L'armée ukrainienne abandonne l'aéroport de Donetsk aux séparatistes

Les combats font de nouveau rage dans l'est de l'Ukraine depuis le début de l'année. Alors que le fragile cessez-le-feu obtenu entre le régime de Kiev et les séparatistes de la région du Donbass (est du pays à la frontière avec la Russie) tenait depuis le mois de septembre, de violents accrochages ont eu lieu le 13 décembre près de l'aéroport de Donetsk.

L'armée régulière ukrainienne a annoncé, jeudi, avoir abandonné le nouveau terminal de l'aéroport de Donetsk après avoir perdu 10 soldats, aux mains des séparatistes prorusses. Ce terminal était le principal lieu d'affrontement entre les combattants pro-Kiev et les rebelles. "En raison des tirs venant de toutes les directions, il a été décidé la nuit dernière de quitter le nouveau terminal", a annoncé un porte-parole militaire ukrainien, en ajoutant tout de même que "les combats se poursuivaient autour de l'aéroport".

L’armée ukrainienne avait affirmé dimanche avoir repoussée cette attaque grâce notamment à des renforts de chars. "L’aéroport était et demeure une ligne de front. Nous avons échoué à garder le contrôle des ruines du nouveau terminal durant six jours. Et les gars au rez-de-chaussée, les cyborgs (surnom donné par les Ukrainiens à leurs soldats, NDLR)... Ils sont faits de chair et de sang. Avant-hier (mardi), ils ont atteint leurs limites", a écrit un conseiller du président Porochenko, Iouri Birioukov sur sa page Facebook.

Inauguré pour l'Euro de football de 2012 qui s'était tenu entre l'Ukraine et la Pologne, l'aéroport a été presque totalement détruit par les intenses batailles et les pilonnages à l'artillerie lourde.

Les ministres des affaires étrangères allemand, français, russe, et ukrainien ont appelé mercredi à un rapide cessez-le-feu dans l'est séparatiste de l'Ukraine,  dans une déclaration commune diffusée à l'issue d'une rencontre à Berlin.

A quelques heures de cette réunion, le président ukrainien, Petro Porochenko, a lancé de graves accusations à l'encontre de la Russie, accusée de soutenir les séparatistes. Il a affirmé que "plus de 9.000 soldats de la Fédération de Russie" se trouvaient en Ukraine "avec plus de 500 chars, pièces d'artillerie lourde et véhicules de transport de troupes ".