Chronique N°47 – « Apprenons à vivre avec le virus, mais restons cachés… »
Tribune : Dès le 2 janvier, le jour-même de l’avancée du couvre-feu à 18h00, au lieu de 20h00, dans 15 départements, des voix s’élevaient contre cette nouvelle mesure administrative.
Sur France Info (Réécouter : ici), Journaliste « Et revenons maintenant sur ce couvre-feu avancé à 18h00 dans 15 départements, surtout d’ailleurs au Nord-Est où l’épidémie ne recule pas, mais aussi dans les Alpes-Maritimes où le virus reste particulièrement actif. Le maire de Cannes, n’accepte pas cette mesure qu’il considère disproportionnée. David Lisnard « Avec d’ailleurs le Président du Conseil Départemental, avec le Docteur Leonetti, et d’autres maires, nous estimons qu’il n’y pas un seul argument qui plaide en faveur de cette, de ce nouvel horaire du couvre-feu. Le couvre-feu, pour l’instant s’applique à 20h00. Là, on nous propose de l’appliquer à 18:00. A partir du moment où les restaurants sont déjà fermés, où les lieux de regroupement sont interdits, etc…, c’est une mesure qui n’a aucune conséquence sanitaire et qui a en revanche des conséquences extrêmement négatives sur l’économie, sur le social, sur la capacité à aller faire du sport en plein air, etc…, etc… Avant de prendre une décision de restriction des libertés, ce que l’on peut tout à fait comprendre si c’est efficace de façon temporaire face à une épidémie, ce que l’on vit aujourd’hui, eh bien, il faut d’abord démontrer son efficacité. Donc, autant un confinement, même s’il est catastrophique sur le plan économique, on comprend un confinement rigoureux qu’il bloque les chaînes de contamination [1], autant cette mesure-là, est totalement inutile. Il n’y a pas un seul argument, hormis le fait qu’au contraire, on va regrouper encore plus de monde dans les transports en commun aux mêmes heures. Les plages d’ouvertures des commerces seront réduites, mais on ne réduit pas les lieux d’interaction. Donc, on va encore plus concentrer la population au détriment de la lutte contre la maladie. Et puis, on ne parle pas de ce qui est nécessaire. C’est à dire le nécessaire, c’est le respect des gestes barrière évidemment, c’est la vaccination, c’est les mesures de protection individuelle ».
[1] Non, non, Monsieur le Maire de Cannes, je ne peux pas laisser passer ça. Même et surtout, le confinement n’a pas démontré la moindre efficacité sanitaire, c’est tout le contraire ! Démonstration en s’appuyant sur quelques graphiques :
Que l’on regarde les décès à l’hôpital, les hospitalisations « tous services », ou celles en réanimation, puisque nous sommes un pays qui brille par son hospitalo-centrisme et que notre exécutif se focalise sur ce type de critère, force est de constater qu’à chaque pic épidémique qui suit un confinement généralisé, la montée est rapide, et qu’en revanche la redescente est très lente. Donc, les confinements généralisés ne réduisent ni la pente, ni la hauteur du pic à la montée. Aucun aplatissement de la courbe avant le pic ! Bien au contraire, en favorisant la transmission virale à l’intérieur des foyers où se sont glissés des porteurs du virus, nous observons une traîne après le pic, qui égrène ses morts, ses hospitalisations tous services et aussi dans les réanimations. À chaque nouvelle vague, le phénomène s’accentue, comme si le virus avait repris des forces dans l’entre-deux… La « traîne » des décès consécutifs au confinement de la « 2ème vague » (novembre 2020) est plus importante que celle de la « 1ère vague » (pic le 6 avril 2020). Idem pour les hospitalisations en réanimation qui redescendent plus lentement, pire encore pour les hospitalisations « tous services » qui stagnent à un niveau élevé. Remarquons encore ici qu’aucune étude comparative entre la mise en œuvre d’un confinement ou pas, sur des clusters, départements, régions comparables et tirées au sort, n’a été conduite en France. Seules ce type d’étude permettrait une évaluation robuste de l’efficacité ou pas de toutes ces mesures administratives (Confinement, couvre-feu, couvre-feu renforcé, fermeture des restaurants, des écoles, des stades, musées, cinémas, théâtres…).
