Budget 2025 : Le gouvernement Barnier face à 3.228 milliards d’euros de dette publique
Le gouvernement Barnier ayant pris les rênes, c’est l’occasion de rappeler l’un des sujets principaux sur lequel il va devoir se concentrer rapidement : le budget. Ce n’est pas une nouveauté ; les dernières données publiées par l’Insee révèlent une dette publique française atteignant 112 % du PIB, soit 3 228,4 milliards d'euros à la fin du deuxième trimestre 2024.
Ce chiffre record, en hausse de 68,9 milliards d'euros entre avril et juin, donne à voir une crise persistante, amplifiée par les mesures économiques prises face à l’inflation et à la crise énergétique.
Comme le rapporte Public Sénat, l’État a enregistré un déficit public de 5,5 % du PIB en 2023, un chiffre qui pourrait grimper à plus de 6 % d’ici à la fin de l’année, selon le ministre des Comptes publics, Laurent Saint Martin. Ce dérapage, qui emmène la France très loin de la limite de 3 % théoriquement imposée par l’Union européenne, est en grande partie attribué à la gestion du précédent gouvernement. Trop optimiste, ce dernier est accusé d’avoir bâti un budget 2024 sur des prévisions de croissance erronées. « C’était inévitable. Le précédent gouvernement a fait voter un budget 2024 en sachant pertinemment que les indicateurs sur les prévisions de croissance n’étaient pas les bons. Après la dissolution, ils n’avaient plus aucune légitimité pour agir. Quant au nouveau gouvernement, il vient seulement de se mettre en place », explique le sénateur Jean-François Husson (ex-LR), rapporteur général du budget.
À l’approche de la présentation du projet de loi de finances pour 2025, prévue pour la semaine du 7 octobre, le gouvernement envisage des économies significatives couplées à des hausses fiscales, notamment ciblées sur les plus riches et les grandes entreprises. C’est une étape inévitable, selon le président de la commission des finances du Sénat Claude Raynal (PS) : « Le sujet est désormais sur la table. Ceux qui prétendent que l’on peut redresser la situation sans toucher à la fiscalité, les Darmanin, les Attal… font de l’électoralisme ».
In fine, le coût d'emprunt de la dette française a désormais dépassé celui de pays comme l’Espagne ou le Portugal. En procédure de déficit excessif, l’hexagone doit présenter une trajectoire de redressement à Bruxelles d'ici fin octobre. Le chemin sera rude dans tous les cas. À tel point que des experts doutent déjà de la crédibilité des engagements de retour à un déficit de 3 % du PIB d’ici à la fin du quinquennat.
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