Syrie : "tous les enfants d'Alep sont traumatisés", selon l'Unicef qui tire la sonnette d'alarme

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 décembre 2016 - 21:40
Image
Enfants Alep Syrie traumatisme morts violence UNICEF
Crédits
©George Ourfalian/AFP
L'Unicef s'alarme de la situation des enfants dans la ville d'Alep en Syrie. Tous souffrent de traumatismes psychologiques en raison des violences meurtrières qui ensanglantent cette grande ville du nord de la Syrie.
©George Ourfalian/AFP
L'Unicef s'alarme de la situation des enfants dans la ville d'Alep en Syrie. Tous souffrent de traumatismes psychologiques en raison des violences meurtrières qui ensanglantent cette grande ville du nord de la Syrie. "Tous les enfants d'Alep souffrent. Tous sont traumatisés", a déclaré à l'AFP Radoslaw Rzehak.

Tous les enfants d'Alep souffrent de traumatismes psychologiques en raison des violences meurtrières qui ensanglantent cette grande ville du nord de la Syrie, où le régime est les rebelles se livrent une guerre sans merci, a affirmé dimanche 11 un responsable de l'Unicef. "Tous les enfants d'Alep souffrent. Tous sont traumatisés", a déclaré à l'AFP Radoslaw Rzehak, chef du bureau du Fond des Nations unies pour l'enfance (Unicef) dans la cité dévastée.

Au cours des 15 ans passés au sein de l'organisation onusienne, "je n'ai jamais vu une situation aussi dramatique que celle que vivent les enfants d'Alep", confie-t-il.

Des dizaines de milliers d'enfants ont connu dès leur naissance une des phases les plus sanglantes de la guerre en Syrie, qui est entrée dans sa sixième année. A Alep, 200.000 à 230.000 enfants ont besoin d'un soutien psycho-social, estime M. Rzehak. Cette ville, qui fut la capitale économique du pays et un joyau culturel et architectural, est coupée en deux depuis juillet 2012. L'armée a réussi à reprendre 85% des quartiers rebelles, situés dans l'est de la ville, à l'issue d'une vaste offensive lancée à la mi-novembre.

Environ 120.000 personnes ont fui le secteur assiégé et beaucoup ont trouvé refuge dans les centres pour déplacés dans les zones gouvernementales. Selon M. Rzehak, une première évaluation psycho-sociale montre que les enfants venus des quartiers Est "ont perdu leur instinct de défense".

"Certains enfants, qui ont cinq ou six ans, sont nés alors que la guerre avait déjà commencé. Tout ce qu'ils connaissent c'est la guerre et les bombardements", souligne-t-il. "Ils considèrent normal d'être bombardé, de devoir fuir, d'avoir faim, de se cacher dans des bunkers. Pour eux, ce n'est pas un danger. C'est la vie quotidienne, normale". M. Rzehak note par exemple que quand il y a une explosion, "ils ne réagissent pas". "Plus grave encore, quand il y a des explosions et qu'on sursaute, ils en rigolent".

Quant aux enfants se trouvant dans la partie ouest de la ville, sous contrôle gouvernemental, ils sont aussi traumatisés. Ils ont vu des camarades de classe et des enseignants tués par des roquettes qui ont touché leurs écoles.

L'école, "censée être le lieu le plus sûr pour les enfants est devenu un lieu de mort", souligne ce responsable de l'ONU. La guerre affecte aussi la capacité des parents à prendre soin de leurs enfants, car eux-mêmes ont subi des traumatismes. "Il est très difficile de les blâmer. Car eux-mêmes ont vécu le cauchemar".

Plus de 300.000 personnes sont mortes depuis le début en mars 2011 de la guerre civile en Syrie et des millions d'autres ont été contraintes à la fuite.

 

À LIRE AUSSI

Image
Une vidéo de drone montrant l'ampleur des dégâts à Alep après cinq ans de guerre.
Bombardements à Alep : le déluge de feu ne cessera qu'après le départ de tous les rebelles
L'aviation et les troupes du régime syrien ont rudement bombardé, ce vendredi, les derniers quartiers d'Alep encore aux mains des rebelles. De son côté, son allié russ...
09 décembre 2016 - 17:24
Politique
Image
Cimetière des Afghans de la brigade Liwa Fatemiyoun à Qom en Iran.
Bataille d'Alep : Liwa Fatemiyoun, ces miliciens afghans chiites qui se battent pour le régime de Damas
Saignée à blanc par cinq ans de guerre, l'armée de Bachar al-Assad emploie des miliciens, parfois étrangers, pour renforcer ses rangs. Parmi eux, la brigade Liwa Fatem...
09 décembre 2016 - 12:12
Société
Image
Char armée syrienne Palmyre Bachar al-Assad
Bataille d'Alep : soutenues par l'appui-feu russe, les milices chiites du régime sont en première ligne
Les miliciens forment désormais le gros des forces de l'armée de Bachar al-Assad en Syrie depuis 2013. Parmi eux, de nombreux supplétifs étrangers, souvent chiites, qu...
09 décembre 2016 - 09:30
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.