Le Michelin décerne trois étoiles d'un coup au jeune chef Fabien Ferré

Auteur:
 
Par Daphné ROUSSEAU - AFP
Publié le 18 mars 2024 - 19:45
Cet article provient directement de l'AFP (Agence France Presse)
Image
Le guide gastronomique Michelin, photographié le 21 janvier 2020 à Paris
Crédits
© JOEL SAGET / AFP/Archives
Le guide gastronomique Michelin, photographié le 21 janvier 2020 à Paris.
© JOEL SAGET / AFP/Archives

Le guide Michelin a récompensé lundi 62 tables en France lors de sa cérémonie à Tours et, fait rarissime, a décerné trois étoile d'un coup à la Table du Castellet, dans le Var, du chef Fabien Ferré.

A 35 ans, il entre dans l'histoire du Michelin en étant  aujourd'hui le plus jeune chef français triplement étoilé. C'est la troisième fois qu'une telle prouesse - récolter d'un coup trois étoiles - arrive depuis 30 ans.

Le restaurant Le Gabriel de Jérôme Banctel à Paris, jusqu'alors deux étoiles, a lui aussi obtenu un 3e macaron.

"Je ne suis pas doué pour les discours, un peu plus en cuisine", a déclaré Fabien Ferré, en venant chercher sa récompense. "Je suis arrivé il y a 11 ans au Castellet. Aurais-je un jour imaginé être sur cette scène avec la plus belle récompense ? ", a-t-il ajouté, avant de demander à son mentor Christophe Bacquié de le rejoindre.

La Table du Castellet est adossée à un hôtel cinq étoiles entre Toulon et Marseille, qui était jusqu'en 2022 le royaume provençal de Christophe Bacquié, trois étoiles en 2018.

Ces deux nouveaux trois étoiles, contre un l'année dernière, portent à 30 le nombre d'adresses triplement étoilées en France, après la rétrogradation il y a deux semaines du restaurant de la famille Meilleur, la Bouitte, en Savoie.

Fabien Ferré et Jérôme Banctel succèdent à Alexandre Couillon, chef du restaurant La Marine à Noirmoutier, seul triple étoilé en 2023.

- Peu de cheffes -

Le millésime 2024 compte également 8 nouveaux restaurants deux étoiles, dont celui de Christophe Cussac aux Ambassadeurs à l'hôtel Metropole à Monaco et à la Tour Eiffel, le chef Frédéric Anton et son second accrochent pour la première fois deux étoiles pour le mythique Jules Verne.

Aucune femme ne fait partie de ce haut du palmarès. "Mesdames, vous êtes partout, depuis longtemps et collectivement et nous ne le disons pas assez", a reconnu Gwendall Poullennec, le patron du guide pendant la cérémonie réunissant les plus grands noms de la gastronomie.

Un nombre record de 52 nouveaux restaurants a obtenu un premier macaron, avec une nette concentration à Paris, dans le sud-est, le sud-ouest et la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Parmi eux, la quadra Eugénie Beziat, qui décroche une première étoile pour l'Espadon, son restaurant au Ritz avec d'innovantes touches africaines, et qui déclare à l'AFP vouloir "garder la tête sur les épaules".

Ou le Mont-Blanc Restaurant & Goûter dans le Beaufortin, avec un ancien patissier seul en cuisine, le jeune chef Benoit Goulard et, à Paris, Onor, nouveau projet socialement et gastronomiquement engagé de Thierry Marx.

"Beaucoup de cuisinières et cuisiniers se sont lancés dans leur propre aventure entrepreneuriale et, plus que des restaurants, ce sont des projets de vie", a encore commenté Gwendal Poullennec.

- Hommage -

Au total, la sélection de restaurants du Guide Michelin recommande désormais 639 tables étoilées – 30 trois étoiles, 75 deux étoiles et 534 une étoile – réparties à travers toute la France.

Pour ne pas gâcher la fête, les rétrogradations avaient été annoncées bien en amont, sans tempête médiatique cette année, à la Marc Veyrat en 2019 ou Guy Savoy l'année dernière.

La cérémonie a été aussi l'occasion de rendre hommage au chef Serge Vieira, décédé à 46 ans en juillet, dont le restaurant deux étoiles dans le Cantal va être repris par son épouse Marie-Aude.

Créé en 1900 par les frères André et Edouard Michelin à destination des automobilistes, le guide rouge est aujourd'hui présent en Europe, en Asie, en Amérique du Nord et du Sud, et se décline dans 45 destinations.

Autant décrié que respecté et craint par les chefs, le Michelin fait toujours la pluie et le beau temps sur la gastronomie mondiale, même si ses ventes papier sont en chute libre, soit moins 62% en 10 ans selon Livres Hebdo, et que d'autres palmarès (Gault&Millau, la Liste, 50 Best) viennent le bousculer.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.