La liberté de se déplacer seul, enfant, conditionne les gens à l'âge adulte


Quelques générations en arrière, les enfants avaient plus souvent la possibilité de se déplacer librement dans les rues, dans des villes moins grandes et plus sûres. Les villes sont perçues comme étant de plus en plus dangereuses pour les enfants et cela pousse les parents à retarder leur autonomie. Cette liberté de déplacement est même parfois inexistante, comme lors des confinements répétés liés à la pandémie. Selon des recherches récentes, cela ne serait pas sans impact sur le développement des enfants.
Les restrictions de déplacement des enfants pendant la pandémie aurait pu perturber leur sens de l’orientation
Vanessa Vieites, doctorante en psychologie, a étudié comment la dégradation des jeux des enfants, seuls autour de chez eux, pendant les cinquante dernières années, a perturbé les capacités d’orientation des gens dans l’espace à l'âge adulte et a conduit à l’augmentation de la sensation d’angoisse pour trouver son chemin dans des endroits inconnus. Les enfants autorisés à se déplacer seuls plus loin de leur domicile, sont susceptibles de devenir des adultes plus sûrs d’eux pour se repérer dans l’espace, que les autres. Ces conséquences négatives ont aussi été aggravées par les situations de confinement liées à l’épidémie.
L’absence d’angoisse est associée à la distance parcourue par les enfants
Selon les recherches menées par Vanessa Vieites, c’est davantage la distance parcourue sans surveillance, plutôt que la fréquence des déplacements, qui détermine le niveau d’angoisse ressenti à l'âge adulte au moment de se repérer. Les adultes qu’on a autorisés à déambuler seuls sur de longues distances lorsqu’ils étaient enfants, ont moins besoin de points de repère pour s’orienter et sont moins inquiets d’avoir à le faire.
Les garçons sont plus souvent autorisés que les filles à s'éloigner de la maison sans la surveillance d'un adulte
Le fait que les garçons comptent davantage d’expériences d’orientation que les filles, permet aux hommes, à l'âge adulte, d’avoir moins recours aux repères routiers et d’être plus détendus que les femmes lorsqu’ils doivent s’orienter.