De la variole à la variole du singe

Auteur(s)
Jean-Pierre G., pour FranceSoir
Publié le 16 août 2022 - 16:25
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Variole du singe
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Alexandra Koch / Pixabay
Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité 2021, une épidémie de variole du singe a été présentée comme un exercice de simulation sur la réduction des menaces biologiques à haute probabilité.
Alexandra Koch / Pixabay

TRIBUNE - Au total, cinq poxvirus peuvent infecter l’homme : le virus de la variole (VARV) et le virus de la variole du singe = monkeypox virus (MXV = MPXV) + le cowpoxvirus (CXV = CPVX) ou variole de la vache et le virus de la vaccine (VACV) longtemps assimilé au précédent + le horse-pox virus récemment reconstruit de toutes pièces + le Molluscum contagiosum qui appartient au genre Molluscipox virus avec ses différentes formes cutanées. Seuls les virus de la variole et le molluscum contagiosum virus sont considérés à réservoir uniquement humain et à transmission interhumaine.  

Le monkey-pox et le cow-pox-virus ont un réservoir naturel animal. 

Le premier cas de variole du singe dans un pays non endémique a été signalé au Royaume-Uni le 6 mai 2022 et concernait une personne ayant voyagé du Nigeria vers l'Angleterre. 

L’identification ultérieure, toujours en mai 2022, de foyers épidémiques de cas de variole du singe dans plusieurs pays non endémiques (Europe dont Grande-Bretagne, Espagne, Portugal, Italie, Suède… + Amérique du Nord, Inde, Australie), sans qu’un lien direct de déplacement depuis une zone endémique ait été établi, est atypique et n’a pas reçu d’explication cohérente. Comment des sujets qui n’ont pas voyagé peuvent-ils avoir contracté cette maladie peu contagieuse sur tous les continents en même temps ? 

Rappelons qu’à la Conférence de Munich sur la sécurité 2021 (anciennement connue sous le nom de Forum de Munich sur les politiques de défense), une épidémie de variole du singe a été présentée comme un exercice de simulation sur la réduction des menaces biologiques à haute probabilité. Le scénario était le suivant : une épidémie de variole du singe débute le 15 mai 2022 (bizarre… comme c’est bizarre !?) et entraîne 3,2 milliards de cas et 271 millions de décès. Au 1ᵉʳ décembre 2023… Toujours dans cet exercice, le virus modifié de la variole du singe a été développé de manière illicite dans un institut de virologie du pays fictif d’Anica par des scientifiques travaillant aux côtés d’un groupe terroriste… Le nouveau virus est libéré dans une gare bondée du pays fictif voisin, Brinia et se répand dans le monde entier en 18 mois… Le rapport du NTI « Nuclear Threat Initiative » associé à l’affaire suggère que ce qu’il faut faire en cas de cette épidémie imaginaire, ce sont « des mesures agressives pour ralentir la transmission du virus en empêchant les rassemblements de masse, en imposant des mesures de distanciation sociale et en mettant en place des obligations de port de masque »… Le fameux masque passoire à virus, inutile et dangereux… si délétère pour nos enfants…  Et quand Corinne Reverbel, Christian Perronne ou Robert Malone nous alertent, on nous parle… de complotisme  ?! 

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I – Maladies à poxvirus (PXV) et parapoxvirus (PCPV) 

Parmi les poxvirus (PXV) et leurs proches : les parapoxvirus (PCPV), virus ayant tout un tropisme particulier pour la peau, on peut donc citer : 

- ceux de la variole humaine ou petite vérole (VARV) et de la variole du singe ou monkey-pox (MXV = MXPV) … si ceux-ci sont bien différents comme le pensent beaucoup de chercheurs… pas tous).  

- Cow-pox : 

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Le cowpox est provoqué par le virus CPXV. Edward Jenner a qualifié le cowpox de Variolae vaccinae (variole de la vache), maladie entraînant chez le bétail des lésions des pis, des ulcères sur les trayons. Elle était considérée jusqu’au milieu du XXe siècle comme limitée aux bovins et accidentellement à l’homme. Actuellement, le cow-pox est retrouvé chez les animaux de compagnie dont les chats et rats domestiques. Les chats se contaminent lors de la chasse sur des rongeurs sauvages comme les campagnols (Microtus agrestis). Les rongeurs représentent le réservoir naturel. Le chat malade présente des lésions sur la tête, les oreilles et les pattes. La plupart des cas, chez le chat, guérissent spontanément en un à deux mois. Il n’y a pas de vaccin disponible contre l’infection par le virus cowpox chez le chat. La maladie existe aussi chez des animaux de zoo. Le cowpox est transmissible à l’homme par contact ou griffures, surtout par les chats.  