Le journaliste reprend (Á 1:41 de l’enregistrement audio : ici) « Le casse-tête pour le gouvernement, c’est qu’il doit composer avec des maires comme vous, qui refusent l’idée de ce couvre-feu avancé, et d’autres qui au contraire, le demandaient, le demandent, comme Mathieu Klein, par exemple, le maire de Nancy, qui était avec nous sur France Info, il y a quelques instants »
Mathieu Klein « Bien sûr que les gens sont fatigués, nous sommes fatigués, nous en avons assez, nous avons envie de passer à autre chose, nous avons envie de retrouver une vie normale. Mais, enfin, moi, je ne peux pas aujourd’hui oublier que ce sont les soignants, par exemple, et je pense à eux en premier lieu, qui sont sur la brèche depuis tant de mois, qui eux sont aujourd’hui, fatigués, lassés, même malades, qui sont face à cette saturation permanente, à une épidémie qui n’arrive pas à baisser. Donc, si nous voulons retrouver une vie normale, il faut aujourd’hui que nous fassions ces efforts. Donc, oui, il y a une lassitude, mais oui, il faut en sortir. Et pour en sortir, il faut des mesures claires. Et malheureusement là nous sommes un peu encore sur un entre-deux ».
Le journaliste « Mesures nécessaires et peut-être même pas suffisantes pour Mathieu Klein, pourquoi les arguments du maire de Nancy ne convainquent pas… »
David Lisnard, Maire de Cannes « Non, ce que dit Mathieu Klein est plein de bon sens, il dit, nous sommes dans un entre-deux. Euh oui, donc on est dans une mesure inutile. Et vous savez, les mesures inutiles, elles nuisent toujours aux mesures nécessaires. Je ne vois toujours pas un argument en faveur de l’abaissement de cet horaire du couvre-feu. J’e n’en vois toujours pas. Et en revanche, je vois une grande défaillance dans ce qui est absolument nécessaire, c’est à dire, la répression des grands rassemblements et de ceux qui font n’importe quoi, et la mise en place d’une campagne de vaccination structurée, méthodique et pertinente, et en quantité suffisante. Il faut absolument protéger les soignants par la vaccination, s’aurait dû être la priorité à notre sens. Et pour revenir à votre question, quand vous dites « le gouvernement doit composer », mais il ne compose pas du tout. Puisque les élus de tout l’Ouest des Alpes-Maritimes, là où le taux d’incidence diminue fortement depuis huit jours, se sont opposés au couvre-feu et demandent des mesures plus rigoureuses contre ceux qui trichent. Eh bien, il n’en tient absolument pas compte. Donc, on voit un gouvernement qui très souvent est martial dans les annonces d’interdits inutiles, mais qui est beaucoup plus fébrile dans l’exécution des mesures nécessaires. Voire parfois, est défaillant sur la vaccination, et même impuissant, on l’a vu, sur l’ordre public ».
Journaliste « Avec d’autres maires du département des Alpes-Maritimes, vous étiez opposés à ce couvre-feu, est-ce que pour autant, tous les élus que vous êtes, vont essayer de le faire respecter avec la police municipale notamment ? »
DL « Alors, on est légaliste et légitimiste, et donc, on fera ce que l’on doit faire. Mais, comprenez bien que je vais demander à ma police municipale de concentrer son action contre ceux qui créent des troubles à l’ordre public, ceux qui font des regroupements dans la rue, sans aucune réaction des forces nationales. Ceux qui « deal » à la vue de tout le monde et voilà. Plutôt que de se concentrer sur une mesure inutile. Donc, que vous dire de plus ? ».
Journaliste « Dix-huit heure, les restaurateurs encore ouverts pour la vente à emporter, risquent d’en pâtir, est-ce que des voix se sont déjà élevées à ce sujet dans votre ville ? »
DL « Oui, des voix se sont élevées, des commerçants commencent à être exaspérés, et je le répète, on est responsable. C’est-à-dire, si la mesure avait une incidence positive contre la maladie, on pourrait en débattre, et on pourrait comparer les effets contre la maladie et les incidences économiques. Aujourd’hui, on n’en est pas là, puisqu’il n’y a aucun argument contre la maladie. Donc, oui, des restaurateurs, les quelques hôteliers qui restent ouverts, mais c’est une infime minorité, les commerçants qui vont devoir fermer à 17h00, alors qu’ils étaient ouverts jusqu’à 19h00, aujourd’hui expriment leur incompréhension et leur colère face à des mesures inutiles face à la maladie et très contraignante sur le plan social et économique ».
