Affaire Benalla : Nordpresse dénonce la "censure" de Facebook et accuse l'Elysée

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La rédaction de France-Soir
Publié le 23 juillet 2018 - 18:00
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Avec ses hamacs colorés et sa table de ping-pong, ses jeunes cadres branchés en permanence sur leurs smartphones, le nouvel incubateur "high tech" de Facebook à Lagos n'a rien à envier aux sièges des
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Nordpresse accuse plus ou moins clairement l'Etat français d'avoir ordonné sa censure par Facebook.
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De nombreux contenus du site parodique belge Nordpresse, concernant notamment l'affaire Benalla étaient inaccessibles via Facebook dimanche. Le site a dénoncé cette "censure", tout en insinuant que le réseau social a agi sur ordre de l'Elysée.

Le site humoristique ne rit plus. Nordpresse a dénoncé la "censure" de Facebook a son égard, y voyant rien de moins qu'une intervention de l'Elysée suite à l'affaire Benalla.

Le site parodique belge s'est en effet saisi, sans surprise, du scandale pour publier différents articles satiriques. Mais ceux-ci, ainsi que d'autres contenus étaient inaccessibles sur réseau social.

Une situation qui a provoqué la colère de Nordpresse. "Depuis ce matin nous avons reçus des centaines de messages de gens qui ont vu leurs partages d'articles Nordpresse supprimés de Facebook puisque considérés comme indésirables. TOUS ces articles concernaient l'affaire Benalla ou Macron", pouvait-on lire dimanche 22 sur sa page Facebook.

Le réseau social a invoqué des problèmes techniques "empêchant l'affichage d'un aperçu" , assurant donc que ce n'était pas pour des raisons de contenu que le site avait été ainsi été "banni". Mais pour Nordpresse, la raison est avant tout politique: "On sait comme le patron de Facebook France est en lien direct avec l'Elysée depuis l'affaire Génération identitaire".

Il fait ainsi référence à la fermeture de la page du groupe d'ultradroite en mai dernier. Une décision qui avait été interprétée par Génération identitaire et la sphère "complotiste" comme la preuve d'une censure d'Etat via les réseaux sociaux, le groupuscule étant très critique envers le gouvernement.

Le règlement de Facebook précise: "Il n’y a qu’un pas entre les fausses informations et la satire ou les avis personnels. Pour ces raisons, nous ne supprimons pas les fausses informations de Facebook, mais en limitons significativement la diffusion en les affichant plus bas dans le fil d’actualité".

En revanche, lorsqu'un contenu est signalé à de nombreuses reprises comme indésirable par les internautes, le réseau social peut alors le supprimer, mais seulement quand il s'agit de contenus haineux, violents, cruels ou de nature sexuelle. C'est d'ailleurs ce qui avait conduit à la suppression de la page de Génération identitaire.

Facebook n'avait donc, selon ses propres règles, pas le droit de "censurer" Nordpresse. Le "problème technique" invoqué a depuis été résolu, mais le site reste particulièrement remonté: "Sur le fond, on ne peut pas savoir si tout ça n’est qu’une malheureuse coïncidence ou une action de l’État français, mais ce qui est certain, c’est que la France est championne du monde de la censure sur Facebook suite à des requêtes gouvernementales opaques", a-t-il écrit dimanche soir. Comprendre qu'il n'y a pas de preuve que l'Etat français est responsable de cette affaire, mais qu'il n'y a pas non plus de preuve du contraire...

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