Affaire Benalla : deux mois avec sursis requis contre le "couple de la Contrescarpe"
Le parquet de Paris a requis vendredi deux mois d'emprisonnement avec sursis et 400 euros d'amende pour violences contre des policiers, à l'encontre de Chloé P. et Georgios D., un couple de trentenaires dont l'interpellation violente filmée le 1er mai 2018 a marqué le commencement de l'affaire Benalla.
Ce vendeur grec et cette graphiste française ont reconnu avoir jeté des projectiles en direction des forces de l'ordre place de la Contrescarpe à Paris, dans le quartier Latin, où un rassemblement avait dégénéré après une traditionnelle journée de manifestations émaillée de violences.
"Ce jour-là, ce qu'ils ont fait est grave et inadmissible", a estimé la procureure, représentante de l'accusation.
Devant le tribunal correctionnel, une juge unique siégeant dans une toute petite salle, les deux jeunes gens à l'air sage, rebaptisés "couple de la Contrescarpe" par la presse, ont redit leurs "regrets".
Le couple, inconnu auparavant de la police et de la justice, affirme être sorti boire un verre pour fêter six ans de vie commune avant de se retrouver pris dans des heurts.
Le jeune homme a reconnu avoir jeté une carafe d'eau vers les CRS et sa compagne un objet qui pourrait être un cendrier puis une bouteille en plastique.
Chloé P. a décrit "un acte irréfléchi" après des provocations des CRS suivies par une charge de ces policiers dont elle n'a pu expliquer la raison.
"Il y avait de la fumée partout, on a perdu le contrôle", a affirmé la jeune femme.
"Nous n'avons jamais voulu faire de mal - on sait qu'on aurait pu", a-t-elle assuré. "Nous ne sommes ni manifestants ni fauteurs de trouble, on regrette vraiment".
L'exploitation des vidéos montre que "les CRS ne sont pas vraiment en train de vous charger", a objecté la juge.
Aucun policier n'avait été atteint par les projectiles et aucun n'a porté plainte.
Peu après ces jets de projectiles, le couple avait été filmé en train d'être rudoyé par Alexandre Benalla, présent au côté des forces de l'ordre en qualité d'"observateur", et Vincent Crase, gendarme réserviste alors employé de La République en marche, point de départ du scandale qui ébranle l'exécutif depuis l'été. Les deux hommes avaient remis les jeunes gens à la police.
Le jugement sera rendu dans la foulée de l'audience.
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