En Angleterre, les médecins hospitaliers de nouveau en grève

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France-Soir, avec AFP
Publié le 14 juin 2023 - 12:30
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F. Froger / Z9, pour FranceSoir
F. Froger / Z9, pour FranceSoir

DÉPÊCHE— Des milliers de médecins hospitaliers anglais ont débuté mercredi une nouvelle grève de trois jours pour réclamer de meilleurs salaires, en pleine crise du coût de la vie. Un mouvement social qui met sous pression un service de santé déjà à bout.

Face à la mobilisation des "junior doctors", statut proche de celui des internes en France, de nombreux rendez-vous médicaux non urgents vont être reportés, tandis que le personnel sera mobilisé sur les urgences, a fait savoir le NHS, le service de santé britannique.

"Le NHS s'est bien préparé à cette nouvelle grève, mais nous savons que le nombre de reports de rendez-vous aura un impact énorme sur les soins de routine (...) car les procédures peuvent prendre du temps à être réorganisées", a prévenu Stephen Powis, responsable au NHS.

La nouvelle mobilisation a démarré très tôt mercredi, et doit durer 72 heures, soit jusqu'à samedi matin.

Au Royaume-Uni, les "junior doctors" représentent environ la moitié des médecins hospitaliers, allant de jeunes médecins sortant juste de l'université à des praticiens ayant plus de huit ans d'expérience.

En avril, ces médecins avaient déjà débrayé pendant quatre jours en Angleterre, entraînant le report de près de 200 000 rendez-vous non urgents.

Le syndicat BMA qui les représente affirme que ces médecins ont perdu 26 % de rémunération, en termes réels, depuis 2008, quand une cure d'austérité a été imposée aux services de santé.

Le syndicat demande une augmentation de 35 % des salaires, ce à quoi s'oppose le gouvernement. Dans un communiqué, le ministre de la Santé Steve Barclay a qualifié de "décevante" la nouvelle grève qui "va mettre en péril la sécurité des patients et nos efforts pour réduire les listes d'attente".

"L'augmentation de 5 % proposée par le gouvernement est franchement irrespectueuse", a critiqué Arianna Zembryzcka, une anesthésiste de 27 ans, présente sur un piquet de grève devant le University College Hospital à Londres. "Cela ne couvre même pas l'inflation de cette année, sans parler de l'érosion de nos revenus depuis des années. (...) J'ai du mal à payer mon loyer à Londres", a-t-elle raconté.

Un autre médecin, Sumi Manirajan, âgé de 29 ans, explique songer à émigrer en Australie. "Mon salaire serait juste là-bas. (...) Nous sommes poussés à quitter le NHS", a-t-il dit.

En Écosse, les "junior doctors" ont rejeté mardi une proposition du gouvernement local et comptent se mettre en grève mi-juillet.

Le NHS traverse une profonde crise, affaibli par les politiques d'austérité et les conséquences de la pandémie. Alors que l'inflation plombe le pouvoir d'achat au Royaume-Uni, des débrayages ont été observés aussi bien par les infirmières que les médecins ou les ambulanciers.

Selon les chiffres du BMA, quelque 7,42 millions de personnes étaient en attente de traitement en Angleterre en avril, avec un peu plus de trois millions de patients qui attendent depuis plus de 18 mois.

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