A 115 ans, la doyenne des Françaises veut mourir
Lucille Randon, 115 ans et doyenne des Français a accordé des interviews à Midi-Libre et France Inter. Gardant un oeil positif sur la vie, elle confie cependant que "115 ans, c'est suffisant" et qu'elle souhaite mourir.
C'est un entretien sans détour qu'elle a accordé à Midi-Libre et France Inter: dans les pages du journal quotidien s'exprime Lucille Randon, alias "sœur André" qui, à 115 ans, est la doyenne des Français depuis octobre 2017.
Née en 1904 à Alès dans le Gard, et religieuse depuis 1944, la centenaire évoque une certaine lassitude de vivre, admettant que son grand âge dont elle ne tire aucune fierté est la source de nombreuses contraintes. "On n'est plus libres, voyez-vous. Je ne peux plus marcher, je ne peux plus manger seule, je suis tout à fait dépendante et ça ne me plait pas parce que j'étais très indépendante. C'est très dur à avaler. Et puis on ne dort pas bien parce qu'on a toujours mal quelque part, ce n'est pas rigolo" explique-t-elle. Elle vit depuis 40 ans en maison de retraite ou en EHPAD.
Lucille Randon se laisse même aller, sans chercher à être tragique, à souhaiter sereinement la mort: "115 ans c'est suffisant, j'espère que le Bon Dieu me prendra cette année".
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Dans ces interviews, celle qui a connu les deux conflits mondiaux et la guerre d'Algérie évoque avec émotion la Grande Guerre lors de laquelle, dans son ville d'Alès, un homme venait distribuer les avis de décès aux familles dont les garçons étaient tombés au front.
Celle qui avait deux frères mobilisés ne connaîtra pas ce moment terrible et aura la joie de voir revenir ses proches de la guerre, dont un grièvement blessé. Elle explique d'ailleurs que le jour de l'armistice était pour le plus beau de sa vie. Elle avait 14 ans, c'était il y a plus d'un siècle.
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