Vie privée et réseaux sociaux : ou iraient nos données si Facebook venait à disparaître ?

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FranceSoir
Publié le 12 août 2020 - 13:53
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Vie privée et réseaux sociaux: ou iraient nos données si Facebook ferme?
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Tim Bennet / Unsplash
Les cadres réglementaires existants pour les entreprises qui ferment, ne permettent pas de gérer le cas d’une éventuelle fermeture de Facebook
Tim Bennet / Unsplash

Facebook est sans aucun doute, avec Google, le géant de la société actuelle, dans laquelle le numérique a un rôle toujours plus central. Le réseau social ne se contente pas d’archiver tous vos souvenirs, d’identifier vos amis, d'analyser vos commentaires ou vos préférences, il est aussi capable de savoir mieux que vous ce qui se passe dans votre tête dans votre vie, ce dont vous avez besoin, ce que vous aimeriez bien lire, vendre ou acheter.
Si Facebook venait à disparaître, du jour au lendemain (hypothèse peu probable, compte tenu de son pouvoir économique actuel), qu'adviendrait-il de nos données personnelles? Des chercheurs de l'Université d'Oxford ont analysé les conséquences et implications d’un tel événement.

Les photos mais aussi données privées sont collectées par la plateforme

Les données privées collectées par Facebook sont très variées: la plateforme analyse les données des recherches effectuées, ou celles collectées par les services partenaires tels que Messenger, WhatsApp ou Instagram. Selon un article publié dans la revue Internet Policy Review,  les données de plus de 2,6 milliards d'utilisateurs sont collectées par Facebook de manière directe ou indirecte, et c’est en raison de ce chiffre vertigineux qu’il est important d’évaluer et de prendre au sérieux l'impact d'une éventuelle fermeture de la plateforme.

Un cadre juridique trop flou

Selon Carl Ohman, doctorant au sein de l'Oxford Internet Institute, et auteur principal de l’article publié dans la revue Internet Policy Review, les cadres réglementaires existants pour les entreprises qui ferment, ne permettent pas de gérer le cas d’une éventuelle fermeture de Facebook, car les implications seraient multiples et d’une ampleur très importante.

Des risques et conséquences très nombreux

On résume souvent la question de la gestion des données personnelles à celle des utilisateurs d'un service numérique: si vous avez un compte personnel, que vont devenir vos données en cas de fermeture? C'est une question épineuse, car si la plateforme ferme, elle pourrait toutefois conserver les données des utilisateurs de manière opaque, pour faire travailler ses système de machine learning et d'intelligence artificielle. La gestion des données par Facebook est actuellement mystérieuse, et elle pourrait devenir complètement opaque pour les anciens utilisateurs, si la plateforme venait à fermer.
Mais il existe des risques encore plus important, pour d'autres acteurs que les utilisateurs. Selon l’article, les conséquences seraient les plus importantes, et les plus difficiles à gérer juridiquement, pour ce que les auteurs appellent les “communautés dépendantes”. Il s'agit des entreprises, des médias d'information, mais aussi tout simplement des associations, des organisations, qui se reposent sur Facebook pour communiquer et s'organiser. Comment ces groupes et organisations pourraient-elles être protégées, en cas de fermeture? Il n'existe pas à l'heure actuelle, de cadre juridique, alors que les conséquences pourraient être massives.

Des recommandations pour s'attaquer à ce scénario

L’article affirme donc qu'un cadre réglementaire devrait être développé par Facebook afin que le service puisse être maintenu ou transféré en toute sécurité vers une autre plate-forme.
Des mécanismes juridiques permettant aux utilisateurs de mieux contrôler leurs propres données en cas de fermeture devraient être mis en place pour garantir que leurs informations ne puissent pas être vendues à un tiers.
Les auteurs estiment également que la protection juridique des données et de la vie privée des utilisateurs décédés devrait être renforcée, en transférant leurs informations à leurs proches.
Il serait aussi recommandé d’inciter Facebook à archiver et conserver ses données historiquement importantes pour les générations futures.

En France, le droit à la mort numérique est déjà encadré par la loi

Selon la loi pour une République numérique, toute personne a le droit d'organiser, de son vivant, les conditions de conservation et de communication de ses données à caractère personnel après son décès, bien que la question paraisse délicate.
Toute personne peut définir des directives relatives à la conservation, à l'effacement et à la communication de ses données à caractère personnel après son décès. 

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