La guerre des mots entre viandes et végétaux
Mardi 27 février, le gouvernement français a publié un décret restreignant la désignation sous laquelle les produits d’origine végétale peuvent être commercialisés. Exit les « steaks », les « jambons » ou les « filets » végétaux, il va falloir trouver d’autres mots.
Inutile de se mentir, beaucoup de végétariens en herbe transitent en appréciant la ressemblance entre un steak végétal et le steak haché du boucher, fut-elle purement psychologique. Présentée plus saine et écologique que la consommation de viande, la nourriture en simili-viande n’aurait pas le vent en poupe à ce point si elle n’était pas en « simili », justement.
Les termes ont un pouvoir non négligeable sur les consommateurs, mais le gouvernement français a décidé qu’ils portaient trop à confusion. Vingt et un termes sont désormais interdits pour des produits sans viande, dont « steak », « jambon » ou encore « filet ».
Déjà, certaines marques contournent le problème. « Accro », par exemple, a récemment fait la promotion de ses « boulaites » et ses « stèques » sur Instagram : « Même plaisir, nouvelle orthographe », écrivent-ils.
Pour le moment, ce n’est valable que pour les produits fabriqués en France, mais de nombreux pays dans le monde s’interrogent sur la question du vocabulaire végétal. Courrier International rapporte les termes de la journaliste américaine Kow Eve à ce sujet : « La guerre des mots est loin d’être finie […] Elle ne concerne pas seulement la France, ni la viande. Dans toute l’Union européenne, des mots tels que ‘lait’, ‘beurre’ ou ‘yaourt’ ne peuvent plus être utilisés pour désigner des substituts de produits laitiers, même s’ils portent la mention ‘végétale’ ou ‘vegan’. » Même son de cloche dans certains États d’Amérique.
D’un autre côté, le Japon a choisi de faire l’inverse. Dans le but de soutenir l’industrie végétale, Tokyo a autorisé l’utilisation des qualificatifs “viande”, “œuf” ou “lait”, mais à condition de signaler au consommateur que le produit en question est bien différent d’un produit à base de matière animale.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.