Chez l’homme, La maladie, après une incubation de neuf à 10 jours, reste localisée au site d’infection. Elle provoque généralement des lésions cutanées douloureuses siégeant sur les mains, le cou ou le visage, évoluant en deux semaines environ vers une croûte noirâtre, accompagnées ou non de fièvre, de ganglions et de douleurs musculaires. La régression est spontanée. Il n'existe pas à ce jour de traitement spécifique des infections à cowpox. Le cowpox oculaire peut entraîner de graves complications. Une épidémie de cowpox a été rapportée en 2008-2009 en France et en Allemagne, à partir de cas importés d’une source commune localisée en République tchèque. Des cas sporadiques ont été détectés en France en 2010. Transmise à des humains par ailleurs en bonne santé, elle produit une immunité dite croisée contre la variole. 

- Horse-pox : 

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En Europe, avant l'arrêt des campagnes de vaccination contre la variole, les chevaux étaient assez fréquemment infectés accidentellement par le virus de la vaccine provenant d'humains récemment vaccinés.  

La maladie prend prendre deux formes.  

Dans la forme buccale, il existe des lésions ressemblant à la variole sur les muqueuses de la bouche et dans la peau des lèvres et des narines. La maladie dure environ trois semaines et n'est pas considérée comme grave.  

Dans la forme «graisseuse», des lésions papuleuses, qui deviennent ensuite des vésicules puis des pustules couvertes de croûtes, se développent dans la peau sur la face fléchissante des articulations de la partie inférieure des jambes.  

Maintenant que la vaccination contre la variole a été abandonnée, ces conditions sont devenues rares. Une affection ressemblant à la forme buccale a été signalée en 1986 chez un âne. 

-  « Le mot vaccine (vaccinia) » est souvent utilisé pour désigner uniquement la forme humaine de la maladie variolique de la vache (cowpox) ou du cheval (horsepox) car la vaccine de l’homme a suffisamment divergé des formes animales pour être considérée comme un virus différent. (Voir pour les autres sens du mot « vaccine »).  

Le virus de la vaccine ou VACV était censé avoir été retrouvé dans le vaccin antivariolique historique utilisé lors du programme d’éradication de la variole.  

Allan Watt Downie a démontré en 1939 que le vaccin de l’époque contre la variole était sérologiquement distinct du cowpox et la vaccine a ensuite été reconnue comme une espèce virale distincte. Le séquençage du génome entier a révélé que la vaccine est plus étroitement liée à la variole. Les souches de cowpox de Grande-Bretagne sont les moins étroitement apparentées à la vaccine.  

Laissons cela aux historiens des sciences… et retenons aussi la définition différente de Jacques Morvan : « La vaccine, communément appelée « variole de la vache », est une maladie infectieuse des bovidés (cowpox en anglais) et des équidés (horsepox en anglais). » 

- Le « nodule du trayeur » ou « pseudo-variole » ou « nodule de Milker » (dû à un PCPV) :  

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Ces lésions cutanées affectent les mamelles de la vache ou de la brebis. Elles guérissent dans une période de 7 à 10 jours, mais peuvent persister durant des mois chez certains animaux. On peut également trouver des lésions dans la bouche des veaux à la mamelle. Il n’existe pas de traitement spécifique. L’immunité est de courte durée chez les bovins (6 mois environ) et les réinfections sont donc fréquentes. Elles se transmettent aux avant-bras, aux dos des mains et/ou des doigts des éleveurs et vétérinaires… La période d’incubation est de 3 à 7 jours. Une papule devient finalement un nodule asymptomatique ou légèrement douloureux, avec un centre purulent ou croûteux entouré d’une zone érythémateuse et œdémateuse dont de couleur est variable et dont le diamètre est de 1 à 3 cm. Ces lésions ne nécessitent que des soins locaux, antiseptiques (Bétadine) et disparaissant spontanément. Elles ne laissent pas de cicatrices. Elles sont moins fréquentes depuis qu’il existe des trayeuses. Contrairement à l’animal, l’humain développe une bonne immunité, de sorte que les réinfections sont plutôt rares. 

Voir Nodule du Trayeur : ici et ici

- l'Orf :