Jean-François Delfraissy : courage, fuyons !
CHRONIQUE — Nous avons failli assister à un beau débat entre deux éminentes personnalités du monde médical. D'un côté, le professeur Christian Perronne, spécialiste des maladies infectieuses, président pendant 15 ans de la commission spécialisée dans la réponse sanitaire aux épidémies et la politique vaccinale en France, également ancien vice-président du groupe d'experts sur les vaccins à l'OMS pour l'Europe. De l'autre côté, le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique élyséen pour la pandémie de Covid-19.
Mais, voilà ! Pour débattre, il faut être deux, aurait dit avec son bon sens légendaire M. de La Palice. Et, pour débattre, il faut aussi avoir des munitions, des arguments à opposer aux faits qui commencent. Que dis-je ? Qui continuent à accuser le pouvoir et ses serviteurs zélés.
Dans ces colonnes, à plusieurs reprises, j'ai déploré qu'aucun grand débat n'ait été organisé, sur une grande chaîne de télévision, à une heure de grande écoute, entre les tenants du soin et les apôtres du vaccin.
Eh bien ! Ce débat vient d'être proposé, et c'est la dernière réunion du Conseil scientifique indépendant (le CSI, à ne pas confondre avec le CSA !) qui nous l'apprend. Je reviendrai prochainement sur cette soirée animée par le Dr Éric Ménat, d'où de nombreux enseignements peuvent être tirés.
Principal intervenant de ces deux heures d'échanges, le professeur Perronne a ainsi indiqué : "J'ai proposé à Jean-François Delfraissy, récemment, un débat contradictoire". Les deux hommes se connaissent bien, ils ont fait leur internat ensemble. "Je veux bien le faire avec toi, avec d'autres", lui a dit Christian Perronne. "Il n'a jamais voulu", déplore-t-il ensuite, ajoutant : "Parce que toutes ces personnes qu'on voit sur les plateaux télé, elles n'ont jamais une seule preuve de ce qu'elles annoncent".
Après bientôt deux ans de pandémie, nous en sommes toujours — pour ce qui est de l'information — au premier jour. Celui où le ministre de l'Intérieur, M. Darmanin, emboîtant le pas au "Nous sommes en guerre" du président de la République, donnait le tempo de la communication du pouvoir en ces termes mémorables : "L'heure n'est pas à la polémique. Ce n'est pas quand nous sommes en guerre qu'il faut faire des polémiques ou poser des questions". Par conséquent, silence dans les rangs !
Les médias à la solde du pouvoir allaient s'en rappeler ! Manifestement, le professeur Delfraissy aussi...
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