Journaliste « Les zones sous couvre-feu dès 18h00 seront prioritaires pour les vaccins. Elles seront approvisionnées en premier a expliqué le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Est-ce que cela au moins vous satisfait ? »
DL « C’est une bonne nouvelle, on va donc observer ça avec beaucoup d’attention. Oui. »
Journaliste « Vous vous faites partie de ceux qui s’agacent d’un rythme supposé trop lent de la vaccination. Vous voulez que ça aille plus vite notamment dans votre ville, à Cannes ? »
DL « Oui, ce n’est pas de l’agacement, c’est simplement que on, depuis fin novembre quand on a commencé à avoir données sur la vaccination, euh, moi, j’ai réuni le comité local que j’ai mis en place de lutte contre la covid, avec la médecine de ville, l’hôpital de Cannes, qui a un beau centre hospitalier, les cliniques, les médecins référents des EHPADs et les directeurs, pour recueillir le consentement des personnes concernées, proposer des solutions logistiques. Nous avons deux réfrigérateurs aux normes à -80°C. J’ai fait ces propositions par courrier au Préfet et à l’ARS (agence régionale de santé), pour que l’on soit au plus près en termes de logistique des personnes à vacciner. C’est fondamental dans la chaîne logistique. Donc, toutes ces propositions-là ne reçoivent pas d’écho. Par ce que on voit bien que les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’hypercentralisation qui avait conduit aux carences sur le gel hydroalcoolique, puis sur les tests, puis sur les masques, puis sur certains produits y compris du curare dans les hôpitaux, produit les mêmes effets sur la vaccination. Et la comparaison, non seulement avec des pays qui ont plus de liberté de commandes que nous, mais avec les autres pays européens, se fait, est assez cruelle. Donc, maintenant, il faut toujours être constructif, faut qu’on sorte de cette épidémie, faut qu’on protège la population. Mais pour répondre à l’esprit de votre question, je peux vous assurer, ce n’est pas une question manichéenne ou politicienne, c’est que, il n’y a pas de travail de coordination, mené par l’État dans les territoires, ce n’est pas vrai ».
Journaliste « David Lisnard, le maire de Cannes dans les Alpes-Maritimes. Couvre-feu ce soir, là-bas à 18h00. Il répondait aux questions de Jules de Kiss ».
Le lendemain, le 3 janvier, toujours sur la 1ère radio d’information continue, nous avions déjà des remontées, non pas mécaniques, mais sur le respect du couvre-feu partout où il avait été instauré :
Journaliste « L’Info avec Armand Peyrou-Lauga, Bonjour (Á 7:16 de l’enregistrement audio : ici)
AP-L « La lutte contre le covid. Couvre-feu renforcé plutôt bien respecté hier dans les 15 départements touchés par cette mesure [2]. Nous irons à Metz dans un instant ».
[2] Bon sang, ils ont des correspondants partout dans les 15 départements à France Info. Ils ont pu vérifier sur place ? Formidable, non ? Non mais, comment peuvent-ils faire une telle affirmation ? Totalement invérifiable…
AP-L « La vaccination en France, c’est le début de la campagne pour les personnels soignants, dès demain. Ceux qui ont plus de 50 ans et travaillent en milieu hospitalier, pourront passer par la case piqûre. « Et nous ? », disent les médecins de ville [3] ».
[3] Ce serait tout de même incroyable que les médecins généralistes qui ont payé le plus lourd tribut parmi les médecins en nombre de décès covid, plus de 50 (en juin 2020, selon Medscape : ici), ne puissent pas être vaccinés en même temps que leurs confrères hospitaliers. Quelle suprême injustice !
Journaliste (Á 7:41 de l’enregistrement audio : ici) « Depuis hier, 15 départements sont sous couvre-feu dès 18h00, pour tenter de freiner la propagation du virus. C’est le cas en Moselle. Á Metz, les habitants ont plutôt respecté cette nouvelle contrainte hier soir. Le reportage de Natacha Kadur ».
NK « Les yeux rivés sur la montre, les derniers passants défilent. Il faut bien un verre de vin chaud pour digérer ça ».
Une passante « C’est le dernier verre avant la fin, et ça fait un petit semblant de marché de Noël. Alors euh… »
Un ami « Il nous reste 40 minutes »
La passante « Il nous reste 40 minutes, incroyable. On a le temps d’en reprendre au moins 2 ! Ricanements »
NK « Dans les rues sombres, l’ambiance est encore un peu au sommeil d’après les fêtes selon Claude, vendeur de chapeaux ».
