Sanctions anti-russes : pour Orban, l’UE s’est "tirée une balle dans les poumons"
L'Union européenne s'est « tirée une balle dans les poumons » avec des sanctions économiques non seulement inefficaces contre la Russie, mais qui, à moins d'être stoppées, risquent de détruire l'économie européenne, a estimé vendredi 15 juillet le Premier ministre hongrois, réélu en avril, dans un entretien accordé à la radio publique cité par Reuters.
« Au départ, je pensais que nous nous étions seulement tiré une balle dans le pied, mais maintenant il est clair que l'économie européenne s'est tirée une balle dans les poumons et qu'elle est à bout de souffle », alerte Viktor Orban, qui juge par ailleurs les sanctions prises contre Moscou inefficaces et sans bénéfices pour l’Ukraine : «Les sanctions n'aident pas l'Ukraine, en revanche, elles sont mauvaises pour l'économie européenne et si ça continue comme ça, elles vont tuer l'économie européenne ».
Pour le chef du gouvernement hongrois, en pensant que les mesures prises après le lancement de l'opération militaire russe en Ukraine, allaient affaiblir la Russie et accélérer la fin du conflit, l'UE a commis une grave erreur : « Le moment de vérité doit venir de Bruxelles, lorsque les dirigeants admettront qu'ils ont fait une erreur de calcul, que la politique de sanctions était fondée sur des hypothèses erronées et qu'elle doit être modifiée. »
Le 13 juillet, le gouvernement hongrois a déclaré l’« état d'urgence » pour faire face à la crise énergétique, un plan qui prévoit l’augmentation de la production de charbon et des incitations visant une diminution de la consommation d’énergie des ménages. Aussi, les particuliers consommant davantage de gaz et d'électricité que la moyenne « devront modérer leur consommation ou payer le surplus au prix du marché », selon le cabinet du Premier ministre.
Pauvre en ressources naturelles, la Hongrie importe actuellement 65% de son pétrole de Russie et 80% de son gaz.
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