Les retardateurs de flammes sont-ils des bombes à retardement ?

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France-Soir
Publié le 24 septembre 2024 - 16:50
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Une flamme.
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©Strlitzia/Flickr
©Strlitzia/Flickr

Incorporés dans de nombreux ustensiles du quotidien, mais aussi dans certains produits alimentaires, les retardateurs de flammes sont devenus un sujet de santé publique. Non seulement leur efficacité dans la lutte contre les incendies fait débat, mais leurs effets néfastes sur la santé et l’environnement sont désormais étudiés.

Qu’ils soient fait de brome ou de phosphore, les retardateurs de flamme portent bien leurs noms pour au moins deux raisons : d’une part, ils sont utilisés pour lutter contre les incendies ; d’autre part, ils sont une bombe à retardement.

Utilisées dans la confection de très nombreux produits, ces molécules peuvent y être directement incorporées, ou ajoutées comme additifs. Dans le second cas, comme on peut le lire dans un article de The Conversation, elles sont largement relarguées dans l’air, l’eau, la poussière, ou encore les aliments. Résultat, lesdits retardateurs de flammes s’immiscent imperceptiblement dans l’environnement, avant d’être ingérés ou inspirés par la faune, ou par l’humain.

Malgré le fait que « la toxicité potentielle des différentes classes de retardateurs de flamme soit compliquée à établir », comme c’est expliqué dans l’article, les chercheurs et épidémiologistes commencent à compiler suffisamment d’études pour prouver qu’il faut s’en préoccuper. Les études ont notamment relevé des problèmes relatifs aux systèmes reproducteur et nerveux. Si bien que les retardateurs de flammes à base de brome ont déjà été interdits par l’Union européenne. Aujourd’hui, ce sont les retardateurs de flamme organophosphorés qui sont utilisés. Pour l’instant, les études indiquent que ces derniers sont moins dangereux, mais nous avons peu de données.

Reste donc à savoir si le jeu en vaut la chandelle. Est-ce vraiment la meilleure manière de lutter contre les risques d’incendies, que d’ajouter ces molécules dans notre électroménager, nos tissus, ou encore nos produits d’entretien ? Selon Philippe Glorennec, professeur en évaluation des risques sanitaires à l’École des hautes études en santé publique (EHESP), qui rédige l’article pour The Conversation, il vaudrait mieux prendre en considération les facteurs socio-économiques nous permettant de mieux cibler nos mesures pour les rendre plus efficaces. Il s’agirait par exemple de lutter contre la consommation de tabac ou d’améliorer nos parcs immobilier.

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