Didier Raoult attaqué par la SPILF. Qu'est-ce que cela peut cacher ?
Après l’étude Fiolet supportée par l’INSERM, qui s’essaie à déstabiliser l’hydroxychloroquine comme traitement contre la Covid-19 malgré de très nombreuses failles, c’est au tour du Professeur Didier Raoult d’être attaqué en justice par la SPILF. Il est au centre des attentions depuis le début de la crise, ses prises de positions et ses résultats à l’IHU de Marseille en ont fait pour beaucoup de Français, Monsieur Covid et Hydroxychloroquine. Pour certains cela a assez duré, et le Pr Raoult à tort, voire est dangereux pour la santé.
Mise à jour le samedi 5 septembre suite à une précision apportée par @eurofordocs
Mais qu’est-ce que la SPILF ?
La Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française est une association regroupant des professionnels de la santé. Créée en 1974, elle compte plus de 500 adhérents pour la plupart médecins. A La tête de cette Association, Le Professeur Pierre Tattevin, accompagné de deux vice-présidents : France Roblot et Serge Alfandari.
Au quotidien, la SPILF publie les travaux de ses membres, organise des congrès scientifiques, aide des structures, cela lorsqu’il est question infectiologie.
Voilà pourquoi les chemins du Professeur Raoult et de la SPILF se croisent.
Que reproche-t-on au professeur Raoult ?
Selon la SPILF, Didier Raoult a enfreint neuf articles du code de déontologie de la profession dont la promotion d’un traitement dont l’efficacité n’aurait pas été démontrée, diffusion de fausses informations, manquements au devoir de confraternité ou encore des essais cliniques réalisés à la limite de la légalité.
Pour dire autrement, la SPILF lui reproche que les prises de positions tranchées du professeur Raoult auraient nuit au message de santé publique.
Sur Twitter, l’avocat Di Vizio s’est vite prononcé, jugeant la plainte irrecevable. D’autres internautes se sont déclarés choqués ou ravis de l’action de la SPILF.
Mais qu’est-ce qu’il se cache derrière l’attaque de la SPILF ?
Des années de désaccords sur des sujets médicaux, des jalousies anciennes entre médecins ? Lors des auditions devant la commission d’enquête parlementaire, beaucoup ont parlé de liens et conflits d’intérêts entre les médecins, les chercheurs et les laboratoires pharmaceutiques. Au-delà de la discussion sur l’hydroxychloroquine, est-ce quelques euros glissés par-ci par-là ne seraient pas une autre source de motivation ?
Quelques clics peuvent nous éclairer. Le site TransparenceSanté et EuroforDocs nous permettent de trouver l’information suivante : La SPILF a reçu 1,7 million d'euros (chiffre mis à jour ce 5 septembre 2020) des laboratoires pharmaceutiques dont 100 000€ de Gilead entre 2012 et 2020, sommes qui se sont envolées dans les dernières années. Il manque cependant des conventions sans montant. De plus la SPILF est propriétaire de ses bureaux au 21 rue Beaurepaire dans un immeuble cossu dans le 10ème arrondissement à Paris; Comme on peut le voir dans la base EuroforDocs, la SPILF prend des dénominations nombreuses et différentes rendant plus complexe l'identification des sommes percues.
Sur la même période les membres du bureau et du conseil d’administration de la SPILF ont reçu plus d’1.6 millions d’euros : Le président Pierre Tattevin a reçu 81 083 euros de la part des laboratoires pharmaceutiques dont 15 028 euros de Gilead. Le Dr Aumaitre ayant pour sa part reçu plus de 300 000 euros ou encore le secrétaire général 115 000 euros. Il est évident que de telles sommes d’argent ne sont plus anodines.
Un membre proche de la SPILF sous couvert d’anonymat nous dit qu’à la SPILF « les décisions sont prises quasiment par une ou deux personnes ». De plus la SPILF s’est associé depuis plusieurs années, les services de Monsieur Yannick Queyroux pour l’aider à lever des fonds auprès des laboratoires et des institutionnels. Ce qu’il nous a confirmé au téléphone ce jour.
Monsieur 20% tel qu’il est connu au sein de la SPILF puisqu’une « convention d’honoraire lui permettrait de recevoir 10 à 20% des sommes levées » nous explique cette même source.
Sur son site internet la SPILF ne se cache pas d’avoir des partenariats avec de multiples sociétés.
Un PUPH (professeur d’université praticien hospitalier) sous couvert d’anonymat nous dit :
« Les chiffres des déclarations de TransparenceSanté, ne sont que la partie visible de l’iceberg. Les labos ont des systèmes bien organisés. Les sommes d’argents sont versées par les filiales étrangères de ces sociétés qui n’ont pas à être déclarées dans TransparenceSanté. ». Un système bien rodé depuis plusieurs années.
Pierre Tattevin, président de la SPILF, contacté par nos soins n’était pas disponible pour répondre.
