Concert-test : les cobayes d’Indochine donnent leur ouïe à la science
HUMEUR - Nicola Sirkis et Roselyne Bachelot peuvent souffler : après un éprouvant suspense qui a pris fin aujourd’hui, la science aura bien droit à ses cobayes pour le « concert-test » du fameux groupe francais à Bercy (Accor Arena) ce 29 mai.
Ce n’était pas gagné du tout, et les médias s’en sont largement fait l’écho : « Le concert test d’Indochine n’attire pas (du tout) les foules » titrait ainsi L’Obs il y a deux jours. « Concert test d’Indochine : 5 000 volontaires manquent à l’appel » ajoutait Le Point… Mais pourquoi cette tiédeur ?
Probablement en cause selon L’Obs : « des conditions trop strictes et dissuasives ». Il est vrai que les critères d’admission pour ledit concert avaient de quoi décourager : « avoir entre 18 et 45 ans, pas de symptôme du Covid ni de contact depuis deux semaines avec des personnes atteintes, test PCR trois jours avant, test antigénique le jour même, port du masque surveillé notamment par caméra. Et sept jours après, nouveau test pour tous. » Dans le monde d’avant, les caméras filmaient des foules hystériques, aujourd’hui elles surveillent le port du masque.
Voir aussi : Les concerts "tests" vont-ils enfin arriver en France ?
Les Français ne percolent pas !
Pour la ministre de la Culture ce concert à 1,4 millions d’euros « en vaut la chandelle », puisqu’il s’agit d’étudier « ce qui va se passer sur le plan scientifique », pour proposer« les meilleurs protocoles possibles. » Et de préciser : « Il y a tout un cheminement pour les autoriser, parce que ce sont des recherches scientifiques avec des êtres humains. » Avec des êtres humains ou sur des êtres humains ?
Et si tout cela vous semble un peu disproportionné , Madame la ministre a identifié votre problème : « Il faut s’adapter à l’épidémie. C’est sans doute ça qui a du mal à percoler dans l’opinion publique. » Voilà, vous ne « percolez » pas assez ! Pour le dire poliment, vous êtes encore moins doué qu’une cafetière. C’est dire toute l’estime qu’on vous porte au ministère.
La musique adoucit le covid ?
Pour revenir à la science et pour aller au bout de la démarche, il aurait été intéressant de modifier le variable « Indochine » : est-ce que les places auraient trouvé preneur plus rapidement si on avait organisé un « concert-test » de Jul, de Wejdene ou de Céline Dion ?
Et quid du taux d’infection à ces différents concerts ? Avoir de mauvais goûts musicaux est-il un facteur aggravant ou atténuant du covid ? La réponse est vitale, combien de vies pourrait-on sauver en interdisant les concerts de tel ou tel artiste ? On voit d’ici les titres dans les médias d’info : « Dernière minute : Ecouter Aya Nakamura multiplierait les risques de mourir du covid par dix ! La science est formelle ! »
Reste que les 20000 volontaires nécessaires à l’expérience ont été trouvés : la culture et la science sont sauvées !
Et on aura appris une chose : il y a au moins 20 000 fans d’Indochine de moins de 45 ans en France.
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