Le 22 novembre 1963, l'assassinat de Kennedy (VIDEO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 19 novembre 2014 - 19:58
Mis à jour le 15 novembre 2019 - 19:28
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La Une de "France-Soir" datée du 24 novembre 1963.
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Le 22 novembre 1963, John F. Kennedy était tué à Dallas par un tireur isolé nommé Lee Harvey Oswald. C'est la version officielle, toujours contestée plus d'un demi-siècle plus tard. C'est celle à laquelle croit Philippe Labro qui, à l'époque jeune reporter débutant, couvrit l'événement pour "France-Soir".

Qui a tué Kennedy? Saura-t-on un jour la vérité sur l'un des plus grands mystères du XXe siècle? Depuis plus un demi-siècle, des centaines de milliers d'articles, des dizaines de milliers de livres, des milliers de films et de documentaires, des centaines de forums et de blogs ont alimenté le débat.

Le vendredi 22 novembre 1963 vers 12h30, John Fitzgerald Kennedy, 43 ans, 35e président des Etats-Unis, meurt sous les balles d'un ou plusieurs tireurs à Dallas (Texas), dans sa limousine décapotable, alors que le cortège présidentiel roule à faible allure.

Sa femme Jackie Kennedy est assise à côté de lui, à l'arrière. A l'avant, le gouverneur du Texas, John Connally, est blessé par une balle.

De cet assassinat n'existe qu'un seul film, un film amateur pris par un passant, Abraham Zapruder, qui ne dure que quelques secondes et sur lequel on voit une partie du crâne de JFK se détacher et Jackie essayer de la rattraper, sur le capot arrière de la voiture.

Une demi-heure plus tard, un policier de la ville, J.D. Tippit, est abattu par un homme armé. Celui-ci, Lee Harvey Oswald, 24 ans, est arrêté peu après et, après une rapide enquête, sera inculpé de l'assassinat du président dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24.

Le matin du 24 novembre, alors qu'il est transféré vers la prison, il est abattu à son tour, à bout portant, dans les sous-sols du commissariat, par Jack Ruby, propriétaire d'une boîte de nuit. Celui-ci sera condamné à mort en 1964 mais mourra d'un cancer en prison en 1967, avant son second procès en appel.

Depuis un demi-siècle, la version officielle de cet assassinat de Kennedy est contestée. Dans son rapport rendu en septembre 1964, la commission d'enquête menée par Earl Warren, président de la Cour suprême, est parvenue à la conclusion que Lee Harvey Oswald avait agi seul.

Cette version des faits est contestée par de nombreux historiens, spécialistes et autres enquêteurs qui pensent que JFK a été victime d'un complot et qu'il y a eu plusieurs tireurs. Le réalisateur Oliver Stone développe notamment cette thèse dans son film JFK, réalisé en 1991.

Dans son numéro daté dimanche 24/lundi 25, France-Soir n'en est pas encore là. Le journal titre sur "L'adieu de Jackie", quelques heures après le drame. "Elle glisse son alliance au doigt de son mari et embrasse sa main", titre le quotidien, au-dessus d'une photo où on la voit "hagarde, la main crispée dans celle de son beau-frère Bob Kennedy, les bas tachés du sang de son mari, descendant de l'avion qui a ramené la dépouille du président à Washington".

France-Soir titre également sur l'assassin présumé: "Lee Oswald (24 ans) inculpé de l'assassinat de Kennedy". "Pro-castriste ayant habité l'URSS, il était employé dans l'entrepôt d'où furent tirés les coups de feu", ajoute le journal, qui précise qu'"il nie farouchement".

En haut à droite de sa Une, France-Soir annonce cinq pages spéciales et le reportage de son envoyé spécial, Adalbert de Segonzac, qui était son correspondant permanent à Washington.

Mais un autre journaliste va prendre le relais pour France-Soir: un jeune reporter de 27 ans, Philippe Labro, qui se trouve à l'époque à 2.500km de là, sur le campus de l'université de Yale (Connecticut), en train de tourner un reportage pour Cinq colonnes à la Une, l'émission de télé créée par Pierre Dumayet, Pierre Desgraupes et le patron de France-Soir, Pierre Lazareff.

Celui-ci donne l'ordre à son jeune reporter de se rendre immédiatement à Dallas. L'édition du journal du 26 novembre sera barrée de ce gros titre, au-dessus de la photo de Ruby tirant sur Oswald: "De Dallas, Philippe Labro téléphone: Tout sur Oswald et Jack Ruby".

Philippe Labro, devenu ainsi l'un des spécialistes français de l'affaire Kennedy, raconte tout cela dans un livre, paru en 2013: On a tiré sur le président (Ed. Gallimard). "France-Soir avait 6 éditions par jour à l’époque, je passais ma vie à dicter de la copie au téléphone…", expliquait-il dans une interview à Paris-Match.

Plus de 50 ans après, il pense qu'il n'y a eu qu'un assassin: "Lee Harvey Oswald, selon mon intuition raisonnée", dit-il. Car "comment se fait-il qu’en 50 ans, aucun média d’investigation n’ait réussi à prouver la théorie du complot?".

(Voir ci-dessous le "film Zapruder", remastérisé et au ralenti):

 

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