Claude « Objectivement en hiver quand il fait nuit, les gens rentre plus tôt chez eux. Mais, c’est vrai que 18h00, ça fait quand même un peu tôt. Prolonger d’au moins une demi-heure, 18h30, ça me semblait plus adéquat. Mais, malheureusement, je ne suis pas un décideur ».
NK « Mais, Valérie sait qu’il y aura moins de monde dans son magasin de chaussures la semaine prochaine ».
Valérie « On sait très bien qu’on va perdre nos clients. On va perdre notre clientèle de 17h00 à 19h00. Par ce qu’en fait de 17 à 18h00, les gens vont rentrer chez eux au lieu de venir dans les magasins. Et donc, du coup, on perd 2 heures. Après, dans l’absolu, c’est mieux que de fermer complètement les magasins ».
NK « 17H55, Chantal vient de vendre sa dernière baguette avant de fermer sa boulangerie ».
Chantal « Oui, on voit bien les gens un petit peu, beaucoup plus agités, beaucoup plus paniqués. On est un petit peu tous dans la bousculade, mais enfin, je pense que c’est le premier jour. Après, je crois qu’on va s’adapter à toute situation. On a fermé les rideaux, on a fermé nos portes, et puis on n’a plus que vous ».
NK « Un dernier coup de ciseaux sur le fil et Fayssal pourra fermer sa boutique de coiffure ».
Fayssal « Je suis obligé de finir la coupe, parce que sinon, je ne peux pas le laisser dans cet état-là ».
NK « 18h03, la ville est endormie et la police patrouille déjà ».
Le 5 janvier, Didier Chenet, Président du Groupement Indépendant de l’Hôtellerie et de la Restauration, était interviewé sur la même radio (Á 9:09 de l’enregistrement audio : ici) à propos de la « casse » dans le secteur ;
Didier Chenet « Les banques n’acceptent pas de reporter des échéances comme elles si étaient engagées et deuxièmement, les banques, je dirais, ne pilotent plus, ne supportent plus des PGE, des compléments de PGE ».
Journaliste « Des prêts garantis par l’État, cela voudrait dire qu’on pourrait en voir disparaître combien d’établissements ? Ou quelle proportion ? »
DC « Ecoutez, nous toutes les études, toutes les enquêtes que nous avons faites, nous, ça oscille entre 20 et 30%. Espérons qu’avec ces aides, et si les banques jouent le jeu, parce qu’elles y seront vraisemblablement contraintes, on sera plus près des 20%, je l’espère que de la fourchette haute ».
Journaliste « Merci Didier Chenet, Président du Groupement Indépendant de l’Hôtellerie et de la Restauration, après cette réunion donc, à Bercy, on l’a compris, les restaurants, les hôtels qui ne rouvriront pas le 20 janvier comme prévu. Aucune date donnée par Bruno Lemaire ».
Le 7 janvier 2021, Jean Castex, notre Premier Ministre, donnait une conférence de Presse pour annoncer les dernières décisions d’extension du couvre-feu avancé à 18h00, pour un nouveau train de départements
L’Enarque paraissait tendu, pour ne pas dire un peu agité. Prenait-il alors conscience que ces décisions le rendraient encore plus impopulaire ?
Après avoir adressé ses vœux pour 2021 et assuré de sa compassion la totalité des françaises et des français mis à rude épreuve en 2020 en raison de la pandémie qu’il aimerait bien pouvoir jugulée, il nous promet quelque chose qu’il ne pourra peut-être pas tenir :
« 2021 sera l’année de l’espérance ». Et c’est bien entendu sur la campagne de vaccination qu’il compte surtout…
Comme à son habitude, le chef du gouvernement commence sa conférence de presse par présenter la situation sanitaire.
« Même si le virus circule légèrement moins en France que chez la plupart de nos voisins, la situation est loin d’être revenue à la normale. Le niveau des contaminations dans notre pays reste élevé. Il a même tendance à progresser depuis la mi-décembre. Nous étions alors en moyenne à 10.000 contaminations par jour. Nous sommes aujourd’hui un peu au-dessus des 15.000 cas quotidiens [4] soit 3 fois plus que l’objectif, vous vous en souvenez, de 5.000 cas par jour que nous nous étions fixés ».
