A 40 ans, Astrapi amuse toujours autant les enfants

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Par Séverine ROUBY - Paris (AFP)
Publié le 06 août 2018 - 12:00
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Des numéros du magazine Astrapi exposés au siège de la revue, le 10 juillet 2018 à Montrouge, près de Paris
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© GERARD JULIEN / AFP/Archives
Des numéros du magazine Astrapi exposés au siège de la revue, le 10 juillet 2018 à Montrouge, près de Paris
© GERARD JULIEN / AFP/Archives

Un peu moins connu que ses grands frères Okapi ou Phosphore, Astrapi, magazine du groupe Bayard qui fête ses 40 ans cette année, s'est fait une place dans la presse jeunesse en mêlant actualités, gags, BD et bricolages.

Le magazine propose une série d'événements pour son année anniversaire : numéro surprise, animations au festival pour enfants du Grand-Bornand fin août, et un "Live magazine" à Paris et Bruxelles, où l'équipe raconte sur scène les coulisses de sa fabrication.

En 1978, le tout premier numéro offrait à ses lecteurs un château-fort à découper. Quarante ans plus tard, ils peuvent jouer avec "une télécommande à parents" ou monter un babyfoot en carton.

"La première génération de lecteurs d'Astrapi, aujourd'hui parents, est restée très attachée au magazine et le fait découvrir à ses enfants", explique Gwénaelle Boulet, la rédactrice en chef.

"A l'époque, le magazine se démarque en utilisant l'humour notamment le dessin d'humour. Le ton était très particulier", assure-t-elle.

Destiné aux 7-11 ans, Astrapi a été lancé par Bayard Presse pour séduire les enfants trop âgés pour son magazine Pomme d'Api et pas assez pour Okapi, et leur permettre d'"apprendre en s'amusant".

"Les blagues permettent une première entrée dans le monde de la lecture", estime la rédactrice en chef. Mais qu'on ne s'y trompe pas, malgré la simplicité des textes, "l'écriture pour enfants est très exigeante", souligne la journaliste.

Les membres de la rédaction passent un ou deux jours par an en immersion dans une école, une "observation muette" pour "voir ce que les enfants comprennent et ce qui les intéresse, car on est obligé de se mettre tout le temps à niveau", précise-t-elle.

Chez Astrapi, "il y a des journalistes avec carte de presse, qui recoupent les informations comme tous les journalistes, mais on doit aussi se poser la question de la réception des informations par des enfants, les informer sans être une source d'angoisse inutile", développe-t-elle.

Et il n'y a pas de sujet tabou : le magazine a notamment traité les attentats de Paris ou la crise des migrants, avec des suppléments réalisés avec l'aide de psychologues.

Outre les seize permanents du magazine, une centaine d'illustrateurs collaborent à Astrapi chaque année, sous la houlette du directeur artistique Stéphane Mattern.

"Le magazine a toujours été un découvreur de talents, à chaque numéro, on s'efforce de prendre un ou deux nouveaux illustrateurs qui n'a jamais travaillé avec nous", explique-t-il.

- Éviter les clichés -

Vendu à 70.000 exemplaires tous les 15 jours, Astrapi est distribué à 90% par abonnement.

En 2016, l'équipe a lancé une nouvelle formule pour relancer les abonnements, en perte de vitesse: "on voulait qu'il y ait plus d'enfants dans nos pages, plus de recommandations entre pairs et d'interactions" raconte Gwénaelle Boulet.

A l'heure des réseaux sociaux, le magazine quadragénaire donne aussi davantage de place à la photo. Résultat : la diffusion a progressé de 17%.

"On fait très attention à la mixité dans les illustrations car notre lectorat est 50% féminin, 50% masculin. Pas seulement pour la parité mais aussi pour éviter les clichés : les filles ne sont pas uniquement représentées avec une jupe et des cheveux longs", poursuit-elle.

Le magazine, qui se veut écolo et engagé, s'est retrouvé au cœur d'un "bad buzz" il y a quelques mois, accusé de racisme sur les réseaux sociaux. En cause, l'illustration d'une blague où un homme qualifié de singe est représenté avec la peau grise, des internautes y voyant la caricature d'un homme noir quand l'équipe y voyait une ombre sur sa peau.

"On l'a très mal vécu", confie Gwénaelle Boulet, rappelant qu'Astrapi, propriété du groupe catholique Bayard, cherche à véhiculer des valeurs de tolérance.

Un incident qui n'a toutefois pas troublé les lecteurs du magazine, comme en témoignent les quelque 400 courriels et lettres d'amour qui lui sont envoyés chaque mois.

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