Face au Covid, la station huppée de Courchevel tente de sauver sa saison

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Par Amélie HERENSTEIN - Courchevel (France) (AFP)
Publié le 21 décembre 2021 - 18:06
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Un snowboarder descend une piste le 20 décembre 2021 à Courchevel
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© JEFF PACHOUD / AFP
Un snowboarder descend une piste le 20 décembre 2021 à Courchevel
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Adieu dance floor au pied des pistes enneigées... A Courchevel comme ailleurs, Noël et Nouvel An s'annoncent plutôt sobres cette année, pandémie oblige, même si la station se mobilise pour éviter que sa richissime clientèle, étrangère à 70%, lui glisse entre les doigts.

La neige scintille sur les pentes baignées de soleil et les vitrines des magasins de luxe rivalisent de doudounes hors de prix. Mais, à quelques jours de Noël, ce n'est pas vraiment l'affluence des grands jours (jusqu'à 40.000 personnes contre 2.500 résidents à l'année), de l'avis des habitués.

C'est que venir de l'étranger n'est plus si simple: le déferlement du variant Omicron, extrêmement contagieux, est désormais perçu comme imminent en France et les gouvernements multiplient les restrictions pour tenter de le circonscrire.

Les Britanniques, qui représentent 30% de la clientèle de la station, sont les plus visés: depuis samedi, ils sont interdits de voyage en France sauf "motifs impérieux" - ce qui exclut théoriquement la pratique du ski à Courchevel.

En réalité, nombre d'entre eux échappent à cette règle de fer, soit parce qu'ils sont propriétaires ou résidents en Europe, soit parce qu'ils ont transité par l'Italie ou la Suisse toutes proches. D'autres ont à l'inverse dû annuler leurs séjours via leurs tour-opérateurs.

Les Russes, férus eux aussi de Courchevel, font face à un autre problème: le vaccin russe Spoutnik V n'est pas homologué en Europe. Ils n'ont donc pas de passe sanitaire valide et doivent faire des tests fréquemment.

- "La tête sous l'eau" -

Pour l'heure, les annulations de séjour ont été en bonne partie compensées grâce aux listes d'attente, selon Gilles Delaruelle, directeur général de l'office de tourisme.

Mais l'incertitude reste de mise: "la grande question qui se pose aujourd'hui, c'est: est-ce que le gouvernement va laisser passer les Fêtes pour annoncer des choses à la rentrée en fonction de l'évolution du variant ?", dit-il.

"On doit se préparer, garder la tête froide, être prêt à prendre les bonnes décisions, ni plus ni moins", résume-t-il.

A l'hôtel 5 étoiles Annapurna, les annulations pleuvent depuis une dizaine de jours, "en particulier pour Noël, ce qui commence à nous faire mal après deux saisons déjà impactées par le Covid", déplore son propriétaire Claude Pinturault.

Le coup le plus dur est venu du Maroc: le Premier ministre Aziz Akhannouch, milliardaire et habitué de l'hôtel, a dû annuler son séjour après la décision de son pays de fermer ses frontières pour limiter la propagation du virus. Il avait réservé 17 chambres et suites pour son entourage, sur les 72 que compte l'établissement.

Et puis l'hôtel a dû renoncer à faire danser ses convives le soir du Nouvel An. "On a l'impression qu'on est dans une piscine, qu'à chaque fois qu'on sort, on vous remet la tête sous l'eau", déplore l'hôtelier.

La municipalité, où M. Pinturault siège comme adjoint au tourisme, doit elle aussi s'adapter aux impératifs de précaution sanitaire. Comme à Paris, le grand spectacle son et lumière prévu pour la Saint-Sylvestre, suivi d'un "dance floor" toute la nuit, a été annulé. A l'inverse, la parade du Père Noël est maintenue.

La station, qui se veut "exemplaire", anticipe là où elle le peut et déploie de grands efforts pour faciliter l'accès aux tests et aux vaccins anti-Covid. L'an dernier, la presse ukrainienne avait raillé le "virus de Courchevel" après la contamination de nombreux membres de l'élite du pays après des séjours dans la station.

De nouveaux centres de test sont en train d'être mis sur pied dans différents lieux de la station et leur capacité totale ira "jusqu'à 2.000 tests par jour pendant la période de Noël et du Jour de l'An", contre 200 à 300 actuellement, selon la mairie.

Cyril Lionne, touriste venu en famille de La Rochelle, regrette évidemment les restrictions mais préfère voir le verre à moitié plein: "En France, on a quand même la chance de pouvoir naviguer librement ce qui n'est pas le cas des pays autour si on fait un peu attention..."

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