[4] Franchement, quelle affaire, cette oscillation entre 10.000 et 15.000 nouveaux cas par jour
Puis Jean Castex dérape à nouveau « La situation actuelle est sans nul doute la conséquence des mesures de confinement que nous avons prises au bon moment, dès la fin octobre et qui ont eu un réel impact avec le couvre-feu [5] ».
[5] Toujours la même rengaine, d’une mauvaise foi incroyable. Quel mensonge. Du coup, j’actualise encore mon graphique. Comment voulez-vous qu’un confinement entré en vigueur le 30 octobre, puisse amener au pic d’incidence, le 2 novembre, seulement 4 jours plus tard, et au pic de positivité le jour même ?
Je n’aurai cesse de le dire, qu’avec un opportunisme éhonté, le Premier Ministre à chaque allocution, à présent, voudrait nous faire croire que c’est le reconfinement qui a fait reculer le virus. Pour toute épidémie, il existe un pic d’incidence, et normalement après le pic, les chiffres baissent aussi vite qu’ils sont montés. Le graphique ci-dessous montre que l’augmentation du nombre de tests pratiqués a été massive à partir du 7 décembre et qu’elle coïncide avec l’envolée des tests antigéniques très faussement positifs, ce qui a tiré à nouveau l’incidence vers le haut …
Audacieux, Jean Castex nous remet une couche de « brosse à reluire », sans trop d’empathie, pour s’attirer la sympathie de son auditoire. Cela « ne mangeait pas de pain », comme on dit :
« Cela tient aussi au sens des responsabilités dont nous avons fait collectivement preuve au moment des fêtes de fin d’année ».
Après nous avoir fait part de ses inquiétudes au sujet des nouveaux variants en Grande Bretagne et en Afrique du Sud, le Premier Ministre cède la parole à Olivier Véran
Le Ministre de la Santé déclare « Nous voulons éviter à tout prix la diffusion de ce variant en France »
Mais comment va-t-il s’y prendre ? Ce jour-là, seulement 19 cas de variant britannique avaient été identifiés dans notre pays
Jean Castex reprend la parole et après avoir rappelé la « fragilité » de la situation sanitaire, dévoile les mesures décidées :
« Premièrement, toutes les activités, les établissements, tous les équipements qui sont aujourd’hui fermés, le resteront encore jusqu’à la fin de ce mois. Les musées, les cinémas, les théâtres, les salles de spectacle, les équipements sportifs ou de loisirs, ne connaîtront dans les semaines qui viennent aucun assouplissement ».
La culture, les sports, notamment les remontées mécaniques qui « ne pourront pas rouvrir tout de suite », les loisirs, resteront donc fermés jusqu’à nouvel ordre. Revoyure le 20 janvier pour une éventuelle reprise progressive en février si les conditions le permettent… Idem pour les restaurateurs, et autres propriétaires de bars, de salles de sport, avec un report d’une hypothétique réouverture à minima à la mi-février !
Rassurez-vous, l’État continuera de perfuser tous les acteurs de ces secteurs économiques sinistrés par l’État lui-même… Combien cela a-t-il déjà coûté, combien ça va coûter encore ? Nul ne le sait. In fine, qui va payer tout ça ?
Le statu quo ne suffisant pas, il fallait bien décider d’ajouter des mesures aux mesures déjà en place.
Jean Castex « Jusqu’au 20 janvier également, nous prolongeons le régime du couvre-feu à 20h00. Depuis samedi dernier, je le disais tout à l’heure, il a été avancé à 18h00 dans 15 départements où nous avons observé une reprise particulièrement sensible de la circulation virale, avec un taux d’incidence de plus de 200 cas pour 100.000 habitants. Cette mesure s’appliquera au moins 15 jours. Les derniers chiffres nous amènent à identifier 10 départements supplémentaires, plutôt situés dans l’Est de la France, où pourrait également se poser la question d’une mise en œuvre de ce couvre-feu avancé ».
Les Préfets en concertation avec les élus locaux devront faire un retour et des décisions seront prises demain soir pour une entrée en vigueur à compter de dimanche…
Après avoir rappelé la gratuité des tests en France contrairement, à 100 € en Italie ou en Espagne, et à 350 € au Royaume Uni, Jean Castex poursuit « En France, chacun peut se faire tester à côté de chez lui, dans son laboratoire, chez son pharmacien, chez son médecin, dans un cabinet infirmier, même chez son dentiste. On compte plus de 12.000 points de tests en France [6].
