Surtourisme : Barcelone s’attaque aux Airbnb et s’enlise dans ses revendications

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France-Soir
Publié le 16 septembre 2024 - 19:15
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Manifestation pour l'indépendance de la Catalogne, le 11 juin 2017 à Barcelone
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© LLUIS GENE / AFP/Archives
© LLUIS GENE / AFP/Archives

Le gouvernement catalan annonce vouloir interdire les logements touristiques à Barcelone d'ici à 2028. L'idée fait grand bruit, et après les menaces exercées sur les propriétaires barcelonais qui ont mis en location leur logement sur Airbnb, ces derniers décident de se montrer tout aussi intimidant envers la Généralité.

Cela a fait grand bruit dans l’actualité des locations touristiques. Alors qu’Airbnb crée l’ire dans diverses localisations touristiques, créant des vagues de surpopulation incontrôlables, la mairie de la capitale catalane s’attaque au problème en affichant son souhait d’interdire ces différents sites de locations touristiques à l’horizon 2028. Selon l’envoyée spéciale du Monde, Sandrine Morel, l’association Apartur, qui se fait la représentante des quelques 7 000 à 10 000 logements touristiques légalement comptabilisés à Barcelone, souhaite attaquer cette interdiction par le biais de nombreux recours contre la Généralité, soit le gouvernement local en place.

Rendu public ce lundi 16 septembre, le projet s’est constitué après l’annonce de Jaume Collboni, maire de Barcelone. Ce dernier affirmait vouloir supprimer la totalité des appartements touristiques de la ville d’ici à novembre 2028. Pour ce faire, il profiterait du décret-loi de la Généralité, qui approuve depuis novembre 2023 une limitation sur la durée de validité des licences touristiques que peuvent demander les propriétaires pour louer leur logement aux vacanciers.

En raison de la massification touristique, de nombreuses villes déplorent une explosion du coût de la vie et des loyers. Ces derniers s’élèveraient pour la ville catalane à une augmentation de 68% en moyenne. Un constat que rappelle le maire en ces termes : « Le ville ne peut pas se permettre un nombre aussi élevé d’appartements touristiques dans un contexte évident de difficultés d’accès au logement et d’effets négatifs de la massification touristique. » Second argument, en plus du fait que les résidents permanents puissent se plaindre de la présence de touristes dans leur immeuble, cela permettrait de « ajouter 10 000 appartements au marché de l’immobilier [...] C’est l’équivalent de dix ans de construction moyenne de logements privés dans la ville. »

La nouvelle appréciation offerte aux résidents suite aux différents confinements qui ont permis de découvrir la ville sans l’effervescence touristique a suscité la plainte de ces derniers lorsque l’affluence est revenue.

À l’opposée, la directrice générale d’Apartur, Marian Muro, se montre cinglante à propose de cette décision : « Supprimer les appartements touristiques est une mesure populiste qui traduit l’incapacité de l’administration à faire face au problème du logement, alors qu’elle n’a pas été capable de construire plus de 1,2 % de logements sociaux ».

En effet, le problème serait ailleurs. Paradoxalement, le premier défaut de la ville serait son attractivité. Sa politique n’a de cesse de vouloir promouvoir divers grands événements, parmi lesquels la Coupe de l’America en voile ou le Mobile World Congress, qui ne peuvent que créer du flux et nécessiter des logements pour accueillir les intéressés. Un changement de modèle est donc avant tout nécessaire, auquel cas les Airbnb ne feront qu’être remplacés par des hôtels, qui ne viendront pas aider à une réduction du surtourisme.

En ce sens, le maire de la ville a curieusement déclaré la possible création de 5 000 places supplémentaires en hôtellerie dans la ville afin d’amortir les retombées de cette mesure, ainsi qu’un projet d’agrandissement de l’aéroport. Un double discours qui ne semble pas tant mener vers une réduction du tourisme dans la ville mais plutôt une redéfinition des bénéficiaires de son attractivité touristique. 

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