Vidéo censurée sur Youtube en 20 minutes
Ce 18 août, une vidéo sur l’immunité collective est censurée par YouTube. La censure américaine, sur les contenus ne respectant pas le règlement de la communauté Youtube, prend une nouvelle forme en France. Hier le réseau social YouTube appartenant à Google a de nouveau censuré une vidéo d’un youtuber. La censure en elle-même est inacceptable et montre que la souveraineté des réseaux sociaux américains s’applique et s’étend à la France. Cette nouvelle censure, ajoutée aux précédentes, relance le débat sur la souveraineté nationale en termes d'outils digitaux ainsi que de contenus acceptables.
Le lanceur d’alerte et youtuber Silvano Trotta a vu sa vidéo censurée en 20 minutes.
De quoi parlait la vidéo ?
Cette vidéo parlait avant tout de l’immunité collective. C'était même plutôt une bonne nouvelle pour les citoyens puisqu’elle posait et traitait de la question suivante :
Immunité collective bientôt atteinte ?
La vidéo présentait en outre, la comparaison des statistiques de décès entre l’état de New York et la Suède, ainsi que celles de la ville de New York et de la capitale suédoise Stockholm. Les chiffres sont sans équivoque en faveur de la Suède avec un taux de mortalité significativement différent alors que les mesures de confinement ont été toutes autres.
Ce contenu aura surement été capturé par les robots de Google et Youtube comme "ne respectant pas la réglementation de YouTube". Il est vrai que faire un parallèle entre un pays qui a 4 fois moins de morts par million d'habutants, avec des différences sociales et de concentration urbaine, amène à poser des questions sur la gestion de la crise par les autorités. Mais ce sera sans nul doute, l'immunité collective, qui aura pesé dans la balance des "robots liseurs", car c'est un véritable désastre pour la politique de vaccins poursuivie officiellement aux Etats-Unis.
Silvano Trotta nous dit : « 20 minutes pour une vidéo censurée, je n’ai jamais vu ça, c’est un record, le sujet doit être sensible »
Contacté par la rédaction, YouTube n’était pas disponible pour répondre.
Incohérence à plusieurs titres
Cette censure est incohérente au titre de la souveraineté nationale sur la légalité des contenus audiovisuels, qui est donc de facto déléguée à un opérateur étranger malgré le fait qu’il publie sur le territoire français. Aussi inquiétant, car cela touche la santé des gens et les leçons sur la gestion de la crise, est le désaccord entre la vision d’Agipharm et des labos pharmaceutiques, qui demandent de dépasser les nationalismes sanitaires et déplorent l’isolement des Etats face à la crise, et le règlement d'utilisation des réseaux sociaux entrainant cette censure.
- Le Youtuber a mis la vidéo en ligne en français, sur le site de YouTube France et donc a destination principale des auditeurs français. Le site, de par son règlement porte donc atteinte à la liberté d’expression sur le territoire français. Il est sûr que le réseau social pourra opposer que les conditions d’utilisation de son service sont clairement explicitées et que celles-ci prévalent.
- Dans une tribune libre dans l’Opinion ce 2 aout 2020, Pierre-Claude Fumoleau, le président France d’Abbvie, 4e laboratoire à l’échelle mondiale, et président de l’Agipharm, l’association représentant les entreprises pharmaceutiques d’innovation américaines déclarait :
« La réponse à la crise de la Covid-19 ne peut pas se résumer à une multiplication des nationalismes sanitaires. Elle doit au contraire être fondée sur la mise en commun des intelligences et des compétences ».
Et il rajoutait
L’agilité sanitaire passe également par un véritable renforcement de la coopération entre les acteurs publics et privés, à l’échelle européenne et mondiale. Si la crise a parfois montré le meilleur en termes de coopération, elle a aussi mis en lumière la tendance à l’isolement des Etats dans l’exécution de leurs politiques sanitaires. Si la coopération entre les pays membres de l’UE est une première étape, il s’agit désormais d’envisager une collaboration renforcée avec les grands pays d’innovation comme les États-Unis et la Chine.
La limite des intérêts croisés d’actionnaires serait-elle atteinte ?
La communalité d’actionnaires entre les labos pharmaceutiques et les médias spécialisés (The Lancet, NEJM) a récemment montré les limites en termes de conflit d’intérêts à agir.
La limite des intérêts croisés de ces actionnaires des réseaux sociaux et des grands labos paraissent atteintes, puisque les annonceurs que sont les BigPharma et l’Agipharm favorisent la communication et le dépassement de l’isolement national (ce que par exemple la vidéo du YouTuber essaie de faire) alors que les réseaux sociaux les censurent au motif de leur règlement.
D’un côté on nous dit, partagez, communiquez pour dépasser l’isolement national mettre en commun l’intelligence et les compétences, de l’autre on nous dit « seulement quand ça ne déroge pas à la règle ». Tout ceci est bien loin des motivations originelles de Google, passées de « Dont be evil » (Ne soyez pas méchant) à « Do the right thing » littéralement « Faire la bonne chose » ou « faire ce qu’il faut » par le propre outil de traduction de Google .
«Faire ce qu’il faut » pour Google n’est peut-être pas « ce qu’il faut » pour ses utilisateurs, pour ses clients annonceurs BigPharma ou pour les participations de sa maison mère Alphabet dans des sociétés de biotech faisant de la recherche sur les vaccins.
« Dire ce qu’on veut » à « Faire ce qu’il faut », on est loin de la liberté d’expression si chère aux Français.
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