Les écoles de samba font briller le carnaval de Rio de mille feux

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Par AFP
Publié le 27 février 2017 - 04:46
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Une danseuse d'une école de samba danse lors du carnaval de Rio de Janeiro le 26 février 2017
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© VANDERLEI ALMEIDA / AFP
Une danseuse d'une école de samba danse lors du carnaval de Rio de Janeiro le 26 février 2017
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Le célèbre défilé des meilleures écoles de samba de Rio de Janeiro, spectacle grandiose très attendu du carnaval, a été terni dimanche soir par un accident avec un char qui a fait une vingtaine de blessés.

Le dernier char de la première école de samba entrée en scène, Paraíso do Tuiuti, a blessé au moins 20 personnes, dont trois grièvement, en venant percuter une des tribunes du sambodrome, une avenue de 700 mètres bordée de gradins à ciel ouvert et de loges pour VIP.

Les conducteurs du char auraient perdu le contrôle, sous la pluie fine qui tombait sur Rio dimanche soir, et l'énorme camion, sur lequel dansaient une quinzaine de personnes, s'est écrasé contre le grillage d'une tribune, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Vingt personnes ont été touchées, huit d'entre elles ont été hospitalisées, dont trois femmes dans un état très grave", ont indiqué les autorités sanitaires de Rio.

Selon un témoin, Renato, qui était assis dans les premiers rangs, les victimes figurent surtout parmi "les gens qui étaient en train d'essayer de pousser le camion, qui avait des problèmes".

Selon les médias locaux, quatre reporters figureraient également parmi les blessés.

Après un arrêt pour gérer l'accident, le défilé a tout de même repris.

Paraiso do Tuiutu, qui avait commencé à défiler à 22h00 locales (01h00 GMT), a rendu hommage au mouvement tropicaliste qui a révolutionné la chanson brésilienne à la fin des années 60, avec des monstres sacrés comme Gilberto Gil et Caetano Veloso défiant le moralisme de la dictature militaire.

Fidèle à l'esprit de ce mouvement libertaire, l'école a présenté un défilé exubérant, plein de couleurs vives, avec des toucans géants ornant le premier char, devancé par un groupe de guerriers indiens évoluant selon une choréographie traditionnelle.

Ils étaient suivis par l'école Grande Rio, avec un thème consacré à Ivete Sangalo, diva de la pop brésilienne teintée de rythmes de Bahia qui a défilé en tête.

"Je suis ici pour Ivete, c'est mon inspiration. Ce sera mon premier défilé et j'en ai déjà des frissons", a raconté à l'AFP Thais Couto, mannequin de 34 ans venue spécialement de Sao Paulo avec un magnifique costume doré tout en plumes.

- Une Française figure de proue -

Près de 70.000 privilégiés étaient massés dans la "Passerelle de la Samba", de son vrai nom Avenue Marques de Sapucai, et des millions de téléspectateurs de tout le Brésil étaient rivés au petit écran.

"Nous nous sentons victorieux rien que pour le fait d'être ici, malgré la crise. Nous nous sommes énormément battus pour être ici. C'est le moment d'oublier tous les problèmes", s'enthousiasmait avant le départ Beatriz Gloria Andrere, femme bien en chair de 62 ans qui s'apprêtait à défiler dans une énorme robe rose.

Auto-intitulé "plus grand spectacle de la Terre", ce show multicolore est avant tout une compétition.

Qualités des costumes, des chars, harmonie du défilé, choix du thème, paroles de la chanson: chaque détail est passé au crible selon des critères très stricts par un jury intraitable.

Chaque défilé dure 75 minutes, contre 82 l'an dernier, avec pas moins de 3.000 personnes qui déambulent avec des costumes extravagants, souvent ornés de plumes, strass et paillettes.

La Française Maryam Kaba était la figure de proue de Vila Isabel, la quatrième école à défiler.

Seule femme parmi 15 danseurs qui forment la "Comissao de frente" (le premier groupe à entrer dans l'avenue, devant le plus grand char), elle a ouvert le défilé de son école avec une chorégraphie inspirée des rythmes africains.

Les Indiens d'Amazonie étaient aussi représentés, avec Imperatriz Leopoldinense, qui a pris pour thème de son défilé la défense des tribus du Xingu, menacées par l'appétit des pontes de l'agro-business et par la construction d'une grande centrale hydraulique.

- 'Petites chemises' -

Le défilé des écoles de samba durera jusqu'aux premières lueurs du matin lundi, mais la fête ne se limitera pas au sambodrome.

Le carnaval de rue bat son plein dans tout le pays avec les "Blocos", ces cortèges musicaux qui peuvent attirer des milliers de fêtards.

À travers le pays, de Recife (nord-est) à l'Etat du Minas Gerais dans le sud-est en passant par Sao Paulo, des millions de Brésiliens ont mis entre parenthèses la grave crise économique qui les frappe de plein fouet et les scandales de corruption au sein de la classe politique.

Le ministère de la Santé avait déjà annoncé la distribution gratuite de 77 millions de "camisinhas" (préservatifs, littéralement "petites chemises" en portugais) dans tout le pays.

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