Castex continue de donner des verges pour se faire fouetter : « Notre dispositif (de dépistage) était calibré en mai dernier pour 700.000 tests par semaine, nous l’avons porté à 1 million par semaine en septembre, 2 millions en novembre et pendant la semaine précédant Noël, nous avons réalisé 3 millions et demi de tests sans augmentation des délais [6] ».
[6] Gratuité, proximité, tests à gogo. Mais si les délais n’ont pas augmenté, les nouveaux cas, eux, ont explosé ! Combien de doublons ? Combien de faux positifs ? Combien se font retester chaque semaine ? Une multiplication par 5 du nombre de tests pratiqués, cela veut dire des chiffres qui ne veulent plus rien dire… En faisant joujou avec les tests, on joue à se faire peur ! Clairement, ne prend-on pas des décisions sur des chiffres qui sont en dehors de la réalité ?
Depuis la levée du premier confinement, le 13 mai 2020, nous décomptions à la date du 7 janvier 2021 (au moment-même où s’exprimait le Premier Ministre) en France, et selon Santé Publique France (ici, page 16), 2.475.304 nouveaux cas positifs covid-19, soient seulement 3,7% de la population française estimée par l’INSEE au 1er janvier 2020 (= 2.475.304 / 67.063.703). Même si toute la population n’a pas été testée, notamment la grande majorité des asymptomatiques, « officiellement », ce virus aurait donc épargné plus de 96% des françaises et des français. Seul des dépistages massifs et systématiques localisés, comme à Roubaix ou Bagneux, au Havre (dont on attend les résultats), pourraient préciser l’occurrence exacte de la covid-19. Il est donc probable que beaucoup d’entre nous possèdent une immunité innée ou croisée qui les protège. Il s’agit d’immunité cellulaire, et celle-ci ne fait pas l’objet de testing en masse. Pourtant les personnes qui possèdent cette immunité n’ont pas besoin du vaccin. Des chercheurs, de vrais scientifiques travaillent-ils sur cette question ? Par ailleurs, devant l’étiquetage systématique d’un décès covid-19 attribué à toute personne testée positive, comment faire pour distinguer les morts « avec le virus » des morts « à cause du virus » ? Curieusement, Santé Publique France ou la DGS, n’ont apparemment pas publié le nombre de personnes décédés après avoir développé une forme sévère de la maladie. Ce serait un indicateur beaucoup plus intéressant que le nombre de personnes en réanimation ! Ces patients ayant fréquemment des durées d’hospitalisation longues en réanimation, ne sont peut-être pas très nombreux… A moins que je n’aie manqué cette information.
Vu sur Télématin, France 2, le samedi 9 janvier 2021
La journaliste Isabelle Martinet, invitée de Laurent Bignolas, évoque les perspectives économiques qui étaient pressenties en début d’année 2020.
Laurent Bignolas « Retour à l’hexagone à présent, avec Isabelle Martinet. On va se pencher sur la gestion de notre budget à nous en 2020. Bonjour Isa. Avant que le virus ne débarque on était plutôt bien parti me semble-t-il, non ? »
Isabelle Martinet « Mais oui, bien sûr. Bonjour Laurent encore une fois, oui on était bien parti, puisque c’est vrai que les prévisions étaient optimistes pour 2020, avec une hausse de 2% du pouvoir d’achat en 2019, hausse la plus élevée depuis 2007, évidemment les économistes tablaient sur une poursuite de la croissance. Seulement voilà. Le virus en a décidé autrement… [1] »
[1] Eh bien non ! Vous ne pouvez pas dire cela Isabelle Martinet. C’est Emmanuel Macron qui a décidé du confinement. Il n’y était absolument pas obligé. Il fallait dire « Emmanuel Macron en a décidé autrement ». Un peu de courage bon sang ! C’est trop facile, le Président de la République décrète un confinement de 8 semaines en mars. Et le fautif serait le virus. Non.
Un peu plus loin
Isabelle Martinet « d’autre part, vous savez Laurent que l’INSEE, pour ses études, analyse aussi les recherches qui sont faites sur Internet. Et en fait, il s’avère que les mots théâtre ou cinéma reviennent régulièrement. Ce qui démontre notre envie de consommer autant de culture qu’avant la covid. Et puis, il y a un autre mot qui revient très régulièrement. C’est restaurant. Et pourtant, on n’a pas de date confirmée d’ouverture, de réouverture. Mais, c’est comme ça, la gastronomie est dans nos gènes, et on est impatient de réserver une table ».
