Belgique : le procès Nemmouche interrompu, la police appelée pour interroger un juré
Le procès de la tuerie du musée juif de Bruxelles, où comparaît le jihadiste français Mehdi Nemmouche, a été interrompu lundi, le temps que soit entendu par la police un juré ayant violé l'interdiction de communiquer avec des personnes extérieures, selon la présidente de la cour d'assises.
"On ne peut pas commencer les plaidoiries dans ces conditions", a souligné la présidente, Laurence Massart. Elle a demandé au policier belge qui a dirigé l'enquête sur ce quadruple assassinat perpétré en 2014 d'entendre ce juré avant que le procès puisse reprendre.
Le juré incriminé a d'ores et déjà été récusé et remplacé. D'après le récit de la présidente, il a confié aux magistrats avoir rencontré, vendredi lors d'une suspension d'audience, "des personnes non entendues" dans ce procès et avoir discuté avec elles de l'affaire.
"Il a eu des éléments extérieurs au débat et a entrepris des investigations personnelles", a affirmé la présidente, sans plus de précisions.
Cela revient, a-t-elle ajouté, à enfreindre l'interdiction faite aux membres d'un jury d'assises de communiquer avec des personnes extérieures.
"Il semble avoir violé son devoir d'impartialité (...) je demande de le mettre de côté", a dit un des représentants de l'accusation, invité à se prononcer sur la demande de récusation de la cour. Plusieurs avocats des parties civiles ont eu le même avis.
Plusieurs jurés ont déjà été récusés depuis l'ouverture des débats, mais pour des motifs comme une maladie ou un lien professionnel avec une partie.
Dans ce procès, Mehdi Nemmouche, 33 ans, délinquant multirécidiviste radicalisé en prison et passé par la Syrie, est accusé d'avoir tué, le 24 mai 2014 au musée juif, un couple de touristes israéliens, une bénévole française et un jeune employé belge du site. Il nie les faits.
A son côté dans le box comparaît Nacer Bendrer, 30 ans, un délinquant marseillais accusé de lui avoir fourni les armes.
Les deux Français encourent la réclusion à perpétuité.
Le procès, ouvert le 10 janvier, devait entrer dans sa dernière ligne droite lundi, avec le début des plaidoiries des parties civiles. Les témoignages se sont achevés vendredi. Un verdict est attendu début mars.
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