On veut les comptes !
Comme Charles de Courson (1), député de la 5ᵉ circonscription de la Marne, l'explique très bien dans l'intervention qu'il a faite le 17 octobre 2024, à ce sujet, à la tribune de l'Assemblée nationale, on veut les comptes. C'était à l'attention d'Antoine Armand, le nouveau ministre de l'Économie et des Finances, à propos justement de l'état des finances de la France :
Diable ! Au second trimestre 2024, la dette publique de la France s'élève à 3.228 milliards d'euros, soit 112 % de la richesse nationale, une proportion qui dans le « meilleur » des cas (entre guillemets) atteindra 116 % en 2027, si on se fie aux prévisions optimistes au possible du Gouvernement, on se demande bien pourquoi. Alors qu'il est désormais acté, prouvé, démontré par A plus B que les chiffres de l'endettement de la France, que son prédécesseur, Bruno le Maire, a donnés, que Monsieur Antoine Armand, en jurant que ces chiffres étaient exacts, avaient en réalité été délibérément livré en une version très nettement amoindrie quant à la hauteur de cette dette.
Notamment concernant le déficit de fonctionnement de l'État et le déficit des administrations.
En 2022, le patrimoine financier des administrations publiques s’est établi à -1.852 milliard d’euros ! Les actifs de l'État ne couvrent donc même pas la moitié de son passif.
Comme un médecin l'indiquerait à son patient, atteint d'un cancer généralisé en phase terminale, à l'image de celui qui affecte la France économiquement : « Plus catastrophique que ça, tu meurs ! »
Mais, il y a pire : l'opacité. Et pas que celle des décisions prises en conseil de défense lors de la « guerre contre la covid».
Personne physique ou personne morale, tout contribuable doit présenter au Trésor Public, au fisc (c'est-à-dire devant les agents du ministère de l'Économie et des finances), une comptabilité précisant à l'euro près quelles ont été ses dépenses, et en indiquant, pour chacune d'elles, à qui a été versé l'argent qui matérialise ces dépenses. Et, l'indication de ces dépenses doit en plus être accompagnée de la justification de ces dépenses, sinon la comptabilité risque d’être rejetée. Par exemple, une entreprise qui fabrique des vélos, ne peut pas invoquer une dépense de X millions d'euros pour des tronçonneuses ou des combinaisons spatiales, sans que cette dépense soit considérée par le fisc comme étant 100 % injustifiée, et donc frauduleuse. Avec en sus les pénalités de mauvaise foi si l’entreprise tente de le justifier !
Et surtout, si une entreprise présentait au fisc, des comptes dans lesquels la somme de 420 milliards figurant dans les dépenses, n'était accompagnée d'aucune indication, sur l'utilisation qui a été faite de cet argent (à quoi il a servi ? et dans quelles mains il a fini ?), les dirigeants de cette entreprise devraient s'en expliquer devant la justice. Ils seraient poursuivis devant le tribunal correctionnel, pour détournement d'abus de bien sociaux et recel. Télévisions, radios et journaux papier, unanimement les médias mainstream crieraient au scandale, à l'infamie.
Pourquoi diantre, alors, ne s'offusquent-ils nullement du fait que le « Président-Directeur général » de l'entreprise France, Emmanuel Macron (ni d'ailleurs son ministre de l'Économie et des finances), ne donne aucune explication sur les 420 milliards d'euros inexpliqués sur 600 milliards, qu'il dit lui-même avoir fait dépenser par l'état à sa demande (« Ceux-là je les assume pleinement ») pendant le quoiqu'il en coûte de sa gestion de la crise covid.
En effet, les comptes publics authentiques, cette fois, communiqués par Bercy, concernant les 600 milliards d'euros, montrent que « seulement » 180 milliards (2) ont été versés par l'état, à diverses entités, concernant les dépenses attachées à la crise covid.
Alors où sont passés, les 420 milliards manquants ? Dans quelle(s) poche(s) ont-ils atterri ?
Comme Jean-Jacques Bourdin, bizarrement, là, ne l'a pas dit : « Les Français veulent savoir ! » (3). D’ailleurs, un exemple récent est le coût sans contrôle de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. À quelque 122 millions d’euros pour 3 heures d'une mise en scène au goût contestable et contesté, on ignore encore qui va payer et pourtant la dépense a été effectuée ! Dans quelle entreprise dépense-t-on sans limites ni sans avoir budgeté la charge ?
Autres dépenses exorbitantes à milliards d'euros, a minima « constitutionnelles » (je m'explique juste après) pour la première, et pour les autres qui relèvent fort potentiellement là aussi du détournement d'abus de biens sociaux et du recel. D'une part, les 38 milliards d'euros « de l'aide à l'Ukraine » décidée par Emmanuel Macron, sans l'aval du Parlement, et encore moins du peuple français. Et d'autre part, les 5 milliards d'euros payés également par le contribuable français, sur les 27 milliards d'euros que la Commission européenne vient d'ajouter à cette aide, sur le budget de l'Union européenne, là encore sans l'accord des citoyens européens directement, ni des députés européens (la France contribuant à ce budget à hauteur de 18,5 %). À ce sujet, vous pouvez consulter le site IFW qui effectue un suivi des dépenses et des engagements en Ukraine. Et que dire de l'acte de co-belligérance dont le coût n'est pas chiffré en proposant d'envoyer outre des armes, mais d'autoriser les frappes profondes à l'intérieur du territoire russe. On nous dit que ce que l'on veut nous dire, à savoir l'accessoire. Le principal étant trop souvent omis, nous n'aurions donc pas à « le connaitre ».
