C'était dans "France-Soir" : août 1944, la libération de Paris (vidéo)
Le 25 août 1944, Paris est libéré de l'occupation allemande par les troupes alliées. Le journal "Défense de la France", créé par des résistants sous l'Occupation et qui deviendra "France-Soir" moins de trois mois plus tard, relate l'événement.
"Depuis onze heures ce matin, les combats font rage dans Paris", titre le quotidien Défense de la France daté du samedi 26 août 1944, au dernier jour de la libération de la capitale. Fondé sous l'Occupation le 14 juillet 1941 par deux étudiants résistants, Robert Salmon et Philippe Viannay, Défense de la France est l'ancêtre de France-Soir, qui sera créé en fusionnant avec lui le 8 novembre 1944 sous l'impulsion de Pierre Lazareff, avant de devenir le plus important quotidien français de la seconde moitié du XXe siècle.
La libération de Paris s'est étalée du 19 au 25 août 1944. Ce 25 août, "à 16 heures 30, les Allemands, déjà battus dans les principaux secteurs, capitulent", titre Défense de la France, qui ajoute qu'"À 13h.15, le général Leclerc est arrivé à la Préfecture de Police" et que "Le général de Gaulle est attendu cet après-midi à l'Hôtel de Ville".
Dans son éditorial titré "Tous unis dans la victoire", le journal du soir écrit qu'"après un combat héroïque de huit jours, mené seulement par les glorieuses forces de l'Intérieur, Paris, le Paris de 93 et de la Commune, a brisé ses chaînes et infligé à l'envahisseur détesté la plus injurieuse défaite qu'une armée puisse subir. Une semaine de combat, une semaine de gloire, une semaine de résurrection!"
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L'éditorial se conclut par un éloge du général de Gaulle: "Il n'y a qu'un Gouvernement, le Gouvernement Provisoire de la République Française. Il n'y a qu'une voie à suivre: celle tracée par de Gaulle. En cet instant suprême, jour de la libération de Paris, un seul chef sera acclamé: celui qui n'a jamais douté du destin de la France et qui, porté à l'Hôtel de Ville, proclamera la IVe République".
La Une du journal est illustrée de trois photos. La principale, en haut à droite, montre un soldat sur son char, entouré et acclamé par la population. "Jamais encore depuis qu'ils combattent sous les ordres du général de Gaulle, les soldats français n'avaient trouvé pareil accueil. Dans les rues de Versailles, leurs chars ce matin n'avançaient que pas à pas". Les deux autres photos montrent un char des fusiliers-marins entrant dans Paris et une jeune femme embrassant un soldat, dont le casque est convoité par une autre Parisienne.
Dans un petit encadré, on peut lire, sous le titre "La capitulation!", le texte suivant: "Victoire!, disions-nous. À 16h.30, les Allemands encore vivants et libres, capitulent. Victoire! Et le commandant du «Gross-Paris» von Choltitz se rend avec son état-major!"
Après des combats en banlieue, c'est la 2e division blindée du général Leclerc qui est entrée la première dans Paris le 24 août, par la porte d'Italie et la porte d'Orléans, au sud-ouest de la capitale. Le cessez-le-feu sera signé à la Préfecture de Police par Leclerc et le général von Choltitz, gouverneur militaire du Paris occupé par les Allemands. La signature de la capitulation des troupes nazies aura lieu à la gare Montparnasse le 25 août. Et ce 25 août, le général de Gaulle prononcera, à l'Hôtel de Ville, son cours discours sur "Paris, Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé, mais Paris libéré…" (voir la vidéo ci-dessous).
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