Pendant qu’elle parlait, un plan sur le plateau nous a montré une affiche bien en évidence où il était inscrit « Fermé à cause du CORONAVIRUS [2] »
[2] Toujours pas d’accord, les responsables politiques seraient-ils irresponsables des décisions qu’ils ont prises ? Non, bien entendu. Courage journalistes. Dîtes la vérité. Ne dédouanez pas notre exécutif de la responsabilité qu’ils ont eu dans cette crise économique et sociale que nous n’avons pas méritée !
Laurent Bignolas fait alors intervenir en duplex depuis Moscou Luc Lacroix, correspondant de France Télévisions en Russie.
Laurent Bignolas « Luc, dites donc, en parlant de stations de ski en France, euh, stations de skis françaises que les russes aiment bien fréquenter d’ailleurs, la réouverture des pistes ou plutôt des remontées n’est pas encore d’actualité, chez vous, c’est quoi la situation ? »
Luc Lacroix « Eh bien ici, c’est bien simple, tout est ouvert. La semaine dernière on était dans une toute petite station de Bachkirie, au sud de l’Oural. Et un loueur de skis nous disait « on se croirait à Courchevel, tellement il y a de monde ». Du nom, en référence à cette très grande station française très prisée des russes. Mais, la grande station russe, c’est bien sûr Sotchi. Et là-bas, malgré des prix très élevés, eh bien les hôtels font le plein, le responsable d’un groupe hôtelier me disait même qu’il avait plus de réservation qu’en temps normal ».
Laurent Bignolas « Alors, voilà pour ce qui est de voyager. Mais, pour les sorties, pour les restaurants, pour les lieux culturels, on en est où chez vous ? »
Luc Lacroix « Eh bien, les restaurants sont restés ouverts, il n’y a pas eu de deuxième confinement. Seule restriction ici à Moscou, ils doivent fermer leurs portes à 23h00, et pour les lieux culturels, c’est pareil, ils sont ouverts. Il y a alors une jauge. Maximum, 25% de la capacité maximale de l’établissement. C’est par exemple le cas pour le grand théâtre du Bolchoï. Tout ça, alors que l’épidémie, comme dans de nombreux pays, continue à progresser.
Olivier Véran, pense avoir sauvé des vies (Voir l’extrait vidéo de son interview sur BFM-TV ici)
3.817 nouveaux décès covid-19 de résidents ont été enregistrés à l’hôpital entre le 11 octobre 2020 et le 3 janvier 2021, sur la même période, ce ne sont pas moins de 9.358 décès de résidents qui sont survenus en EHPAD. C’est-à-dire que nous avons eu autant de décès chez les résidents en seulement 2 mois et demi, qu’il n’y en avait eu dans les six mois précédents. Quel culot celui du Ministre de la Santé qui se targue de sauver des vies tous les jours, alors qu’il affirme depuis des mois qu’il faut protéger les résidents d’EHPADs sans les isoler.
La cassure des courbes ci-dessous montre une envolée des contaminations chez les résidents qui a débuté vers le 6 septembre, et s’est amplifiée aux environs du 18 décembre, deux semaines avant le pic d’incidence et de décès de la « 2ème vague ».
Alors que la présence des 65-74 ans progressait dans les réanimations de 10 points, passant de 30,5% le 1er septembre 2020 à 40,7% le 1er décembre, les 75 ans et +, étaient à nouveau expulsés des réanimations, perdant près de 7 points, en passant de 30,3% le 20 octobre à un minima de 23,8% le 8 décembre 2020. Le rejet des 75 ans et plus n’a pas été aussi massif qu’au printemps, mais quand même. Néanmoins, ils ont été davantage hospitalisés que lors de la première vague, mais peu en réa. Cette tranche d’âge concentre actuellement 62,5% des personnes covid-19 hospitalisées (tous services).
Sur France Info, le 8 janvier 2021 (À 1:32 de l’enregistrement audio ici) : Journaliste « Le monde de la culture a cruellement besoin d’un calendrier. L’acteur comédien Charles Berling, le redit sur France Info, lui-même directeur d’un théâtre dans le Vars. Il répond ainsi à la Ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, qui avoue sur France Info, ne pas pouvoir s’engager sur une date de réouverture des musées, des cinémas ou des théâtres ».
