Caricatures de Mahomet : les Français partagés
Peut-on caricaturer Mahomet au risque de heurter la sensibilité des fidèles? Charlie Hebdo soulevait la question dès 2006 avec le fameux "C'est dur d'être aimé par des cons". Les évènements tragiques du 7 janvier ont relancé à nouveau ce débat entre liberté d'expression, laïcité, respect des religions, provocation et risques terroristes.
Selon un sondage Ifop paru ce dimanche dans le JDD, 57% des Français veulent que ce genre de caricatures continue de paraître. La réaction des musulmans choqués ne doit pas entrer en ligne de compte. En revanche, 42% des sondés considèrent qu'il faut "tenir compte des réactions des musulmans pratiquants" et donc "éviter de publier ce type de caricature".
S'ils restent majoritairement attachés à une large liberté d'expression dans la presse, les Français sont en revanche nettement plus partagés dès lors qu'il s'agit de publications sur Internet ou les réseaux sociaux. La moitié d'entre eux considèrent qu'il faut sur ce point limité la liberté d'expression. La Toile est en effet largement utilisée comme déversoir de haine et est bien plus difficile à contrôler que les médias.
Si la liberté d'expression divise, la question des mesures et sanctions contre les personnes suspectées ou convaincues de terrorisme en France rassemble. Ainsi 81% des Français sont favorables à la déchéance de la nationalité des personnes condamnées pour acte de terrorisme sur le sol français lorsqu'ils ont une double nationalité. La France n'a en effet pas le droit de déchoir une personne de sa nationalité si cela la rend apatride.
De même, 68% des sondés aimerait que la sortie du territoire soit interdite aux personnes soupçonnées de vouloir partir faire le djihad. Autant réclament que ceux qui sont déjà partis se voit interdire de revenir en France.
(Sondage réalisé par téléphone du 16 au 17 janvier 2015 sur 1.003 personnes majeures représentatives de la population française et selon la métjhode des quotas)
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