C'était dans "France-Soir" : 9 novembre 1989, la chute du Mur de Berlin (vidéo)
Date historique de la fin du XXe siècle, le 9 novembre 1989 est celle de la chute du Mur de Berlin, symbole de la guerre froide depuis sa construction en 1961. Cet évènement, initié par la "perestroïka" du numéro un soviétique Mikhaïl Gorbatchev quelques années plus tôt, ouvrira la voie à la réunification de l'Allemagne et à l'effondrement du bloc communiste.
Ce fut l'un des événements majeurs de l'après-guerre. Le 9 novembre 1989, le Mur de Berlin commence à être démantelé. Le lendemain, comme tous les quotidiens dans le monde, France-Soir salue ce jour historique avec un titre sur toute la largeur de sa première page: "À l'assaut de la liberté".
Le journal explique la situation avec plusieurs sous-titres: "Plusieurs milliers d'Allemands de l'Est découvrent l'Ouest puis rentrent chez eux"; "Les gardes-frontières ouvrent des brèches dans le mur"; "Krenz promet pour bientôt des élections libres"; "En Bulgarie, le n°1 communiste doit quitter le pouvoir".
France-Soir fait ainsi allusion à Egon Krenz, qui a succédé à Erich Honecker à la tête de la RDA et est soutenu par son homologue soviétique Mikhaïl Gorbatchev. Celui-ci, en lançant en 1985 en URSS sa politique de libéralisation économique et politique baptisée "perestroïka" (reconstruction), ouvrira la voie à la chute du Mur de Berlin, à la réunification de l'Allemagne et, à terme, à l'effondrement du bloc communiste.
Lire aussi "C'était dans France-Soir":
> Mai 1945, la capitulation de l’Allemagne
> Mars 1953, la mort de Staline
Sur sa Une, France-Soir publie une seule et grande photo, celle d'un jeune homme à demi-agenouillé sur le mur et qui tape dessus. La légende explique: "Un Berlinois s'est muni d'un marteau et d'un burin pour commencer à démolir le mur de Berlin. Il voulait être le premier à faire une véritable brèche, au sens propre du terme, dans l'édifice. Autour de lui, la foule applaudissait".
Le journal consacre huit pages à cette journée du 9 novembre, qui marque le démantèlement du "Mur de la honte", symbole de la guerre froide entre l'Occident (Europe et États-Unis) et l'Europe de l'Est (URSS et pays communistes), érigé en août 1961 entre la partie occidentale et la partie orientale de Berlin (voir ici une vidéo de l'INA racontant l'histoire du Mur). Outre les récits de ses envoyés spéciaux, France-Soir raconte notamment: "28 ans de honte, de sang et de larmes"; "10 mots clés pour comprendre"; "Les réactions"; "Les 6 mois qui ont changé la face du monde"; "Les photos couleurs de la folle nuit".
(Ci-dessous une vidéo de France-2 en 2014 à l'occasion du 25e anniversaire de la chute du Mur de Berlin):
Dans son éditorial intitulé "Espérance et vertige", le directeur de la rédaction Michel Schifres se réjouit de "ce formidable événement" qui est "une chance de plus pour la paix", mais exprime quelques inquiétudes sur ses conséquences: "Comme chaque fois que l'humanité est en marche, l'espérance et le vertige saisissent. D'autant que nous vivons depuis plus de quarante ans sur l'idée d'une stabilité absolue, en dépit des crises, du monde communiste, de sa solidité et de sa rigidité. (…) On le sait, l'Histoire est tragique. D'où parfois, comme on le sent déjà ça et là, quelques inquiétudes qui se mêlent à la joie. Simplement parce qu'un point d'ancrage, même le plus abominable, disparaît".
Dans sa chronique titrée "Deuils à Hollywood", l'écrivain Jean Dutourd, de l'Académie française, ironise sur le fait que le cinéma américain est ainsi en train de perdre un de ses principaux sujets d'inspiration: "Je parle du communisme, de l'URSS, du KGB, du bloc de l'Est qui pendant quarante ans lui ont fourni des films d'espionnage, de juteuses menaces atomiques, des guerres nucléaires évitées à l'ultime seconde, des taupes en tout genre. (…) On peut dire qu'Hollywood a vécu des années merveilleuses avec la guerre froide, la guerre tiède, la guerre presque chaude, la guerre imminente, la Troisième Guerre mondiale, l'apocalypse pour demain, etc."
Lire aussi:
Quant à Philippe Bouvard, le directeur adjoint du journal, dans son billet humoristique quotidien en bas de page intitulé ce jour-là "Au pied du mur", il s'interroge malicieusement: "Une question se pose maintenant que Berlin n'est plus la capitale de la honte: que va-t-on faire du mur?"
"Ou bien on le conserve dans son état actuel, et il devient un musée vers lequel convergeront longtemps tous les amis de la liberté.
"Ou bien on l'aménage en centre de sports et de loisirs, les miradors étant transformés en plongeoirs, les barbelés faisant office de chevaux de frise pour cavaliers et sauteurs.
"Ou bien on le détruit, et la tentation est alors grande d'utiliser les centaines de kilomètres carrés ainsi récupérés pour une énorme opération immobilière qui aboutirait à séparer les deux Allemagnes par un mur de béton où le souvenir n'aurait plus aucune place".
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.