Un nouvel hebdo dans les kiosques qui se veut "Vraiment" différent
Et de deux ! Après les débuts agités d'Ebdo, un autre hebdomadaire débarque dans les kiosques mercredi, "Vraiment", qui veut se distinguer en donnant la priorité aux faits sur les opinions et en se détachant de l'actualité brûlante.
L'équipe de "Vraiment" - deux anciens conseillers d'Emmanuel Macron à Bercy et un journaliste radio - réserve à ses futurs lecteurs la primeur des sujets abordés dans son 1er numéro. Il traitera sur 84 pages de santé, vie pratique, environnement, politique, économie, culture, bien-être, et inclura des reportages en France et à l'étranger.
Le tout en offrant un regard plus détaché par rapport à la course à l'information qui sature l'espace médiatique, d'autant que chaque édition sera bouclée le vendredi, pour une parution le mercredi, obligeant le titre à prendre du recul par rapport à l'actualité immédiate.
"On ne cherche pas à réinventer la roue, mais à s'inspirer du journalisme au temps long, et à faire un journal qui creuse le plus possible avec des reportages fouillés sur des sujets qui nous touchent directement", explique à l'AFP le directeur de la rédaction Jules Lavie, ex-reporter à franceinfo et seul journaliste du trio de cofondateurs.
La rédaction comprend une quinzaine de journalistes, issus essentiellement de la presse écrite (Le Parisien, L'Express, le bureau parisien du New York Times...).
Les retours de ce "pré-lancement" ont permis à la rédaction de procéder à une série de changements, en optant par exemple pour un papier de meilleure qualité ou en revoyant la composition de la couverture, qui ne comportait qu'un seul titre dans la version d'essai. Et la partie "culture et bien-être" a été refondue.
Les deux autres fondateurs sont Julien Mendez et Julie Morel, anciens conseillers ministériels d'Emmanuel Macron à Bercy. Mais "Vraiment" se défend d'être l'organe officiel des "marcheurs", et assure qu'il sera politiquement indépendant, conformément à sa promesse de faire toujours primer les faits sur les opinions.
- Le pari du papier -
"Nous ne dirons pas aux lecteurs pour qui voter, ni même s'ils doivent voter", assure Jules Lavie.
Pour affiner sa formule, l'hebdomadaire a envoyé il y a plusieurs semaines à ses abonnés fondateurs un numéro test, vendu également chez une vingtaine de marchands de journaux.
"Le journal n'est pas partisan, il n'est pas là pour défendre une personne ou un parti mais pour donner des éléments de compréhension et d'information et laisser le soin au lecteur d'en conclure ce qu'il souhaite", abonde Julien Mendez, directeur de la publication.
Le premier numéro a été tiré à 150.000 exemplaires, et sera disponible en France, Suisse, Belgique, et au Luxembourg. "Vraiment" a recruté des crieurs dans certaines villes pour assurer sa promotion.
Côté finances, il a levé des fonds auprès d'investisseurs de tous horizons, et lancé une campagne de souscription auprès du grand public. Ses dirigeants visent 40.000 exemplaires vendus par semaine, un score synonyme de l'équilibre financier et qu'ils espèrent atteindre d'ici à 12 à 18 mois.
"Je pense qu'on peut y arriver, voire même dépasser ce niveau-là. Sachant que la condition pour se lancer aujourd'hui dans le papier, c'est d'arriver à équilibrer les projets avec des diffusions assez basses", note Julien Mendez.
Un pari tout de même risqué, vu la chute globale des ventes en kiosques. "Nous sommes persuadés que ce n'est pas le papier qui est en cause, ce sont les contenus", répond le directeur de publication.
Enfin, alors qu'Ebdo, hebdomadaire rival qui s'est lancé il y a quelques semaines en promettant aussi un traitement différent de l'actualité, connaît des débuts difficiles (moins de 20.000 exemplaires après un premier tirage à 200.000), les créateurs de "Vraiment" mettent en avant la spécificité de leur propre projet.
"On fait un diagnostic assez proche (de celui d'Ebdo, ndlr) sur ce qui manque dans l'offre actuelle" de médias, mais "nous avons des projets assez différents, on ne s'adresse pas au même public et on ne propose pas la même chose, à chaque projet de vivre sa vie", explique Julien Mendez.
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