Santé : Le prélèvement d'organes autorisé après l'arrêt des traitements

Auteur(s)
VL
Publié le 03 décembre 2014 - 12:10
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Une salle d'opération.
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©US Navy
L'autorisation de prélever les organes d'un patient après arrêt des soins a été donnée mardi 2.
©US Navy
Pour la première fois en France un prélèvement d'organes a été autorisé sur un patient décédé après arrêt des soins "inutiles". Une nouveauté qui devrait permettre d'augmenter le nombre de greffons disponibles.

L'opération avait été rendue possible en 2005, mais c'est seulement dans les jours qui viennent qu'elle devrait être réalisée pour la première fois en France. Mardi 2 décembre, l'agence de la biomédecine (ABM) a annoncé qu'un prélèvement d'organes sur une personne décédée après arrêt des soins avait été autorisé.

Jusqu'à aujourd'hui, le don d'organes ne concernait que les personnes décédées de mort violente. La pratique franchit donc un grand pas car le prélèvement pourra désormais être effectué alors que ce sont les médecins, en accord avec la famille, qui auront décidé de "laisser mourir" le patient car les soins "apparaissent inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie". L'idée avait était introduite par la loi Leonetti de 2005 sur la fin de vie, mais de nombreux débats éthiques sur ce point avaient dû s'en suivre. Car face au manque cruel d'organes en France, le risque était que l'arrêt des soins soit en partie motivé par ce besoin.

Il est donc prévu que les équipes médicales décidant de l'arrêt des traitements et celles s'occupant des greffes soient strictement séparées. L'opération ne pourra pas viser tous les patients qui survivent grâce à des machines mais ceux par exemple dont la réanimation après un accident a échoué, contrairement à une personne qui sombrerait dans le coma suite à une maladie.

Si l'ABM ne veut pas s'imposer d'objectifs, ce type de greffe, déjà réalisé dans d'autres pays d'Europe, représente environ la moitié des transplantations effectuées au Royaume-Uni, plus d'un tiers aux Pays-Bas. Un peu plus de 5.000 greffes ont été réalisées en France en 2013 contre près de 19.000 patients en attente. C'est le centre hospitalier d'Annecy-Genevois qui devrait pratiquer l'opération pour la première fois parmi plusieurs sites pilotes.

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