"G7 question" : que feriez-vous si vous étiez à la place de notre Président  ?

Auteur(s)
Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 05 octobre 2023 - 12:01
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Argent magique
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Ibrahim Boran - Unsplash
Pas d'argent magique ? La dette de la France s'est pourtant alourdie de 850 milliards d'euros sous la présidence d'Emmanuel Macron...
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TRIBUNE / ANALYSE - Une question posée aux lecteurs de France-Soir, car en privé, nombre de mes connaissances de tous horizons m'affirment être nostalgiques du professionnalisme dont ont fait preuve Raymond Barre, Michel Rocard, Pierre Mauroy et Pierre Bérégovoy (pour ne citer qu'eux) et de la rigueur budgétaire pour laquelle ils optèrent.

Ils préfèrent évidemment cela à l'amateurisme décomplexé dont ils taxent Édouard Philippe, Jean Castex et Bruno Le Maire (pour ne citer qu'eux là aussi) sous la présidence d’Emmanuel Macron.

Ceci d'autant plus que leurs prédécesseurs ont fait le choix de la rigueur budgétaire, d'une part à une époque où la dette publique de la France était nettement moindre (1), et d'autre part dans des circonstances nettement plus critiques que la criseCovid. Cette dernière, qui nous a été vendue cash et non à crédit, sur fond de “Nous sommes en guerre, aurait eu des conséquences apocalyptiques si le gouvernement n'avait pas opté pour une distribution de centaines de milliards. La dette publique était de 2200 milliards en 2017. Elle atteint 3049 milliards au second trimestre 2023. Les freins ont lâché !

 

Le laxisme budgétaire conduit inexorablement à une perte totale de contrôle des finances publiques. Il s'agit juste d’une question de temps. Et lors de la “crise” Covid, ce ne sont pas deux ou trois milliards par-ci par-là qui ont été distribués, mais des centaines dans une vision court-termiste. Des dépenses répétées chaque mois pendant plus de deux ans et sans jamais qu'une rentrée d'argent équivalente ne vienne compenser un tant soit peu le budget. Ce fut une escalade d’engagements successifs, sans évaluation réelle de la pertinence des dépenses.

Prenons un exemple : alors que l’on distribue des milliards à tout-va, le ministère de la Santé, dans un mémoire répliquant à l’action de l’association BonSens.org ne trouve pas le budget équivalent à un job de 15 jours à temps plein (quelques milliers d’euros) et précise qu'un tel engagement pourrait perturber le bon fonctionnement de son département d’analyse, la DRESS. Précisons que BonSens.org venait en soutien de la demande du chercheur Laurent Toubiana d’accéder aux données de mortalité toutes causes avec statut vaccinal. Une demande qui ne semble pas infondée puisqu’elle permettrait de faire une évaluation impartiale de la politique sanitaire vaccinale ! 

Après un “Ali Baba et les 40 voleurs” (rappelons qu’un livre de Jean Montaldo parut en 1994 sous le titre Mitterrand et les 40 voleurs) “Emmanuel Macron et les 847 milliards”.

L'histoire a prouvé à maintes reprises hélas qu’un krach boursier est souvent suivi d'une guerre mondiale. Et triste est de le constater, mais avec la banqueroute en phase d'officialisation (1) de la France, ce krach annoncé entraîne dans une dérive vers la guerre tous les pays de l'OTAN qui ont oublié la rigueur budgétaire (les membres du G7) à l'inverse des BRICS, une organisation qui elle forme un ensemble de nations souveraines.

Oui, je le crains, la décroissance s'installe, la perte de contrôle s'accélère. Elles nous mènent tout droit au conflit. Cette guerre, Emmanuel Macron n'a de cesse de l'appeler de ses vœux depuis le premier jour de la “crise” Covid et son “Nous sommes en guerre.”

Voilà pourquoi, plutôt que de nous parler des véritables problèmes, les médias reprenant le discours de l'exécutif, nous parlent de l'extrême droite, des migrants ou de l'abaya : écrans de fumée pour masquer les vrais problèmes, poudre de perlimpinpin.

N'était-ce pas un missile “Scalp” français qui a été lancé par Kiev sur la Russie ? Une attaque détournée, émanant non pas du peuple français, mais décidée par ceux qui chez nous sont aux commandes ?

Quelle aurait été la réaction de Moscou si une importante personnalité russe ou des infrastructures critiques avaient été touchées ? Une note d’analyse des risques d’un conseiller stratège se trouve sans nul doute sur le bureau du Président ! Et que pourrait-elle contenir ? Une évaluation du risque de lancement d’un missile sur notre navire étendard, le porte-avion Charles-de-Gaulle ? Ou pire ?

A l’heure actuelle, Vladimir Poutine fait montre, à notre égard, de patience et de tolérance. Mais pour combien de temps encore ?

Pour l'instant, cette guerre silencieuse et qui ne porte pas son nom, cette guerre entre l'Occident vieillissant, surendetté et morcelé, et les BRICS, organisation naissante, regroupant des pays “unis pour la circonstance” et excédentaires, ne s'est pas matérialisée par des actes belliqueux “classiques”.

Cependant, en réplique aux tentatives utopiques de mettre à genoux la Russie économiquement (sabotage du gazoduc Nord Stream, gels des avoirs des oligarques russes, etc.), ce sont bien les citoyens français et nos entreprises qui sont sévèrement touchés par l'inflation, les restrictions et les pénuries.

Ajoutons à cela que la France est également durement touchée à l'international, notamment avec la perte de notre influence historique en Afrique. L’analyste du gouvernement aura probablement ajouté dans sa note que cette perte d’influence est sans doute l’acte n°1 des représailles russes envers la France.

Toutefois, ce recul tous azimuts en Afrique, la France le doit essentiellement au don indéniable pour la diplomatie de nos trois derniers présidents, Emmanuel Macron en tête.

La note de l’analyste contient-elle un projet de courrier de déclaration de sortie de l’OTAN dans l’optique de préserver les Français contre d’éventuelles mesures de représailles à grande échelle si l’escalade dans l’engagement se poursuit ?

L’absence de rigueur des membres du G7 combinée avec la perte importante de liberté fait un écho criant à la phrase de Paul Valéry : “La plus grande liberté naît de la plus grande rigueur.”

Sur ce, je vous laisse avec deux autres citations importantes :

La première peut faire écho aux affaires qui touchent la Macronie et la classe politique : « Un citoyen français a deux sortes d’ennemis également redoutables : ceux qui violent les lois et ceux qui les observent avec rigueur. » (Alfred Capus, journaliste et écrivain français).

"Le secret d'une autorité, quelle qu'elle soit, tient à la rigueur inflexible avec laquelle elle persuade les gens qu'ils sont coupables." (Raoul Vaneigem).

(1) Le montant de la dette actuelle est de l’ordre de 3047 milliards d’après l’Insee à la fin du second trimestre 2023 alors qu’elle n’était “que” de 2200 milliards en 2017, soit une augmentation de 847 milliards sous la présidence Macron. Bercy estime que la charge de la dette en 2023 est de 55,5 milliards (contre 51,7 milliards prévus en loi de finance 2023, soit une augmentation de 7,4%). Dans ce document, Bercy se garde bien de nous informer sur le montant de la dette totale et de les comparer.

(2) Olivier Dussopt, ministre du Travail, du Plein-emploi et de l'Insertion, l'a annoncé avant-hier : pour éviter la banqueroute, l'État va devoir ponctionner dans l'épargne et l'argent des retraites.

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