Une tentative de clôturer le débat sur l’hydroxychloroquine
Des accusations importantes et il est vrai que l’on peut ne pas être d’accord avec le Pr Raoult sur tout. Cependant pour Guy Courtois, auteur livre sur la crise « Et si Didier Raoult avait raison ? » qui caracole en tête des ventes sur Amazon « Didier Raoult a raison à 90% ».
Hier soir, sur BFMTV lors d’une émission « Qui veut la peau de Didier Raoult », Jean-Pierre Thierry, médecin expert tentait de clôturer le débat sur ce sujet en indiquant que l’on est passé à autre chose :
« on essaye de s’auto réguler dans la profession médicale »
« il y a un consensus international qui est en train d’apparaitre, avec beaucoup de débat, que si l’hydroxychloroquine marche couplée avec un antibiotique, on sait déjà que l’efficacité est assez minime, et que ce n’est pas un traitement miracle… » précisant en outre qu’ «il y a un traitement peu couteux, les corticoïdes qui semblent fonctionner ». Mr Thierry n’a pas précisé ces sources d’informations, mais s’est contenté de déclarer qu’il y avait « un consensus international ». Une tentative autoritaire de cloturer le débat sans contradicteur de la profession alors que la France compte le professeur Raoult un des plus réspecté infectiologue au monde.
D’après nos analyses et les déclarations des divers membres du Conseil Scientifique, ce consensus prendrait sa source dans l’étude britannique Recovery puisque le 8 juin, les investigateurs déclaraient que la Dexamethasone, aurait un effet important sur la mortalité. Dans un article précédent nous écrivions que cette molécule ancienne était déjà utilisée de manière courante et que c’était un leurre pour cacher une toute autre réalité, celle du surdosage des patients dans Recovery.
Lors de la même émission sur BFMTV , Guy Courtois lui répondait
« il y a beaucoup d’études qui prouvent le contraire (ndlr : que l'hydroxychloroquine fonctionne) ».
Andréa Savarino chercheur italien en répondant à nos questions estimait que l’hydroxychloroquine fonctionne comme prouvé dans deux études récentes en Italie et en Belgique et que l’hydroxychloroquine avait fait l’objet d’une politisation à outrance.
Récemment l’INSERM et la SPILF soutenaient une méta analyse effectuée par des doctorants et deux jeunes Docteurs ès Sciences remettant en cause l’hydroxychloroquine. Méta analyse qui a été fortement décriée par bien des experts internationaux y compris l’IHU de Marseille qui a écrit une « lettre de préoccupation » ainsi que notre propre analyse, ou celle du chercheur italien André Savarino. Nous concluions que cette étude devrait être retirée.
D’un côté un médecin expert qui essaye de clôturer le débat sur l’hydroxychloroquine avec des arguments d’autorité et de l’autre de multiples experts ainsi qu’un auteur éclairé qui lui oppose la réalité observée dans bien des pays.
Qui est Jean-Pierre Thierry ?
Il est conseiller médical auprès de France Asso Santé, qui est le nom choisi par l’Union nationale des associations agréées d’usagers du système de santé afin de faire connaître leur action comme organisation de référence pour représenter les patients et les usagers du système de santé et défendre leurs intérêts.
Dans le cadre de la maladie de Lyme, une maladie vectorielle à tique, Mr Thierry était le médecin expert de l’association, ayant donné un avis auprès du président du jury de référencement, le Pr Yazdan Yazdanpanah (Bichat, Reacting, Inserm, CARE, Discovery, Conseil scientifique), avis jugé partial d’après l’association relais de lyme. Un proche du dossier nous dit : « Jean-Pierre Thierry était en service commandé d'Yves Lévy (ancien président de l’INSERM) et d'Agnès Buzyn (ex-ministre de la Santé) pour écarter le professeur Perronne ». Un top10 des personnes impliquées dans le #LymeGate était publié par l’association ChronyLyme. Nous y retrouvons les mêmes personnes que dans la situation actuelle après un jeu de chaises musicales.
Après un rôle questionné dans le cadre de la maladie de Lyme dont le professeur Perronne est un des spécialistes reconnu, Jean-Pierre Thierry serait-il donc le nouveau soldat envoyé au front sur les plateaux télévisions pour tenter de museler le débat sur l'hydroxchloroquie comme traitement de la Covid-19, supporté par le professeur Raoult, le professeur Perronne ainsi que bien d'autres médecins et utilisé avec succès dans bien des pays ?
Les anti Raoult se déchainent, cela a commencé par la contestation des études, les passions sur les réseaux sociaux, cette opposition prend une tournure nouvelle avec cette action à caractère juridique.
La plainte de la SPILF vient donc relancer le débat sur l’hydroxychloroquine plutôt que de le clore. Un nouvel expert médecin envoyé au front pour clôturer le débat, une énième méta analyse bidonnée ? Serait-ce un ultime baroud d’honneur de cette société savante voyant les études internationales s'accumuler sur l’efficacité de l’hydroxychloroquine dans les stades précoces de la maladie ?
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