Et, enfin, les centaines de millions, voire X milliards d'euros (nul ne sait exactement encore sur combien d'unités cela a porté) qu'Emmanuel Macron a « donnés », parlons clairement, aux cabinets de conseil, réseaux sociaux, autres SSII, et groupes de médias, qui ont été les principaux soutiens financiers durant les élections présidentielles de 2017 et de 2024. McKinsey et Accenture en tête.
Donnés, oui. Pourquoi ? Parce que la « justification » officielle de ces X milliards d'euros, ce sont « des conseils, des services de conseils ou encore des invisibilisations de messages ». Des conseils pris auprès de ces diverses entreprises, étrangères pour la plupart, dont McKinsey qui n'a payé aucun impôt en France sur ses revenus ces dix dernières années (premier scandale). Et ces conseils ont été pris pour qui et par qui ? Ils ont été pris pour Emmanuel Macron, par les conseillers d'Emmanuel Macron (deuxième scandale) et par les divers ministères, dont celui de la Santé, notamment dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire. Les conseillers d'Emmanuel Macron qui nous coûtent déjà, en salaire et autres, plusieurs dizaines de millions d'euros par an (troisième scandale).
5 milliards d'euros (la rallonge décidée par la Commission européenne), ce sont des dizaines d’hôpitaux neufs dont la France aurait pu se doter. 38 milliards d'euros (l'aide à l'Ukraine), c'est 3,8 fois le budget dont le gouvernement Barnier veut doter le ministère de la Justice en 2025 ou encore 63 % de celui de l'éducation nationale en 2025.
Et, les 420 milliards d'euros de la crise covid qui se sont envolés, on ne sait pas où. C'est l'équivalent de la moitié des 848 milliards d'euros qui ont été dépensés par l'État en 2023 pour le fonctionnement des services publics, ce budget cumulé de 848 milliards d'euros que le Gouvernement Barnier propose de reconduire pour l'année prochaine en ce projet de loi de finance qu'il vient de déposer.
Si ces 420 milliards d'euros étaient restés dans les caisses de l'État, tout d'abord, cela aurait fait 420 milliards d'euros de moins à exiger au contribuable français pour l'année 2025, et, ensuite, au contraire d'avoir une loi de finance présentant un déficit de 171 milliards d'euros, ô miracle, elle présenterait un excédent de 249 milliards d'euros.
Et, si Emmanuel Macron n'avait pas donné 38 milliards d'euros à l'Ukraine, qui plus est (j'y reviens), en violation manifeste de la Constitution (car cette dépense n'a pas été adoptée par le Parlement, validant un projet de loi de modification de la loi de finance présenté par le Gouvernement, comme cela est exigé par la Constitution pour toute dépense étatique non mentionnée par la loi de finance initiale), le Gouvernement Barnier n'aurait pas à exiger des Français, comme il vient de le faire, « un effort supplémentaire ».
Au fait ! Regardez ce que font nos députés. Ils exigent des Français cet « effort supplémentaire » de 60 milliards d'euros, mais ils tentent d’augmenter le budget de l'Assemblée nationale de 10 millions d'euros. Et ils célèbrent les 38 milliards d'euros (au total) donnés à l'Ukraine sur nos impôts, en faisant une standing ovation au receveur en chef de ce « détournement de fonds » : Volodymyr Zelensky, le Président Ukrainien venu les remercier de les lui avoir donnés ! Sans prendre en considération le fait que 61 % de Français estiment que l'on ne devrait pas envoyer de troupes en Ukraine et pour 50 % que la France devrait diminuer son aide financière et militaire à l'Ukraine.
Hélas, cela confirme l'entière pertinence de la formule que je vous ai retranscrite dans mon édito d'avant-hier, faisant état du fait, que dorénavant, effectivement, c'est ouvertement, de manière revendiquée que nos dirigeants se fichent de nous, complètement et sur tous les sujets :
Quant aux X dizaines ou centaines de millions d'euros qu'Emmanuel Macron a donnés à McKinsey et clique associée, là aussi tout français membre de ce que les politiciens appellent, condescendants au possible, « la France d'en bas », vous dirait qu'il aurait préféré que cet argent eût été utilisé pour le bon fonctionnement des services publics.
Mais bon, les Français continuant de laisser aux politiciens la possibilité de faire absolument tout ce qu'ils veulent d'illégal et de rigoureusement contraire à l'intérêt des Français, il est parfaitement logique, quelque part, malheureusement, que les politiciens continuent de le faire.
Faire de la politique pour se servir et non pas pour servir, étant leur motivation, il ne peut en être autrement dans ces conditions.
Voilà pourquoi l'un de mes prochains éditos aura pour titre : « Il est temps de se réveiller ! »
D'ici là, à demain pour le suivant.
1) de son état civil complet Charles-Amédée du Buisson de Courson.
2) « seulement » entre guillemets, car 180 milliards d'euros, c'est déjà en soi absolument énorme !
3) c'est la formule « choc » que Jean-Jacques Bourdin utilise dans son émission « Bourdin Direct » quand, soi-disant, il somme son invité de s'expliquer sur tel sujet prétendument épineux, intéressant, susceptible de cacher un scandale. Notamment concernant l'utilisation des fonds publics. Mais bon, visiblement, lorsque la somme dépasse 400 milliards d'euros, ça ne l'intéresse pas.
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