Des bagages pour le moins encombrants aux frais du contribuable français

Auteur(s)
Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 30 octobre 2024 - 19:00
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Des bagages pour le moins encombrants
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Pixabay, AFP, France-Soir
Des bagages pour le moins encombrants aux frais du contribuable français
Pixabay, AFP, France-Soir

Oui. Aussi stupéfiant que cela doit probablement apparaître à bon nombre de ses détracteurs, ce n'est pas d'avoir de la « Coke en stock » (1), qui est reproché à Emmanuel Macron  aujourd'hui. Non. Ce sont ses « bagages ». À savoir les 122 personnalités qu'il a choisi d'amener avec lui à l'occasion de son escapade au Maroc. 

Pourquoi ?

D'abord parce que plusieurs de ces 122 personnalités ont un casier judiciaire plus long que le bras et parce qu’Alexandre Benalla, surnommé « le Belphégor » de l’Élysée par un des proches du président, n’a pas été mis dans les valises du « patron » (2)  cette fois-ci.

Écoutez plutôt.

François-Marie Barnier. Cet écrivain français et photographe a été condamné en 2016 à quatre ans de prison avec sursis et 375.000 euros d'amende pour abus de faiblesse sur la personne de Liliane Bettencourt, héritière du groupe Loréal. Une condamnation qui fait figure de petite tape sur le dessus de la main comparée aux centaines de millions d'euros  qu'il a soutirés à cette dame. Son patrimoine serait encore de 60 millions d’euros !

M'jid El Guerrab. Cet ex-député LREM, a été condamné en 2023, lui, à un an de prison ferme pour violences volontaires avec arme par destination, en l'espèce pour avoir agressé un ancien camarade du PS à coups de casque de moto.

Jean-Marc Borello. Cet homme d'affaires et dirigeant associatif français, qui a été le professeur d'Emmanuel Macron, a été condamné en 1999 à six mois d'emprisonnement avec sursis pour avoir facilité l'usage illicite de drogue au « Palace », une boite de nuit parisienne dont il était le gérant. Mais, il a aussi été accusé de harcèlement sexuel au sein du groupe SOS, groupe très puissant regroupant pas moins de 750 associations, entreprises sociales et établissements qui justement, officiellement, intervient au profit de personnes en situation de vulnérabilité. Jean-Marc Borello a également été l'administrateur de l'institut « Les Tournelles », un centre de rééducation pour délinquants dont le directeur a été condamné à douze ans de réclusion criminelle pour actes pédophiles sur un des pensionnaires, au terme d'un procès lors duquel de nombreux témoignages avancèrent une implication de Jean-Marc Borello dans ces actes au minimum de manière passive.

Et, est-ce parce que cette liste des personnalités choisies par Emmanuel Macron pour l'accompagner au Maroc nous amène de fait à parler de pédophilie, ou est-ce parce qu'il est Président de l'Institut du monde arabe (depuis 2013 et reconduit pour trois ans tout récemment par Emmanuel Macron), Jack Lang est également de la partie. Lui n'a jamais été condamné par la justice. Cependant, il demeure néanmoins signataire de la Tribune pour la pédophilie que Le Monde a publiée en 1977.

« C'était une connerie ! », a-t-il déclaré à ce sujet le 18 janvier 2021.

Comme le chante magnifiquement Charles Aznavour, le hasard est curieux, c'est même la défense que Jean-Marc Morandini dans son procès pour harcèlement sexuel sur mineur et pour incitation d'un mineur à la débauche, qui a accouché de sa condamnation à un an de prison avec sursis.

Enfin, il y a également Yassine Belattar. Cet humoriste franco-marocain que Jordan Bardella taxe d'être « proche des antisémites du Collectif contre l’islamophobie en France », a été condamné, lui, en 2023, à quatre mois de prison avec sursis, pour menaces de mort et harcèlement moral contre plusieurs personnes du monde du spectacle, une condamnation dont il n'a pas interjeté appel.

Mince ! Dans ces conditions, on peine à adhérer à l'analyse qu'a faite à ce sujet Arnaud Benedetti, politologue et rédacteur en chef de Revue politique et parlementaire, à propos de ces personnalités : 

« Elles sont là pour faire rayonner la France et participer à un soft power. » (3)

Puis s'ajoute à tout cela le fort relent de déjà - trop - vu, qui émane de la présence systématique dans les bagages du Président Macron, dans ses visites officielles, du couple Arielle Dombasle / Bernard-Henri Lévy. Une présence qui est en sus totalement contraire au « soft power » concernant ce dernier, BHL s'étant fait l'architecte oratoire d'absolument toutes les guerres militaires menées par la France depuis 40 ans : Liban, ex-Yougoslavie, première guerre du Golfe. Et, surtout, la guerre en Libye. Cette guerre, légitimée au faux prétexte d'apporter la démocratie dans ce pays, l'a transformé en un champ de ruines. Les combats y ont fait des centaines de milliers de morts, et ils continuent d'en faire à foison 13 ans plus tard. Le but premier des fomenteurs, mais vrais criminels de cette guerre, était de transférer la manne pétrolière libyenne, du patrimoine du peuple libyen à celui des entreprises pétrolières américaines, britanniques et françaises qui ont hérité des concessions par la force. Le but accessoire et pareillement atteint de cette guerre était de faire sauter « le verrou libyen » (c'est-à-dire le blocage des clandestins subsahariens par la Libye effectif tant que Mouammar Kadhafi était au pouvoir), pour permettre la venue dans les pays de l'Union européenne, des millions de migrants grâce auxquels les fossoyeurs de l'Europe ancestrale vont pouvoir finaliser le « Parce que c'est notre projet ! » funeste qu'ils ont pour elle.

Oui. Il s'agit là d'une délégation pour le moins incongrue, et qui, si elle avait été affrétée autrement que par avions présidentiels, aurait réellement peiné à passer la douane sans encombre. Un excédent qui dépasse les 23 kilos réglementaires habituellement inclus dans le prix du billet aux voyageurs prenant l'avion. Et, la charge de cet excès de bagages est bien évidemment facturée aux contribuables en période de disette budgétaire. 

Le Macronistan se révèle être une terre où tous ne sont pas égaux devant la loi, et où règne autoritairement le « fais ce que je dis pas ce que je fais ».

 

1) dix-neuvième album des aventures de Tintin, la bande dessinée de Hergé.

(2) « le patron » c’est ainsi qu’Alexandre Benalla appelle Emmanuel Macron

(3) Le « soft power » est généralement défini comme « la capacité d’influencer les autres par l’attrait et la persuasion plutôt que par la coercition » : diplomatie, culture, aide économique, etc.

 

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