L'Espagne propose de "reprendre une vie normale" et de traiter le Covid-19 comme la grippe
Malgré le fort taux d'incidence d'Omicron, qui fait gonfler les chiffres de contaminations partout dans le monde, sa faible virulence met à mal la stratégie du « tout vaccin » et laisse espérer un retour à la vie normale. Une petite musique qui commence à se faire entendre un peu partout. Après le Danemark et le Royaume-Uni, c'est au tour de l'Espagne de porter cette voix.
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« Vers la fin de l’exceptionnalité »
Un récent éditorial de l'AMF (Actualizacion en Medicina de Familia), porte-voix de la semFYC, l’une des trois grandes associations de médecins généralistes d’Espagne, était intitulé « Vers la fin de l'exceptionnalité ». Le message est clair : « le SARS-Cov-2 ne va pas disparaître » et il faut apprendre à vivre avec. Tout en faisant la promotion de la vaccination pour les personnes vulnérables, l'association met en garde contre les doses de rappels incessantes et assure que « la vaccination de l'ensemble de la population, y compris les enfants et les personnes à très faible risque, n'empêchera pas le virus de circuler. » « Il faut s'attendre à ce que nous soyons tous infectés à plusieurs reprises lors de nos contacts répétés avec le virus, et que cela améliore notre immunité individuelle et collective », peut-on lire.
En bref, n'ayons pas peur : « Il est essentiel de rétablir l'ancienne normalité (sans masques ni limitations de l'interaction sociale), en concentrant les efforts sur la protection des personnes les plus vulnérables. »
L'auteur insiste aussi sur le climat anxiogène et déplore la culpabilisation qui en a découlé : « On diffuse en direct un nombre record d'infections sans préciser que la moitié d'entre elles sont asymptomatiques.[...] La peur est souvent associée à la culpabilité. Attraper ou propager un virus respiratoire n'est la faute de personne. »
Et de conclure : « le Covid-19 doit être traité comme toutes les autres maladies. L'immunité acquise et l'avènement du variant Omicron le permettent ».
Ouvrir les débats avec les partenaires européens ?
La ministre de la Santé espagnole, Carolina Darias, souhaite un changement de stratégie et appelle le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) à « ouvrir de nouveaux horizons ». Selon elle, étant donné que la grande majorité des contaminations sont asymptomatiques et que seules les personnes déjà à risques sont hospitalisées, il faudrait « le même système de surveillance que face à la grippe. »
Si tous les médecins et épidémiologistes ne sont pas d'accord avec cette analyse, Les Echos rapportent que « certaines régions espagnoles ont commencé à avancer sur ce terrain, et que le Centre national d'épidémiologie a déjà préparé un plan pilote qui pourrait marquer la fin des tests systématiques. »
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