Veolia va supprimer 572 postes d'ici 2020 dans sa branche Eau

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Par AFP
Publié le 20 juin 2017 - 20:45
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Le siège de Veolia, le 23 janvier 2017 à Aubervilliers, près de Paris
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Les suppressions de postes chez Veolia passeront par des mesures d'âges et un plan de départs volontaires, avec un accompagnement des salariés concernés.
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Le serrage de ceinture continue pour la branche Eau de Veolia en France, qui va voir ses effectifs fondre d'encore 572 postes dans le cadre d'un plan de transformation qui vise à relancer son activité et sa rentabilité, à la peine depuis plusieurs années.

Pour la quatrième fois depuis 2014, les salariés du groupe ne vont pas échapper à un nouveau plan social, dont les contours ont été dévoilés mardi lors d'un Comité central d'entreprise (CCE).

"Nous allons faire évoluer, avec des mutations géographique ou fonctionnelle, 987 personnes et nous avons identifiés 572 postes comme étant en sureffectif et sur lesquels nous allons mettre en place un plan de sauvegarde de l'emploi", a indiqué à l'AFP Frédéric Van Heems, directeur général de Veolia Eau France, à l'issue du CCE.

Ces suppressions de postes passeront par des mesures d'âge et un plan de départs volontaires, avec un accompagnement des salariés concernés, a-t-il précisé, sans exclure des départs contraints si les objectifs n'étaient pas atteints.

"Cette fois-ci, nous ne faisons pas un simple plan de transformation qui ne serait qu'un plan social, nous avons travaillé depuis des mois en mode collaboratif pour bâtir un vrai projet d'entreprise", a toutefois défendu M. Van Heems, arrivé début 2017 à la tête de la branche Eau France de Veolia.

Le sujet est en effet sensible: depuis 2014, les effectifs ont déjà fondu d'environ 3.000 personnes à la faveur de trois plans de départs, pour être ramenés à environ 12.600 personnes.

Un représentant du syndicat FO s'est d'ailleurs insurgé contre ce "quatrième plan social en trois ans".

L'activité Eau en France souffre depuis plusieurs années de la tendance au retour à la gestion de l'eau en régie par de nombreuses collectivités, ainsi qu'une pression sur ses marges du fait de la concurrence et de la faible inflation.

Pour tenter d'enrayer ce mouvement, M. Van Heems a présenté fin mai la nouvelle organisation qu'il compte mettre en place à partir du 1er janvier 2018, fondée sur une logique de décentralisation et d'allègement des structures intermédiaires du groupe.

Associée à une pénétration plus importante des outils numériques et à la promotion de nouveaux modèles de contrats avec les collectivités, cette réorganisation vise à doubler la rentabilité de la branche Eau en France d'ici 2020 et d'atteindre un chiffre d'affaires d'au moins 3 milliards d'euros en 2020, contre 2,9 milliards d'euros en 2016.

-- L'accord d'entreprise bientôt revu ? --

Dans le détail, le plan de sauvegarde de l'emploi touchera les fonctions hors-exploitation, avec la suppression de 281 postes à ce niveau.

Quasiment autant de postes (291) seront supprimés dans les métiers de la relation avec le client final. Cette réduction d'effectifs, déjà évoquée début 2016, se traduira par la suppression, d'ici la fin 2019, de sept des dix centres d'appels du groupe.

Une partie de l'activité sera robotisée, une autre externalisée, et les trois centres restants -- à Liévin, Vaulx-en-Velin et Montpellier -- se concentreront sur les appels "à valeur ajoutée, plus complexes", a ajouté le dirigeant.

En revanche, le plan prévu d'externalisation des activités de "back office" (facturation, recouvrement, fichiers, etc.) est abandonné.

"Nous n'acceptons pas ces suppressions d'emplois, surtout par licenciement sec", a indiqué à l'AFP Franck Le Roux, représentant de la CGT, en évoquant "des départs volontaires pour commencer et des départs contraints" ensuite faute de volontaires en nombre suffisant.

La CGT, première force syndicale, souligne aussi avoir demandé "depuis longtemps la mise en place de la gestion prévisionnelle des emplois", compte tenu de "l'arrivée des nouvelles technologies dans nos métiers".

Ces nouvelles suppressions de postes interviennent alors que le précédent plan de départs, annoncé fin juin 2016, n'est pas encore totalement bouclé puisque les candidats à une mobilité interne ou un départ de l'entreprise peuvent encore déposer leur dossier jusqu'au 30 juin.

Par ailleurs, en parallèle de ce plan de sauvegarde de l'emploi, la direction du groupe souhaite revoir l'accord d'entreprise, qui date de 2008. "Nous souhaitons ouvrir des discussions sur ce que pourrait être une modernisation de ce pacte social", a indiqué M. Van Heems.

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