Le Fil Info, Thomas Bénech « Le couvre-feu avancé à 18h00 en vigueur à partir de dimanche dans le Bas-Rhin, selon la préfecture. Le gouvernement doit encore l’officialiser. Le Premier Ministre annonçait hier la possibilité de faire basculer 10 départements supplémentaires vers ce dispositif face au covid-19 ». (À 2:48 de l’enregistrement audio ici) : Journaliste « On en parle depuis plusieurs jours, couvre-feu avancé à 18h00, donc pour de nouveaux départements, et ce sera le cas pour le Bas-Rhin, 18h00 au lieu de 20h00, annonce de la préfecture, une dizaine de départements devraient suivre. On attend les décisions des préfectures concernées d’ici le début de soirée. La Haute-Savoie pourrait en faire partie. Il faut dire que le taux d’incidence y est de 204 tests positifs pour quelques 100.000 habitants. Christian Monteil est le Président divers droit, de Haute Savoie, et il est contre cette décision.
Christian Monteil « Nous sommes à la limite qui doit déclencher ce zonage en rouge. Je dois évoquer le sujet avec le Préfet dans la journée. Donc, on ne va pas contester les chiffres, ni demandé de privilège pour un département. Cependant, ce département est très touché déjà par l’interdiction du fonctionnement des remontées mécaniques, et c’est un coup de plus qui est porté à notre économie du département de la Haute-Savoie. Donc, vous dites, si on prend cette décision, on l’appliquera évidemment, mais vous ne la souhaitez pas forcément. Je ne la souhaite pas, mais j’imagine aussi qu’il faut accélérer le processus de vaccination. J’ai entendu sur vos ondes l’arrivée, la commande de nouvelles doses au niveau européen. C’est absolument indispensable, et j’en profite pour dire au gouvernement que les départements, et le département de la Haute-Savoie en particulier, font une offre de service à l’État. Nous avons une pratique en matière de vaccination. Nous avons une quarantaine de centres de vaccination dans notre département. 70 ou 80 personnes, médecins, infirmiers qui sont disponibles. Nous sommes disponibles, mais pas suffisamment mobilisés. Il faut aller plus vite. Il faut que les stocks soient, soient comment dirais-je, identifiés et mis à disposition. Les départements d’une façon générale, sont prêt à intervenir et à agir. Et on commence juste à sentir une possibilité de travail avec les Préfets et on s’entend parfaitement sur le terrain, Préfets, Présidents de départements. Il faut aller plus vite. Et je reviens sur les remontées mécaniques. Il faut absolument que les remontées mécaniques soient considérées comme des transports. Il y a des protocoles pour faire fonctionner les transports. L’économie de notre montagne et de notre territoire en a besoin et je fais un appel au gouvernement sur ce sujet ».
La journaliste « Vous entendez l’argument sanitaire qui conduit à maintenir la fermeture de ces remontées-là ? »
CM « Oui, mais j’entends l’argument, mais écoutez, expliquez-moi comment sur un tire-fesses on va transmettre le virus à une personne qui est à 10 mètres de chez vous ? On peut très bien dans les télécabines limiter la fréquentation, le nombre de personnes, obliger le masque. Les communes de montagne, les départements ont fait des propositions. Nous ne sommes pas satisfaits, par ce qu’on considère que c’est un transport. Appliquons ces protocoles pour les remontées mécaniques et laissons vivre la montagne qui est en train de mourir ».
Journaliste « Christian Monteil, Président du département de Haute-Savoie, avec Camille Revel ».
Les regrets de la Norvège qui si elle avait su, n’aurait pas confiné. Vu sur Business AM (ici), Selon Camilla Stoltenberg, l’Institut norvégien de santé publique, qu’elle dirige, a mené une étude dont les conclusions contredisent l’hypothèse catastrophiste des épidémiologistes modélisateurs fous de l’Imperial College of London, emmenés par Neil Fergusson, qui avaient embarqués nombre de gouvernements à décider d’un confinement généralisé au printemps 2020. Les prédictions britanniques n’ont jamais été atteintes, le taux de reproduction effectif est resté proche de 1 en Norvège et ce pays scandinave de 5,3 millions d’habitants s’est avéré être l’un des pays les moins touché par le covid-19, avec seulement 8.401 cas et 235 décès…
Pour terminer, la chanson de Baloo et Mowgli avec Bagheera, du Livre de la Jungle, revisitée pour dénoncer avec humour la fermeture des lieux de culture : ici
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